DEROME, FRANÇOIS-MAGLOIRE, avocat, écrivain, journaliste, protonotaire et greffier de la couronne et de la paix, né à Montréal en 1821, fils de François Derome et d’Éléonore Pagé, décédé à Rimouski le 30 juillet 1880.

De 1830 à 1835, François-Magloire Derome fait de brillantes études au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et manifeste déjà ses talents littéraires en remportant des prix de composition française et en écrivant dans les journaux. Après des études de droit sous la direction d’Augustin-Norbert Morin*, il est admis au Barreau de Québec le 19 octobre 1842 ; il exerce sa profession à Montréal tout en faisant du journalisme.

Comme écrivain, Derome se fait d’abord connaître par sa poésie. Durant sa jeunesse surtout, il publie dans les journaux des poèmes à thèmes nationalistes qui le classent parmi les préromantiques canadiens-français. Cette poésie assez terne lui vaut l’honneur de figurer dans le Répertoire national [...]. Cependant, un de ses poèmes, le Lendemain, publié en 1841 dans le Canadien, crée un certain émoi surtout chez les Anglophones quand il est traduit dans le Quebec Mercury. Derome y dénonce la perte de la liberté : « Non, le bonheur, ni les chants qu’il inspire / N’existe point où meurt la liberté » et surtout il annonce un sursaut des Canadiens : « Le peuple un jour aura son lendemain ! »

Sa carrière de journaliste est plus longue et plus brillante. Après avoir écrit quelques articles dans divers journaux pendant ses études de droit, Derome est rédacteur en chef des Mélanges religieux en 1851 et 1852 ; en 1854, il remplace Ronald MacDonald* à la rédaction du Canadien et demeure à ce poste jusqu’en 1857. Il accepte et continue la tendance modérée du journal et appuie la coalition libérale-conservatrice de 1854. En le présentant à ses lecteurs, le Canadien trace un juste portrait de Derome en le décrivant comme un homme bien renseigné et d’un rare talent qui écrit sa langue avec une élégance et une pureté peu communes au Canada.

En 1857, Derome abandonne le journalisme actif pour devenir protonotaire et greffier de la couronne et de la paix à Rimouski. Il continue cependant sa collaboration au Foyer canadien et à la Revue canadienne, mais il se consacre davantage à l’étude du droit et il rend de grands services à ses confrères du barreau qui le consultent sur des questions difficiles. Il n’abandonne ce poste qu’en 1878.

François-Magloire Derome meurt à sa résidence de Rimouski le 30 juillet 1880 d’une congestion pulmonaire. Il avait été marié deux fois : en premières noces il épousa Théotiste Labadie en septembre 1848 et en 1869 Malvina Langevin, sœur de Mgr Jean-Pierre-François Laforce* Langevin, de Rimouski, et de sir Hector-Louis Langevin*. Sa fille Malvina s’est mariée en 1876 à Louis-Napoléon Asselin, qui fut le père d’une « dynastie » d’avocats rimouskois.

Nive Voisine

Le Canadien (Québec), 1854–1857.— Le Courrier du Canada (Québec), 9 août 1880.— Le Nouvelliste de Rimouski, 1876–1880.— Catalogue des anciens élèves du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, 1827–1927 (Québec, 1927).— Morgan, Bibliotheca Canadensis, 101s.— Tanguay, Dictionnaire, III : 355.— Le répertoire national, ou recueil de littérature canadienne, James Huston, édit. (4 vol., Montréal, 1848–1850), II : 205.

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Nive Voisine, « DEROME, FRANÇOIS-MAGLOIRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 26 juill. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/derome_francois_magloire_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    26 juill. 2024