Titre original :  Richard Baxter

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BAXTER, RICHARD (il signait parfois Richard Xavier Baxter), père jésuite, né le 28 mars 1821 à Carlisle, Angleterre, fils cadet de Samuel Baxter et de Mary Anne Bennis, tous deux originaires d’Irlande ; décédé le 8 mai 1904 à Montréal.

En Angleterre et en Irlande, le père de Richard Baxter gagnait sa vie comme tailleur militaire. On suppose qu’il poursuivit sa carrière comme tailleur civil une fois que sa famille eut immigré à Barrie, dans le Haut-Canada, vers 1830. À Barrie, lui-même et ses quatre enfants se convertirent au catholicisme, la religion de sa femme. Chez les Baxter, on aimait la lecture et on était pieux. Le jeune Richard, qui avait commencé ses études en Irlande, fréquenta l’école à Toronto avant d’entreprendre le cours classique du séminaire de Saint-Sulpice, à Montréal, où, parallèlement à ses études, il pratiqua des sports de contact, dont la boxe. Promu en 1845, il entra le 17 septembre au noviciat que les jésuites venaient d’ouvrir à Montréal ; il était le premier novice anglophone de la communauté au Canada.

En 1847, Baxter fut envoyé à New York. Après y avoir prononcé ses premiers vœux, il passa quatre ans à enseigner la grammaire et le français dans une école de garçons ouverte par le père John Larkin*. Il étudia ensuite la théologie au St Francis Xavier College jusqu’à son ordination, qui eut lieu le 15 août 1854. Sa carrière en milieu scolaire se termina par deux années d’enseignement au St John’s College, aujourd’hui la Fordham University (si l’on excepte les études qu’il fit à Montréal en 1859–1860). Il allait prononcer ses vœux perpétuels le 15 août 1861.

La vie pastorale du père Baxter débuta en 1856 à Troy, dans l’État de New York. Sept ans plus tard, on l’affecta à la mission jésuite de Garden River, dans le Haut-Canada [V. Frederic Baraga*]. Travailler en région pionnière lui convenait tout à fait : grand, solide, énergique et d’esprit vif, il parlait couramment l’anglais et le français, et il connaissait le sauteux. Exception faite de visites à Troy et à Guelph, en Ontario, en 1871–1872 et en 1878–1879, il allait passer le reste de sa vie active dans la région de la baie Géorgienne et du lac Supérieur. Durant la période où il œuvra à Garden River, il célébrait la messe, enseignait le catéchisme et officiait aux baptêmes, aux mariages et aux funérailles des colons de l’endroit, ainsi qu’à Bruce Mines, à Serpent River et à Sault-Sainte-Marie au Michigan. Voyageant d’ordinaire par bateau ou à pied, toujours revêtu de la volumineuse soutane noire de son ordre, il transportait dans des sacs à dos tout ce dont il avait besoin : autel portatif, vêtements sacerdotaux, linge d’autel, cierges...

En juin 1872, Baxter fut muté à sa deuxième affectation, Thunder Bay, où il allait demeurer jusqu’en 1893. Avant son arrivée dans la région, les quelques catholiques de Prince Arthur’s Landing (par la suite Port Arthur et maintenant Thunder Bay, Ontario) recevaient de temps à autre la visite du père Dominique Du Ranquet, jésuite, qui desservait la mission indienne de l’Immaculée-Conception sur la rivière Kaministiquia [V. Nicolas-Marie-Joseph Frémiot*]. Jusqu’en 1876, Baxter passa une bonne partie de son temps à Silver Islet, en voie de devenir un important centre minier, et de là, il se rendait dans les agglomérations minières des environs – l’Isle Royale, au Michigan, Silver Harbour et Vert Island par exemple. Il exerçait régulièrement ses fonctions à Prince Arthur’s Landing ; jusqu’à la construction de l’église, il dit la messe chez l’arpenteur Simon James Dawson. Nommée St Andrew en l’honneur d’un groupe d’ouvriers catholiques écossais qui travaillaient au chemin Dawson et avaient versé 100 $ pour sa construction, l’église fut consacrée en 1875 et rebâtie en 1881 après un incendie. Baxter contribua à la fondation d’un couvent pour les Sisters of St Joseph, qui vinrent enseigner à Prince Arthur’s Landing en 1881 et ouvrirent le St Joseph’s Hospital trois ans plus tard.

Lorsque la construction du chemin de fer avait commencé, en 1875, Baxter avait entrepris l’œuvre pour laquelle on allait le surnommer l’Apôtre des constructeurs de chemin de fer. Suivant les ouvriers de campement en campement, il partageait leurs épreuves et leur apportait des pommes de terre pour les protéger du scorbut. Une fois le chemin de fer terminé, il desservit les populations établies entre les rivières English et White en voyageant par train, ce qui représentait une distance d’environ 420 milles. Plusieurs églises furent construites dans la région pendant son mandat, dont St Rose of Lima à Silver Islet en 1873, St Patrick à Fort William (Thunder Bay) en 1882 ainsi que la Church of the Nativity et St Agnes à Fort William West en 1884. De 1876 à 1878, il fit souvent paraître des récits sur la vie aux abords du chemin de fer dans le Thunder Bay Sentinel, journal dirigé par le laïque catholique Michael Hagan*.

En 1893, Baxter avait 72 ans ; au lieu de prendre sa retraite, il choisit d’aller exercer son sacerdoce à Sault-Sainte-Marie, au Michigan. En 1897, il retourna à Port Arthur, où il resta jusqu’en 1900. Il passa ses dernières années à l’Hôtel-Dieu du Sacré-Cœur de Jésus à Montréal. Atteint d’une maladie mentale progressive, il fut transféré en 1903 à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu, où il mourut l’année suivante.

Le père Richard Baxter ne se contenta pas de favoriser l’expansion des institutions catholiques dans le nord-ouest de l’Ontario. Il montra aussi, à tous ceux qu’il rencontra sur son chemin, ce que signifiait vivre chrétiennement. Homme du peuple, il était reconnu pour sa grande générosité et son sens de l’humour. En 1978, la province lui rendit hommage en installant une plaque commémorative à l’église catholique St Andrew de Thunder Bay.

Elinor Barr

Une lettre non datée adressée par Richard Baxter à l’économe de la mission a été publiée sous le titre de « Requirements for a mission » dans Martyrs’ Shrine Message (Midland, Ontario), 31 (1967), no 1 : 22–23.

Une notice nécrologique d’Edward James Devine*, le successeur de Baxter comme missionnaire du chemin de fer dans la région de Thunder Bay, a paru dans Canadian Messenger of the Sacred Heart (Montréal), 15 (1905) : 259–267, et a été réimprimée, sans la note d’introduction, dans Woodstock Letters (Woodstock, Md), 34 (1905) : 167–172.

AN, RG 31, C1, 1861, Barrie : 22.— ASJC, BO-5-2 ; BO-19-16 ; BO-19-19.— Arch. privées, Elinor Barr (Thunder Bay, Ontario), Fort William Mission, diary, 1874–1882 (photocopies).— Church of the Immaculate Heart of Mary (Garden River, Ontario), Diary, 1868–1892 ; RBMS, 1856–1887.— St Andrew’s Roman Catholic Church (Thunder Bay), RBMS, 1B.— Sisters of St Joseph of Sault Ste Marie Arch., St Joseph’s College (North Bay, Ontario), « Father Richard Baxter, s.j. », dans sœur Mary Evarista Walsh, « The annals of the Sisters of St Joseph, 1881–1939 » (texte dactylographié).— Soc. of Jesus, Upper Canada Prov. Arch., Regis College (Toronto), B-B-9 (dossier Richard Baxter).— Daily Times-Journal (Fort William [Thunder Bay]), 13 mai 1904, 14 déc. 1929.— Weekly Herald and Algoma Miner (Port Arthur [Thunder Bay]), 26 mai 1893.— R. J. Baxter, The Baxter family history (s.l., 1981).— Dictionary of Jesuit biography : ministry to English Canada, 1842–1987 (Toronto, 1991).— Michael Nash, « Reminiscences of Father Michael Nash », Woodstock Letters, 26 (1897) : 268–282.— F. J. Nelligan, « Catholic beginnings at Port Arthur », Canadian Messenger of the Sacred Heart, 67 (1957) : 384–393, 437–446, 516–521, 594–600.— St. Andrew’s Catholic Church centennial, 1875–1975 (Thunder Bay, [1975]).— S. [C.] Young, « The life and work of Father Richard Baxter, missionary », Thunder Bay Hist. Museum Soc., Papers and Records, 11 (1983) : 49–52.

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Elinor Barr, « BAXTER, RICHARD (Richard Xavier Baxter) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/baxter_richard_13F.html.

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Auteur de l'article:    Elinor Barr
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
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