COUTURE, GEORGE, marchand et homme politique, né dans la paroisse Saint-Joseph (à Lauzon, Québec), le 4 juin 1824, fils d’Ignace Couture, charpentier, et d’Anastasie Lefebvre, dit Boulanger, décédé à Lévis le 4 novembre 1887.
George Couture appartient à la cinquième génération de la branche cadette de la famille de Guillaume Couture*. Après des études primaires limitées auprès d’un vieil instituteur, George Couture se lance dans une carrière commerciale en s’engageant, en 1836, comme commis chez P. Lachance, négociant en vaisselle dans la rue du Palais à Québec. Cinq ans plus tard, muni de minces économies et fort des encouragements de son ancien patron, il s’établit à son compte à Lévis, dans un cabanon où il offre en vente poteries et farine. La situation géographique de ce commerce naissant, soit au croisement de la côte du Passage, qui mène au fleuve Saint-Laurent, et du chemin du roi, est excellente. Des commerces comme ceux d’Étienne Dalaire et de Louis Carrier y ont déjà pignon sur rue. En 1844, Couture installe son entreprise dans la maison paternelle, sise au même carrefour, puis, 20 ans plus tard, il élève sur cet emplacement un impressionnant bâtiment de pierre pour loger la maison George & Ed. Couture, « marchands généraux ». C’est en 1861 qu’il a associé à son entreprise son plus jeune frère, Louis-Édouard. George Couture en vient bientôt à dominer à peu près tout le commerce de la rive sud. Il amasse une fortune respectable et devient un des grands propriétaires fonciers de Lévis. Dans les années 1850, il avait commencé à s’intéresser au service de bateaux-passeurs entre Québec et Lévis. Il acheta deux bateaux, dont l’un de son frère Ignace, audacieux homme d’affaires, et il construisit des quais. Lorsqu’en 1863 les conseils de ville de Québec et de Lévis décident de prendre en charge la traverse du fleuve pour mettre fin aux abus de la concurrence, Couture forme une société avec Pierre Barras, James Tibbits et François-Théodule Foisy, qui obtient pendant dix années consécutives le privilège d’exploiter ce service.
La place éminente qu’il occupe dans la vie économique de la région amène Couture à s’intéresser aux affaires publiques. En 1865, il est élu pour la première fois au conseil municipal de Lévis et il remplit la charge de maire de 1870 à 1881. Ce n’est qu’en 1884 qu’il se retire des affaires municipales pour cause de maladie. À compter de 1857, il fait partie de la commission des chemins à barrières de la rive sud, dont il sera président pendant plusieurs années. Organisateur du parti conservateur pour les comtés de Lévis et de Dorchester, Couture est appelé au Conseil législatif par le gouvernement de Joseph-Adolphe Chapleau*, le 28 avril 1881. Il y laissa le souvenir d’un homme avare de discours et à l’esprit éminemment pratique.
Couture compte parmi les plus grands bienfaiteurs des œuvres de charité lévisiennes. Marguillier de la paroisse Notre-Dame-de-la-Victoire de Lévis dès 1852, lors de la fondation, il accepte la même année de faire partie du syndicat nommé par l’archevêque de Québec, Mgr Pierre-Flavien Turgeon*, pour diriger la construction du collège de Lévis [V. Joseph-David Déziel]. Chaque année, il distribue entre les communautés religieuses de Québec et de Lévis l’indemnité qui lui revient comme conseiller législatif. Ainsi, en 1882, il donne $300 à l’hospice Saint-Joseph-de-la-Délivrance, $250 au couvent de Lévis et $250 au couvent des sœurs du Bon-Pasteur à Québec. En 1884, il est créé chevalier de l’ordre du Saint-Sépulcre en témoignage d’appréciation des services rendus aux œuvres de charité. On compare son activité charitable à celle de Joseph Masson*, de Barthélemy Joliette* et de George Manly Muir.
À sa mort en 1887, Couture ne laisse pas de descendants. Le 3 février 1846, il avait épousé Marie, fille de Pierre Roy, cultivateur de Saint-Charles. Les quatre enfants nés de cette union moururent en bas âge. En secondes noces, le 5 juin 1854, il avait épousé à Lévis Geneviève Jelly, veuve de Pierre Saint-Hilaire ; aucun enfant ne naquit de cette seconde union.
George Couture, que l’on voyait encore à son comptoir dans la soixantaine, alors qu’il était au faîte de la fortune et des honneurs, était déjà proposé aux contemporains comme un modèle de réussite à force de labeur et de persévérance.
ANQ-Q, AP-G–239.— Le Canadien, 7, 9 nov. 1887.— La Minerve, 7 nov. 1887.— P.-G. Roy, Dates lévisiennes (12 vol., Lévis, Québec, 1932–1940), I-IV.— J.-E. Roy, Biographie de l’honorable George Couture, représentant au Conseil législatif la division de Lauzon (Lévis, 1884).
Pierre Savard, « COUTURE, GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/couture_george_11F.html.
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Auteur de l'article: | Pierre Savard |
Titre de l'article: | COUTURE, GEORGE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 11 déc. 2024 |