BOND, JOSEPH NORMAN, médecin, officier de milice, fonctionnaire, juge de paix et juge, né le 28 mai 1758 à Neston, Cheshire, Angleterre, huitième fils de James Bond et d’une prénommée Mary ; le 5 mai 1785, il épousa à Shelburne, Nouvelle-Ecosse, Elizabeth Bell, et ils eurent 17 enfants ; décédé le 15 mars 1830 à Yarmouth, Nouvelle-Écosse.

Joseph Norman Bond appartenait à une très vieille famille de Cornouailles. À l’instar de son père et de son grand-père, il fit des études de médecine. Après avoir reçu sa formation à Londres, il quitta l’Angleterre vers 1779, puis s’engagea comme chirurgien et secrétaire du capitaine sur un navire marchand en partance pour la Jamaïque. Peu après son arrivée dans l’île, il s’embarqua sur un corsaire à destination de New York où il s’enrôla dans l’armée britannique et fut fait aide-chirurgien. Bond était présent lors de la reddition des troupes britanniques à Yorktown, en Virginie, le 19 octobre 1781. Il soigna pendant quelque temps les soldats qui furent faits, prisonniers avec John Burgoyne* et lord Cornwallis. À l’automne de 1783, au moment de l’exode des loyalistes, il quitta New York et gagna Shelburne, en Nouvelle-Écosse, où un lot de grève lui fut concédé en 1786.

En 1787, Bond alla s’installer à Yarmouth et y entreprit une longue carrière au service du public. Pendant une vingtaine d’années, il fut le seul médecin permanent dans ce qui est aujourd’hui le comté de Yarmouth. Au printemps de 1802, Bond reçut de son frère Norman, qui exerçait la médecine à Bath, en Angleterre, un petit paquet contenant un prélèvement de cow-pox avec lequel il vaccina un enfant en bas âge contre la variole. D’aucuns prétendent qu’il s’agissait d’une première au Canada, mais certains éléments viennent contredire cette affirmation. En effet, John Clinch*, à Terre-Neuve, et George Thomas Landmann*, à Québec, avaient tous deux utilisé le vaccin auparavant. Ce n’était probablement pas non plus une première en Nouvelle-Écosse, puisque Simeon Perkins* fait clairement état de l’utilisation de ce vaccin à Liverpool vers la fin de 1800.

Bond fut membre actif de la communauté de Yarmouth et occupa un certain nombre de postes tant militaires que civils. En juillet 1796, il reçut le grade de capitaine de la Yarmouth Volunteer Artillery Company. L’année suivante, il devint capitaine de la compagnie d’artillerie attachée au 2nd Battalion du Shelburne County Militia Regiment et, vers 1812, il obtint le grade de lieutenant-colonel du 4th (Yarmouth) Battalion of Militia. En 1787, il fut nommé receveur adjoint des douanes et, en 1805, il succéda à feu Ranald McKinnon* comme receveur en titre. Anglican dévot, Bond fut élu marguillier au moment de la fondation de la paroisse de Yarmouth, le 29 septembre 1806. De plus, il fut nommé juge de paix du canton de Yarmouth en décembre 1803, juge de la Cour inférieure des plaids communs du canton de Yarmouth en mai 1810, commissaire chargé de la décision sommaire des petites causes du district de Yarmouth en 1817 et juge de paix du comté de Shelburne en 1819.

Au cours de sa carrière, Bond s’engagea aussi dans un certain nombre de projets d’aménagement à l’échelon municipal. En mai 1802, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse le nomma commissaire chargé de la construction du pont de la rivière Tusket, à l’est de Yarmouth, dont les travaux furent achevés l’année suivante ; en avril 1805, il devint commissaire des égouts de Yarmouth. Au début de 1811, il fonda avec quelques autres une association connue sous le nom de Yarmouth Lock and Canal Proprietors, dont le but était de construire des écluses qui permettraient de relier Yarmouth Harbour aux lacs situés à l’intérieur des terres du canton. Bien qu’une souscription ait permis de recueillir £500, le Conseil de la Nouvelle-Écosse refusa d’accorder une subvention de £200 et, peu de temps après, les propriétaires prétendirent que les dépenses avaient déjà atteint le double des prévisions. L’entreprise se solda par un échec. En juillet de la même année, Bond, conjointement avec le révérend Ranna Cossit* et Samuel Sheldon Poole, devint commissaire responsable de la construction de la Yarmouth Grammar School.

À sa mort, Joseph Norman Bond laissa tous ses biens à sa femme. La succession était assez considérable et comprenait une ferme de 67 acres, diverses propriétés dans Yarmouth, dont une maison et un quai, et environ 35 lots d’une superficie de quelque 3 000 acres. Le testament ne fait aucune allusion à une bibliothèque ou à un laboratoire médical, même si Bond possédait un microscope ; par ailleurs, il fait mention d’un piano-forte, lequel était peut-être l’épinette que Bond aurait importée à Yarmouth en 1799. Bond était également un important créancier et détenait diverses hypothèques, des titres et des billets à ordre. Son gendre George Bingay, qui était marchand à Yarmouth, lui devait la plus grosse somme, soit une hypothèque atteignant presque £600. Des trois fils de Bond qui choisirent eux aussi la médecine, deux pratiquèrent à Yarmouth. Son fils James P. fut nommé membre du Conseil législatif de la Nouvelle-Écosse en 1837 et une de ses filles épousa le juge Thomas Ritchie*.

Colin D. Howell

PANS, MG 4, 166, vol. 1 ; RG 1, 172 : 40, 57, 69, 131–132, 152 ; 173 : 34, 41–42, 48, 92, 394, 413, 417, 449 ; 174 : 210, 294, 338.— Yarmouth County Court of Probate (Yarmouth, N.-É.), Wills, 2 : 34–35 (mfm aux PANS).— Perkins, Diary, 1804–12 (Fergusson).— D. A. Campbell, Pioneers of medicine in Nova Scotia (Halifax, 1905).— « Joseph Norman Bond », Herald (Yarmouth), 29 déc. 1896 : 2.— K. A. MacKenzie, « Nineteenth century physicians in Nova Scotia », N. S. Hist. Soc., Coll., 31 (1957) : 119–129.— T. H. Raddall, « Early medical practice in Nova Scotia », Nova Scotia Medical Bull. (Halifax), 23 (1944) : 187–194.

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Colin D. Howell, « BOND, JOSEPH NORMAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/bond_joseph_norman_6F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
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