DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

BUTLER (Dight), JOHN BUTLER, fonctionnaire, marchand, officier de milice, juge de paix, homme politique et propriétaire foncier, né vers 1760 en Angleterre, fils de Joshua Dight et d’Elizabeth Butler ; décédé le 2 juillet 1834 à Windsor, Nouvelle-Écosse.

John Butler Dight était un protégé de Joshua Mauger*, entrepreneur londonien qui domina les affaires publiques de la Nouvelle-Écosse dans la seconde moitié du xviiie siècle. Neveu de John Butler*, qui fut le principal associé de Mauger à Halifax entre 1760 et 1780, le jeune Dight arriva en Nouvelle-Écosse en 1773 ; grâce à l’influence de son oncle, il obtint par la suite un poste au commissariat de l’armée britannique, au fort Cumberland (près de Sackville, Nouveau-Brunswick). À la fin des années 1770, juste avant le retour de John Butler en Angleterre, Dight alla s’établir à Halifax où il devint marchand général et remplaça son oncle comme agent pourvoyeur des troupes de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve. Il prit également à sa charge l’administration des biens immobiliers que son oncle et Joshua Mauger possédaient en Nouvelle-Écosse. Au cours de la décennie suivante, Dight affermit sa situation au sein de la société de Halifax en devenant capitaine dans la milice locale, membre du conseil paroissial de la congrégation St Paul et juge de paix. Le 21 juin 1788, il épousa Melinda Burgess Morden, fille du garde-magasin du Board of Ordnance à Halifax ; le couple allait avoir deux garçons et cinq filles. De plus, conformément à la tradition au xviiie siècle voulant qu’on élise dans les circonscriptions éloignées des députés non résidents, Dight fut choisi pour représenter Cumberland à la chambre d’Assemblée de 1785 à 1793. Le seul geste controversé qu’il fit en tant que député fut de défendre les fonctionnaires, membres de l’oligarchie, contre les attaques du nouveau caucus loyaliste à l’Assemblée lors de l’affaire des Juges qui éclata à la fin des années 1780 [V. Thomas Henry Barclay ; James Brenton*]

La mort de John Butler en 1791 modifia complètement la carrière de Dight. Nommé bénéficiaire principal de la succession de son oncle, à la condition qu’il adopte le patronyme de Butler, il hérita de terrains en Angleterre, d’autres propriétés en bordure de la mer à Halifax et d’une terre de presque 1 000 acres dans le comté de Hants. En outre, il fut invité à faire partie du Conseil de la Nouvelle-Écosse. Il dut cependant remettre à plus tard l’acceptation de ce poste, car des complications relatives à la succession de son oncle l’obligèrent à se rendre en Angleterre, probablement en 1791 ou 1792. À cette époque, tout indiquait qu’il se proposait de revenir bientôt. Il écrivit des lettres dans lesquelles il prétendait que Martock, sa propriété près de Windsor, allait devenir un établissement agricole modèle où l’on enseignerait aux coloniaux « à cultiver du blé et des pois, à faire du beurre, à élever des porcs et des bœufs de race écossaise ou galloise, en plus grande quantité qu’il n’en faudra[it] jamais pour tous les besoins des troupes de Sa Majesté ». De concert avec James Glenie*, il fit pression pour empêcher le recrutement de régiments provinciaux en Amérique du Nord britannique, lequel aurait comme conséquence de réduire une main-d’œuvre déjà limitée. En fin de compte, il s’écoula plus d’une décennie avant que Butler ne revoie la Nouvelle-Écosse. Ce retard était dû en partie à la nécessité où il se trouvait de prendre soin de ses biens dans le Somerset et de faire des démarches pour obtenir de nouvelles faveurs gouvernementales. Il résulta de cette dernière activité que Butler fut nommé sous-commissaire général pour tout l’est de l’Amérique du Nord britannique en juillet 1799. Il avait probablement obtenu cette nomination grâce à l’aide de Brook Watson*, associé d’affaires de Joshua Mauger et personnage de premier plan sur la scène politique londonienne. On peut noter que, précédemment, Butler avait donné le nom de Watson à son fils aîné.

Butler serait probablement revenu dans la colonie vers 1800 si un débat n’avait pas éclaté sur l’à-propos de lui permettre d’occuper son siège au Conseil de la Nouvelle-Écosse. Le lieutenant-gouverneur sir John Wentworth*, qui avait recommandé Butler à ce poste, désapprouvait désormais sa nomination et affirmait qu’il ne pouvait être en même temps au service des autorités civiles et des autorités militaires. En alléguant un conflit d’intérêts, Wentworth dissimulait en réalité la crainte que Butler ne détruise le système de favoritisme qui avait été instauré durant les années 1790 et dont bénéficiaient les loyalistes. Après un long délai, la controverse fut résolue à l’avantage de Butler, grâce surtout à l’intervention d’Edward* Augustus, duc de Kent, qui avait une haute idée de ses capacités au sein du commissariat. Butler revint donc à Halifax et, au début de 1804, il prit son siège au Conseil de la Nouvelle-Écosse.

La deuxième partie de la carrière de Butler en Nouvelle-Écosse fut marquée par une étroite association avec Alexander Croke*, juge de la Cour de vice-amirauté depuis 1801. Nés en Angleterre, les deux hommes étaient d’avis qu’il ne fallait jamais confier à un colonial, tel que Wentworth, un poste élevé au sein de l’establishment impérial. Ensemble, ils s’efforcèrent aussi de restreindre l’influence de l’Assemblée dans les affaires publiques. Défendant les valeurs de la Haute Église et des ultra-tories, ils n’eurent guère de résultat, sauf celui de paralyser le tout nouveau King’s College [V. William Cochran] (Butler était trésorier du conseil d’administration de l’établissement), à force d’insister pour que les futurs élèves souscrivent aux Trente-neuf Articles de l’Église d’Angleterre.

Hormis son association avec Croke, Butler ne joua qu’un rôle secondaire dans les affaires de la collectivité. Il renonça à un retour au commerce et consacra son temps au commissariat et à sa propriété de Martock, qu’il utilisait comme résidence d’été. Se considérant comme un champion du progrès en agriculture, il se fit concéder 4 000 acres de terre de la couronne, le long de la côte, dans le comté de Hants. Toutefois, il n’eut jamais le loisir d’exploiter cette concession, car il quitta Halifax en 1811 pour exercer des fonctions relatives au commissariat auprès de lord Wellington durant la guerre d’Espagne. En 1813, il semble que Butler était déjà à la demi-solde ; à la fin des guerres napoléoniennes, il alla s’établir en Angleterre et passa presque toutes les années qui lui restaient à Bath. Il revint à Halifax en 1833 pour s’occuper de ses investissements dans l’immobilier. La tradition veut qu’il ait passé les 20 années qui suivirent en retraite active à Martock mais, en fait, il y mourut l’année suivante. Le mérite d’avoir fait de cette propriété une grande réussite sur le plan de l’architecture et de l’aménagement paysager revient à son second fils, le colonel Edward Kent Strathearn Butler, qui se rendit en Nouvelle-Écosse après la mort de son père.

À l’instar de Joshua Mauger, de son oncle et de plusieurs autres entrepreneurs du xviiie siècle, John Butler Butler avait une mentalité d’expatrié et, à ses yeux, son entreprise dans la colonie était une simple étape en vue d’obtenir une situation et la richesse en Grande-Bretagne. L’opposition à laquelle il se heurta de la part de Wentworth était un signe de l’émergence d’une nouvelle élite « indigène » qui allait dominer les affaires de la Nouvelle-Écosse dès le début du xixe siècle.

D. A. Sutherland

Halifax County Registry of Deeds (Halifax), Deeds, 72 : fo 389 (mfm aux PANS).— Hants County Registry of Deeds (Windsor, N.-É.), Deeds ; book 6 : 284 ; 25 : 530 (mfm aux PANS).— PANS, RG 1, 173 : 81 ; 214, 25 avril 1809 (transcriptions) ; 414, no 17 ; RG 20A, 1, 1775 : 21 ; 1776 : 24 ; 1779 : 41.— PRO, CO 217/37 : 266 ; 217/62 : 337 ; 217/63 : 313, 323 ; 217/70 : 186, 209 ; 217/75 : 146 ; 217/78 : 86, 250 ; 217/79 : 205 ; 217/84 : 158 ; 217/88 : 12, 16, 242.— N.-É., House of Assembly, Journal and proc., 1785–1793.— Nova-Scotia Royal Gazette, 1er oct. 1799, 13 févr. 1810.— Directory of N.S. MLAs, 100–101.— Akins, Hist. of Halifax City, 104.— J. B. Brebner, The neutral Yankees of Nova Scotia, a marginal colony during the revolutionary years (New York, 1937 ; réimpr., [1970]), 254, 268.— R. V. Harris, The Church of Saint Paul in Halifax, Nova Scotia : 1749–1949 (Toronto, 1949), 135.— Murdoch, Hist. of N.S., 3 : 101.— F. W. Vroom, King’s College : a chronicle, 1789–1939 ; collections and recollections (Halifax, 1941), 17–18.— Novascotian, 26 janv. 1846.— A. W. Wallace, « Martock : colonial architecture in the Maritimes, part iv », Royal Architectural Institute of Canada, Journal (Toronto), 10 (1933) : 97–100.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

D. A. Sutherland, « BUTLER, JOHN BUTLER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/butler_john_butler_6F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/butler_john_butler_6F.html
Auteur de l'article:    D. A. Sutherland
Titre de l'article:    BUTLER, JOHN BUTLER
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
Date de consultation:    19 mars 2024