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SOULARD, AUGUSTE (baptisé Augustin), homme de lettres et avocat, né le 13 mars 1819 à Saint-Roch-des-Aulnaies, Bas-Canada, fils de François-Marie Soulard et de Théotiste Voisine ; décédé célibataire le 27 juin 1852 dans sa paroisse natale.

Capitaine de milice reconnu pour son hospitalité et son amour des pauvres, le père d’Auguste Soulard est un des habitants les plus considérés de Saint-Roch-des-Aulnaies. De 1831 à 1836, le jeune Auguste fait de brillantes études au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et, au cours de ces années, une solide amitié s’établit entre lui et François-Magloire Derome*. Arrivé à Québec en 1837, Soulard étudie le droit successivement chez Joseph-Noël Bossé et George Okill Stuart*.

Pour se faire une idée juste du mérite de Soulard, il faut comprendre les conditions complexes de son temps. Au moment où débutent ses études, les Canadiens français connaissent pour la première fois depuis la Conquête des conditions normales en ce qui a trait au système scolaire et au commerce du livre. C’est dire, que cette génération fait œuvre de pionnière. Étudiant en droit, Soulard s’impose à ses confrères par son aménité, sa gaieté, son goût de l’étude et surtout par son attachement au pays, exprimé dans le poème Mon pays, paru d’abord dans le Canadien en 1841. Aussi réunit-il autour de lui une petite phalange de jeunes désireux de faire revivre la vitalité originelle de leur pays par l’avancement des sciences et des lettres. Ils collaborent en amateurs aux journaux de Québec donnant par le fait même une impulsion notable à la littérature canadienne-française naissante. Ainsi, en octobre 1840, Soulard et Derome projettent de faire paraître le Journal des familles, duquel devront être exclues les discussions politiques, afin d’en ouvrir les colonnes « aux compositions des amis des lettres, aux essais de la jeunesse studieuse, aux discussions ». Mais, la promesse de collaboration d’hommes tels qu’Augustin-Norbert Morin*, Louis-David Roy*, François-Xavier Garneau* et Pierre-Joseph-Olivier Chauveau* ne suffit pas à en assurer le succès, et seul le prospectus paraît.

Admis au barreau le 27 juin 1842, Soulard s’établit définitivement à Québec. Jeune avocat, il s’attire l’amitié de tous par son désintéressement. Selon Chauveau, il est très tôt écouté par les magistrats, avec cette attention marquée que les juges accordent exceptionnellement aux jeunes hommes de talent. Sa diction facile et correcte, la sobriété et la logique de ses plaidoyers, l’application et le zèle qu’il met dans l’étude de ses causes lui valent une position honorable. Dans les causes criminelles, il obtient des succès nombreux et importants.

En 1842, Soulard collabore à l’organisation de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec. Puis, à l’automne de 1843, il aide à fonder la Société canadienne d’études littéraires et scientifiques qui, dès janvier 1844, inaugure une série de cours publics. Exemple imité le 17 décembre suivant par des Montréalais qui fondent l’Institut canadien. Le talent d’orateur populaire que possède Soulard ressort dans les assemblées publiques et dans les discours patriotiques qu’il prononce trois années durant aux banquets de la Société Saint-Jean-Baptiste. Lorsque les sociétés littéraires bas-canadiennes inaugurent leurs conférences publiques, Soulard donne, entre autres, une causerie sur l’histoire des Gaulois, puis une autre sur le commerce des Anciens, travaux consciencieux qu’il refuse toutefois de publier. Causeur aimable et brillant, il est estimé de ses intimes pour son urbanité et une bonne humeur teintée de mélancolie qui fait le charme de sa conversation.

Vers 1846, l’étude de Soulard, située sur le quai de la Reine, devient le rendez-vous de jeunes Québécois avides de culture et de progrès. Quelques-uns d’entre eux forment avec Soulard l’équipage du yacht La Belle Françoise. Parmi eux se trouve Charles-Vinceslas Dupont, étudiant en droit et poète, qui périt noyé aux abords du voilier. En octobre 1849, Soulard figure à côté de Napoléon Aubin*, de Télesphore Fournier* et de Marc-Aurèle Plamondon* en tête d’une liste de citoyens favorables à l’annexion aux États-Unis, étant donné « les difficultés commerciales, politiques et sociales du Canada [...] et particulièrement le peu d’intérêt que semble lui porter la mère-patrie ».

Mais, très tôt, la tuberculose pulmonaire oblige Soulard à rentrer à la maison paternelle. À la veille de sa mort, s’appuyant sur une infaillible espérance chrétienne, il console et fortifie son père atteint lui aussi de tuberculose et qui le précède de six jours dans la tombe. Auguste Soulard, qui préparait depuis longtemps sa fin par de pieuses méditations, meurt le 27 juin 1852.

L’œuvre littéraire de Soulard est restreinte quelques articles fort spirituels, publiés sous l’anonymat dans le Canadien et le Fantasque, une légende canadienne et quelques poèmes au style correct et élégant. Il n’a pas d’œuvre d’envergure, par contre il fait montre d’un goût exquis, d’un jugement sûr, d’une critique juste et bienveillante qui en font un guide et un éveilleur d’intelligences.

Au lendemain du décès de Soulard, son contemporain et ami, Chauveau, souligne les facteurs qui rehaussent son mérite : les efforts que doivent faire alors les jeunes gens au sortir du collège pour se conquérir une situation ; les obstacles sans nombre dont la carrière professionnelle est hérissée ; les difficultés que présente surtout l’étude du droit dans le vaste chaos de la jurisprudence du Bas-Canada qui se compose des débris de trois ou quatre systèmes de législation. Soulard avait vaincu ces obstacles, et, en peu d’années, il aurait atteint la maturité de son talent. Son ami Derome consacre un long poème à divers aspects de sa personnalité. Ses confrères du barreau s’engagent à porter le deuil durant un mois.

La réputation de brillant avocat et d’habile littérateur d’Auguste Soulard se maintient jusqu’à la fin du xixe siècle. Depuis lors, des travaux universitaires ou spécialisés soulignent à l’occasion son apport original. Il mérite de survivre en tant qu’artisan discret, dynamique et résolu de la résurgence culturelle des années 1840.

Jeanne D’Arc Lortie

ANQ-Q, CE2-25, 20 oct. 1807, 13 mars 1819, 22, 27 juin 1852.— Le Foyer canadien (Québec), 1 (1863) ; 4 (1866).— Le Canadien, 26 oct. 1840, 31 oct. 1849, 23, 30 juin, 7 juill. 1852.— Le Courrier du Canada, 21 mars 1866, 28 déc. 1870, 22 nov. 1889.— P.-G. Roy, les Avocats de la région de Québec, 410–411.— Jeanne d’Arc Lortie, la Poésie nationaliste au Canada français (1606–1867) (Québec, 1975).— Le Répertoire national (Huston ; 1848–1850), 2.— BRH, 2 (1896) : 128.— D. M. Hayne, « Sur les traces du préromantisme canadien », Rev. de l’ univ. d’Ottawa, 31 (1961) : 141.

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Jeanne D’Arc Lortie, « SOULARD, AUGUSTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/soulard_auguste_8F.html.

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Auteur de l'article:    Jeanne D’Arc Lortie
Titre de l'article:    SOULARD, AUGUSTE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    18 mars 2024