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Titre original :  Image courtesy of the Boyd family fonds, Trent University Archives, Peterborough, Ontario.

Provenance : Lien

BOYD, MOSSOM MARTIN, homme d’affaires et éleveur, né le 19 janvier 1855 à Bobcaygeon, Haut-Canada, fils de Mossom Boyd et de Caroline Dunsford ; le 5 septembre 1883, il épousa à Lindsay, Ontario, Ida Lillian DeGrassi (décédée en 1942), et ils eurent quatre fils et trois filles ; décédé le 8 juin 1914 à Philadelphie et inhumé à Peterborough, Ontario.

Les Boyd étaient une famille irlando-écossaise qui avait des racines dans le comté de Donegal (république d’Irlande). Faire du service militaire en Inde et baptiser leurs fils Mossom était une tradition chez eux. En 1834, Mossom Boyd père était sur le point d’être renvoyé en Inde, son pays natal, lorsqu’il décida de suivre l’une de ses connaissances aux lacs Kawartha, au nord de Peterborough, dans le Haut-Canada. Il se retrouva au milieu d’un groupe de gentlemen-farmers, y compris des membres des familles Need, Langton et Dunsford, qui contribuèrent au financement de ses initiatives d’entrepreneur. Boyd reprit la direction de la scierie et du magasin de Thomas Need* à Bobcaygeon en 1844, épousa Caroline Dunsford la même année et forma en 1849, avec John Langton* et James Wicks Dunsford, une société qui n’allait pas durer. Parlant de Boyd au moment où il expédiait du bois à Québec par flottage, Langton dit : « [c’est] un être agité qui peut s’emballer et tout remuer durant deux ou trois mois d’affilée [...] Il peut avoir besoin [qu’on lui passe le] mors à d’autres moments, mais là on peut lui lâcher la bride. » Par la suite, Boyd produisit du bois équarri et des billes en s’approvisionnant dans les forêts de tout le bassin hydrographique de la rivière Trent. Il construisit des moulins à farine et des scieries à Bobcaygeon dans les années 1850 et conclut en 1869 une entente lucrative qui l’autorisait à abattre du bois dans la région de Haliburton, sur des propriétés de la Compagnie canadienne des terres et d’immigration.

Mossom Martin Boyd entra dans l’entreprise paternelle en 1871, à l’âge de 16 ans, au sortir de la Trinity College School de Port Hope. Les Boyd vendaient du bois en Grande-Bretagne en traitant directement avec des représentants britanniques. Au cours des années 1870, ils eurent accès aux marchés de bois de New York et d’Albany par l’intermédiaire de la Boyd, Smith and Company de Peterborough et de l’Irwin and Boyd de Port Hope. Cette dernière était dirigée par le frère de Mossom Martin, Gardiner, et par son beau-frère et cousin James Moore Irwin. Les Boyd maintinrent leur présence aux États-Unis par l’entremise de la Getman, Boyd and Company d’Oswego, de la Talcott, Boyd and Company de West Troy et de la Boyd and Company d’Albany, qui était dirigée par un autre beau-frère de Mossom Martin Boyd, John Macdonald.

À la mort de Mossom Boyd père en 1883, la Mossom Boyd and Company fut réorganisée et devint la propriété de Mossom Martin, de son demi-frère William Thornton Cust Boyd et de John Macdonald. En 1883–1884, les associés produisirent près de 16 millions de pieds de billes de sciage. En 1885, ils expédièrent plus de 6 millions de pieds de bois d’œuvre par train et par canal à des marchés de gros d’Albany. Leur année record en Ontario fut l’année 1888–1889 : leur production atteignit alors 23 millions de pieds. Bien que, dans les années 1880, ils aient réduit leurs activités forestières autour de Bobcaygeon et vendu leurs concessions forestières de la vallée de l’Outaouais, ils achetèrent de nouvelles terres dans les régions de Muskoka, du lac Nipissing, de Sudbury et d’Algoma. Le 31 décembre 1888, Mossom Martin Boyd estima son avoir – stocks de bois, concessions forestières, scieries, bateaux à vapeur, équipement et terres – à 694 837,62 $. En outre, il faisait de la spéculation foncière dans le sud de l’Ontario et détenait des hypothèques sur des propriétés à Toronto. Il avait d’ailleurs un domicile dans cette ville et un autre à Bobcaygeon.

Grands utilisateurs des canaux Trent, Oswego, Érié et ceux du Saint-Laurent, les Boyd soutenaient énergiquement la navigation par canaux. Ils demandèrent une charte pour la Huron Trent Valley Canal Company, formée en 1874, et promurent l’achèvement du canal Trent par l’entremise de la Trent Valley Canal Association. Pour que ces travaux soient exécutés, Mossom Martin Boyd, malgré ses réticences, faillit se lancer en politique fédérale sous la bannière conservatrice dans les années 1890. Les Boyd lancèrent également leurs propres compagnies de navigation et de chemin de fer. Ils fondèrent la Trent Valley Navigation Company en 1883, d’abord en vue de relier les lacs Kawartha au chemin de fer du Grand Tronc à Lindsay et à leurs chantiers de bois. Jamais rentable, cette compagnie de navigation se tourna ensuite vers le marché touristique et le développement local. Lorsqu’elle mit un terme à ses activités, en 1915, la vallée de la Trent, déboisée, était en train d’être transformée en terrains récréatifs. Une autre société formée par les Boyd, la Lindsay, Bobcaygeon and Pontypool Railway Company, reçut sa charte en 1890. En tant que premier président de cette société ferroviaire, Mossom Martin Boyd mena de longues négociations pour obtenir des subventions fédérales et municipales. La construction commença en 1903, l’année même où la société signa un bail de 99 ans avec la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique. Le Lindsay, Bobcaygeon and Pontypool Railway rejoignit le principal tronçon ontarien du chemin de fer canadien du Pacifique à Burketon Station, dans le comté de Durham, mais la compagnie ne fut jamais assez stable pour continuer les travaux bien au delà de Bobcaygeon, où elle avait accès au canal Trent.

Dans les années 1890, l’industrie ontarienne des produits forestiers connut de grands changements. Le bassin hydrographique de la Trent, comme bien d’autres régions, ne comportait plus guère de bois commercialisable. Boyd s’adapta à ce nouveau contexte en lançant des opérations à l’ouest et à l’est de l’Ontario et en diversifiant encore davantage ses activités. En 1891, il envoya Nelson Vannier, expert en estimation des peuplements forestiers, faire une tournée de reconnaissance en Colombie-Britannique. En 1893, un an après la mort de John Macdonald, la compagnie fut réorganisée et prit le nom de Mossom Boyd Company. Elle cessa ses activités à Albany, vendit aux enchères ses concessions forestières de Haliburton, du lac Huron, de la rivière French et du lac Nipissing, et acheta 620 milles carrés de concessions sur la rive nord du Saint-Laurent, entre Baie-Trinité et Rivière-aux-Rochers, au Québec. Cependant, elle n’exploita jamais ces concessions.

Sur la côte du Pacifique, les Boyd aidèrent à étendre l’emprise des entrepreneurs forestiers de l’Ontario jusque dans l’île de Vancouver. La compagnie acquit des concessions sur la rivière Nitinat en 1893, acheta en 1895 la scierie de la Hughett and McIntyre à Cowichan et fit constituer juridiquement la Cowichan Lumber Company Limited en 1897. En outre, elle exploitait la Georgia Lumbering Company et une scierie dans la baie Genoa. Elle détenait aussi des concessions dans d’autres districts de l’île de Vancouver, soit ceux de Comiaken, de l’île Helmcken, de Port Renfrew, de Sahtlam et de Shawnigan. Sur la terre ferme, elle avait des concessions dans l’île Gambier dans le baie de Howe, dans Port Moody, dans le haut du lac Lillooet, sur le Fraser près de Port Haney et sur le bord du chenal Homfray. De plus, elle participait à la promotion de la Cowichan Valley Railway Company et de la Cowichan River Improvement Company. En juillet 1899, Boyd nota qu’il y avait « des tas de concurrents et de requins et d’alligators de forme humaine cherchant à dévorer les innocents ». Néanmoins, selon lui, ses fils avaient plus de chances de faire fortune en Colombie-Britannique qu’ailleurs. En fait, deux d’entre eux, Gardiner Cust et Laurence Chadwick, dirigeraient la Cowichan Lumber Company après sa mort. Boyd avait des intérêts dans tout le pays : des concessions forestières au Manitoba et en Saskatchewan ainsi que sur la côte de l’Atlantique et la côte du Pacifique. En 1904, les Boyd fermèrent leur scierie de Bobcaygeon.

Pendant que l’empire forestier des Boyd s’étendait et absorbait les énergies de sa famille, Mossom Martin Boyd se prit de passion pour l’élevage, comme plusieurs autres grands industriels tels Walter Edward Hart Massey* et sir William Cornelius Van Horne. En 1883, il fit l’acquisition d’une île de 1 200 acres au lac Pigeon, près de Bobcaygeon, où il mit sur pied la Big Island Stock Farm. Par la suite, il ouvrit la Red Deer Hill Stock Farm près de Prince Albert (Saskatchewan). Boyd élevait des chevaux, des bovins et des moutons qu’il vendait et exposait au Canada, aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Ses spécialités étaient les bovins de la race d’Aberdeen-Angus et de race hereford, les chevaux clydesdales, percherons, hackneys, English shire et suffolk punch ainsi que les moutons Oxford Down et les moutons de Perse. Il créa une variété bovine qu’il baptisa Double Standard Polled Hereford. Dans les années 1890, il commença à élever des « cataloes », croisement de bœuf et de bison des Prairies. Sa passion pour l’élevage l’amena à flirter avec l’eugénisme : il publia en 1911, dans l’American Breeders Magazine de Washington, un article intitulé « A system of numbering individuals of the human family ».

Mossom Martin Boyd était dévoué à sa famille. Ses enfants fréquentèrent des écoles privées et des universités anglaises. Il était anglican. Dans la dernière partie de sa vie, il voyagea énormément, s’intéressa à l’exploration, aux livres rares, aux beaux-arts et à la musique, et s’adonna à des loisirs tels le yachting, l’équitation et la conduite automobile. Il appartint à l’Union Club de Victoria, au Bureau de commerce de Toronto et à diverses associations d’éleveurs et de foresterie. Obsédé par l’argent, il tenait ses comptes et classait ses papiers avec minutie, notant ses dépenses courantes (pourboires, frais de blanchisserie, dîme). Les biens qu’il détenait en société fructifièrent sous une surveillance aussi attentive et se complexifièrent. Avant sa mort, il envisageait, de toute évidence, de confier la « réorganisation de [ses] sociétés » à l’avocat torontois Zebulon Aiton Lash. Boyd mourut d’anémie le 8 juin 1914 à Philadelphie, dans une maison de santé où il était allé se faire traiter. Son père s’était taillé une place dans les forêts du bassin hydrographique de la Trent, mais c’était lui qui en avait fait un empire transcontinental. Cependant, cet empire ne lui survécut pas longtemps. Dès 1917, la ferme de la Saskatchewan était liquidée, et beaucoup de concessions forestières de la Colombie-Britannique furent vendues dans les années 1920.

Larry Turner

AN, MG 28, III 1 ; MG 31, A10, 35–36.— AO, RG 80-5-0-121, no 11993.— Trent Univ. Arch. (Peterborough, Ontario), Boyd family coll.— Canada Lumberman Weekly Edition (Toronto), 6 nov. 1895.— Watchman-Warder (Lindsay, Ontario), 11, 18 juin 1914.— J. T. Angus, A respectable ditch : a history of the Trent-Severn Waterway, 1833–1920 (Kingston, Ontario, et Montréal, 1988).— G. E. J. Barker, Tales of the Buffalo (Fenelon Falls, Ontario, 1992 ; exemplaire conservé à la Bobcaygeon Public Library, Bobcaygeon, Ontario).— E. M. Chadwick, Ontarian families : genealogies of United-Empire-Loyalist and other pioneer families of Upper Canada (2 vol., Toronto, 1894–1898 ; réimpr., 2 vol. en 1, Lambertville, N.J., [1970]).— H. R. Cummings, Early days in Haliburton (Toronto, 1963).— C. D. Howe et J. H. White, Trent watershed survey : a reconnaissance, introd. de B. E. Fernow (Ottawa, 1913).— John Langton, Early days in Upper Canada : letters of John Langton from the backwoods of Upper Canada and the Audit Office of the Province of Canada, W. A. Langton, édit. (Toronto, 1926).— R. [S.] Tatley, Steamboating on the Trent-Severn (Belleville, Ontario, 1978).— W. D. Thomas, Bobcaygeon : the hub of the Kawarthas ; a history of the village and its surroundings ([Bobcaygeon ?], 1980).— D. J. Wurtele, « Mossom Boyd : lumber king of the Trent valley », OH, 50 (1958) : 177–189.

Bibliographie générale

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Larry Turner, « BOYD, MOSSOM MARTIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/boyd_mossom_martin_14F.html.

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Auteur de l'article:    Larry Turner
Titre de l'article:    BOYD, MOSSOM MARTIN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    18 mars 2024