COPE, HENRY, officier, marchand, né en Angleterre vers 1688, décédé à Kingston, Jamaïque, le 12 juillet 1742.

Henry Cope reçut le grade d’enseigne dans le régiment du général Webb en 1706 et servit en Europe sous le commandement du duc de Marlborough. Il fut promu major dans le régiment du général Wetham en 1715 mais donna sa démission peu après. Il se rendit alors en Nouvelle-Angleterre et, à Boston, se lança dans des affaires qui débouchèrent sur des échanges commerciaux avec la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve. À l’instar de nombreux hommes de l’époque qui en avaient les moyens, il passait ses hivers confortablement installé à Boston, où il était membre de la congrégation de King’s Chapel. En novembre 1725, il fut nommé major de Plaisance (Placentia) à Terre-Neuve. Les exigences de sa charge n’étaient toutefois pas très lourdes, de sorte qu’il passait une grande partie de son temps à voyager entre la Nouvelle-Angleterre, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve.

Le 29 novembre 1729, le gouverneur, Richard Philipps, nomma Cope au Conseil de la Nouvelle-Écosse, à Annapolis Royal. Ce dernier soumit alors au gouverneur une proposition émanant du révérend Andrew Le Mercier, ministre de la congrégation française de Boston qui offrait d’établir en Nouvelle-Écosse 100 familles françaises protestantes ou plus. Le conseil approuva l’idée et l’on mit 5 000 acres de terre à leur disposition ; toutefois le projet ne se concrétisa jamais. En juin 1732, Cope et ses associés bostonnais sollicitèrent du conseil la permission d’ouvrir une houillère à Chignectou, Nouvelle-Écosse. La permission leur fut accordée et la houillère fut exploitée pendant quelques années puis abandonnée par la suite.

Cope fut nommé lieutenant-gouverneur de Plaisance en 1736 mais on sait peu de chose de ses activités à cet endroit. En avril 1737, il était parmi les cinq commissaires de la Nouvelle-Écosse que la couronne avait nommés pour arbitrer le différend au sujet de la frontière séparant le Massachusetts et le New Hampshire. Cependant, à cette époque, Cope habitait Terre-Neuve et il ne fit pas partie de la délégation. Les cinq mêmes commissaires furent désignés en 1740 pour arbitrer un différend analogue entre le Massachusetts et le Rhode Island mais de nouveau Cope n’en fut pas car son régiment se préparait à partir pour les Antilles.

Un conflit anglo-espagnol ayant éclaté en 1739, Cope fut nommé lieutenant-colonel du His Majesty’s American Regiment of Foot le 26 décembre. Ce régiment, recruté en Nouvelle-Angleterre, avait pour mission de se rendre aux Antilles afin de se joindre aux expéditions que l’amiral Edward Vernon préparait contre les possessions espagnoles des Caraïbes. En septembre 1740, Cope s’embarqua à New York avec son régiment, à destination de la Jamaïque, point de ralliement ; il y arriva au début de novembre. Il prit part à l’attaque de Carthagène en Colombie, en avril 1741, et à l’expédition contre Santiago de Cuba, en août de la même année. Les deux attaques échouèrent. En mars 1742, un autre corps expéditionnaire quitta la Jamaïque pour aller attaquer Panama mais la maladie qui sévissait parmi les troupes contraignit les vaisseaux à regagner la Jamaïque en mai. Le colonel Cope sortit sain et sauf de toutes ces expéditions pour finalement mourir des fièvres à Kingston, le 12 juillet 1742. Au mois d’octobre, la guerre et la maladie avaient tellement décimé le régiment qui avait été le sien qu’on dut le démembrer à Kingston même.

Le gouverneur Philipps a dit de Cope qu’il était « un homme d’honneur doué d’une bonne compréhension et d’un grand zèle pour le service de Sa Majesté ». Un autre l’a décrit comme « un homme de sang-froid, réfléchi, déterminé et vaillant, bien connu en Amérique du Nord ». Cope avait épousé Jane Patteshall, probablement de Boston, qui lui donna une fille.

C. E. Thomas

Parish of Kingston (Jamaica), Burial registers, I, 13 juill. 1742.— PANS, RG 1, 17, n° 17.— PRO, CO 5/41, f.13 ; 217/7, doc. 212.— The letters and papers of Cadwallader Colden [...] (9 vol., « Coll. of the N.Y. Hist. Soc. », L–LVI (1917–1923), LXVII–LXVIII (1934–1935), New York, 1918–1937), II : 173.— N.S. Archives, III, 169, 227.— NYCD (O’Callaghan et Fernow), VI : 170s.— N.Y. Hist. Soc. Coli., XXVII (1894) : 400 (résumé du testament de Cope).— PRO, CSP, Col., 1726–27 ; 1728–29 ; 1732 ; 1735–36.— Records of the colony of Rhode Island and Providence plantations, in New England, J. R. Bartlett, édit. (10 vol., Providence, R.I., 1856–1865), IV : 586.— Dalton, George the firsts army, II : 351.— Murdoch, History of Nova-Scotia, I : 455, 519.— W. Y. Baldry et A. S. White, Gooch’s American regiment of foot, 1739–42, Journal of the Society for Army Hist. Research (Londres), XVI (1937) : 235–239.— Malcolm Storer, Admiral Vernon’s medals, 1739–42, Proc. of the Mass. Hist. Soc. (Boston), LII (1918–1919).—

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C. E. Thomas, « COPE, HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 10 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cope_henry_3F.html.

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Auteur de l'article:    C. E. Thomas
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    10 oct. 2024