Dans le courant des années 1870, des femmes embrassèrent la cause de l’éducation, du droit de vote et de la tempérance, lançant ce qui deviendrait le mouvement féministe canadien de réforme. Son expansion était étroitement liée au mouvement de réforme urbaine qui naquit vers 1880 dans les villes canadiennes, où l’on créa les premières associations féminines du dominion, comme le Montreal Women’s Club, fondé en 1892. Ces associations prônaient pour la plupart un féminisme social qui ne rejetait pas l’idée d’une distinction naturelle entre les rôles des hommes et des femmes, mais n’en contribuèrent pas moins à l’élargissement des droits et privilèges des citoyennes. Plusieurs flagellèrent le féminisme naissant et incitèrent les femmes à se détourner des charges publiques pour se consacrer au foyer familial. Nonobstant les obstacles, ces femmes militantes contribuèrent à faire évoluer les mentalités et ouvrirent la voie à l’explosion des mouvements féministes au cours du xxe siècle.