DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

Titre original :  Billy Fitzgerald

Provenance : Lien

FITZGERALD, WILLIAM JAMES, joueur de crosse, charpentier et entraîneur, né le 20 février 1888 à St Catharines, Ontario, fils de Thomas Fitzgerald, boulanger, et de Rose Ann Killeen (Kileen) ; le 5 novembre 1913, il épousa dans cette ville Adele (Della) Sheehan, et ils eurent deux fils ; décédé au même endroit le 30 juin 1926.

À St Catharines, au début du siècle, il y avait foule l’été aux parties de crosse extérieure. En 1904, lorsque William James Fitzgerald – catholique et probablement d’ascendance irlandaise – commença à faire de la compétition, ce sport se jouait à 12 hommes par équipe. Petit et agile, Fitzgerald occupait une position offensive que l’on appelait « first home ». Il avait souvent la balle et excellait dans les passes et les lancers. En 1907, à l’âge de 19 ans, il se joignit aux St Catharines Athletics, équipe senior amateur qui luttait pour conserver son titre de championne en Ontario. Durant les deux années où Fitzgerald joua avec eux, l’équipe ne connut pas une seule défaite.

En 1909, Fitzgerald passa à une équipe professionnelle, le Toronto Lacrosse Club. Pendant deux saisons, il fit la navette entre la capitale et la maison de ses parents à St Catharines, même si son salaire excédait à peine ses dépenses. Toutefois, la crosse était en voie d’atteindre une extrême popularité et la renommée de Fitzgerald montait en flèche. Parmi les joueurs de la ligue, qui comprenait alors le Toronto Lacrosse Club et six autres équipes de Toronto, de Montréal, d’Ottawa et de Cornwall, en Ontario, Fitz, comme on en vint à l’appeler, se rangeait parmi les favoris des spectateurs. En juillet 1909, le World de Toronto raconta comment il avait compté un but gagnant sur un gazon détrempé : « Après avoir traversé en courant la moitié du terrain avec la balle, esquivé plusieurs des joueurs montréalais et franchi la défense, il a projeté la balle dans le filet en déjouant le gardien de but. Cet exploit en a fait le héros du jour. » « Les fans de Toronto ont frétillé sur leurs sièges, puis, spontanément, ont poussé une longue clameur. »

Le propriétaire de l’équipe, Robert John Fleming, était décidé à réunir une équipe gagnante qui attirerait des spectateurs payants. Le Toronto Lacrosse Club jouait ses matchs à domicile au stade inauguré en 1909 au Scarboro Beach Amusement Park. Ce stade comptait 8 000 places assises et l’on était sûr de le remplir en présentant un match de crosse professionnelle. Directeur de la Toronto Railway Company, dont la ligne de la rue Queen Est se terminait à la plage de Scarboro, Fleming autorisait quiconque portait un bâton de crosse à emprunter gratuitement ce trajet.

La réputation de Fitzgerald gagna la Colombie-Britannique, où la crosse comptait aussi de nombreux adeptes et où une rivalité souvent violente opposait New Westminster et Vancouver. New Westminster avait remporté la coupe Minto (le championnat canadien de crosse senior) en 1908, en 1909 et en 1910. Con Jones, le propriétaire du Vancouver Lacrosse Club, se mit en campagne afin de rassembler une équipe capable de battre celle de New Westminster et toutes les autres. Il fixa son choix sur deux joueurs : Fitzgerald et Édouard (Newsy) Lalonde*, de Cornwall, phénomène aussi bien au hockey qu’à la crosse.

Fleming aussi voulait signer un contrat avec Lalonde, mais Jones fit monter les enchères et l’emporta. En ce temps où 1 000 $ était un bon salaire annuel, Lalonde toucha 6 500 $ pour jouer 16 parties au sein du Vancouver Lacrosse Club. Fitzgerald, lui, obtint 5 000 $. (L’athlète le mieux payé de tous les sports d’équipe à l’époque était Ty Cobb, joueur de baseball de Detroit qui gagna 4 500 $ pour une saison de 154 matchs.) Jones, qui avait été bookmaker dans son Australie natale, possédait à Vancouver des boutiques de cigares et un saloon, le Brunswick, où l’on pouvait jouer au billard et s’adonner à des jeux de hasard. Le samedi soir, Fitzgerald, Lalonde et d’autres joueurs rejoignaient les amateurs de crosse autour des tables de billard ou servaient les clients au bar. Les efforts de Jones portèrent fruit : en 1911, après avoir battu New Westminster et les Toronto Tecumsehs, le Vancouver Lacrosse Club gagna la coupe Minto.

À la suite de cette victoire, Fitzgerald retourna à St Catharines. Fleming lui promit d’ajouter 500 $ à la meilleure offre de Jones pour 1912, et Fitz signa un contrat de 4 000 $ avec le Toronto Lacrosse Club. Charpentier qualifié, il commença aussi à bâtir des maisons à St Catharines. En 1913, Jones voulut le ravoir et offrit 1 000 $ au club de Toronto pour avoir le droit de l’engager. Toutefois, les maisons étaient tellement en demande que, cette année-là, Fitzgerald préféra s’occuper de ses affaires au lieu de jouer.

Fitzgerald fit partie du Toronto Lacrosse Club en 1914, mais la Première Guerre mondiale mit fin aux compétitions de crosse au Canada. Comme plus de 2 000 joueurs de haut niveau s’enrôlèrent, il était presque impossible, pour n’importe quelle localité, de former une équipe. À la fin de la saison de 1914, Fitzgerald retourna à St Catharines ; la même année, après la naissance de son premier fils, lui-même et sa famille emménagèrent dans une maison qu’il avait construite. En 1915, il accepta d’aller entraîner l’équipe masculine de crosse du Hobart College de Geneva, dans l’État de New York. Il fut réengagé pour l’année 1916, mais à Niagara Falls, dans l’État de New York, un fonctionnaire de l’immigration lui interdit d’entrer aux États-Unis. Le collège, bien déterminé à avoir celui que beaucoup considéraient encore comme le meilleur joueur canadien de crosse, en appela de la décision et eut gain de cause.

À la fin des hostilités, Fitzgerald aida à former une équipe de St Catharines au sein d’une nouvelle ligue semi-professionnelle. En 1919, la dernière année où il fit de la compétition à titre de joueur, il était avec l’équipe de Cornwall dans une ligue professionnelle. Âgé de 31 ans, il était plus vieux que bon nombre de ses coéquipiers. Il avait du mal à tenir le rythme pendant tout un match et des blessures le gênaient, mais il lui arrivait encore d’être éblouissant. À St Catharines, on continuait de recourir à ses services en tant qu’entraîneur et arbitre, car il était compétent et respecté. Il travailla aussi avec des équipes du Swarthmore College à Swarthmore, en Pennsylvanie, et de la United States Military Academy à West Point, dans l’État de New York.

Tombé malade en décembre 1925, William James Fitzgerald subit en juin suivant une opération pour des calculs biliaires. Une péritonite se déclara et lui fut fatale. Il avait 38 ans. Sa mort causa un choc à bien des Canadiens. En septembre, d’anciens joueurs de Toronto et de St Catharines s’affrontèrent dans une joute commémorative à St Catharines. L’ancien champion de boxe Gentleman Jim Corbett et Lionel Pretoria Conacher*, figure légendaire du sport canadien, faisaient partie des milliers de spectateurs. Conacher se laissa convaincre d’endosser un uniforme de St Catharines et de participer au match pour rendre hommage à Billy Fitzgerald, un des meilleurs joueurs de crosse de tous les temps. Fitzgerald fut admis au Temple de la renommée des sports du Canada à Toronto en 1961 et au Temple canadien de la renommée de la crosse de New Westminster en 1965.

Scott Calbeck

Nous remercions Margaret Fitzgerald, de St Catharines, Ontario, belle-fille du sujet, de nous avoir donné accès à la documentation en sa possession. [s. c.]

AO, RG 22-235, nº 5845 ; RG 80-2-0-291, nº 19957 ; RG 80-5-0-633, nº 8717.— St Catharines Hist. Museum, Coupures de journaux non datées du Daily Mail and Empire, de l’Ottawa Citizen, du St Catharines Standard et de l’Evening Telegram de Toronto.— Globe, 23 févr. 1915.— St Catharines Standard, 17 avril 1916; 30 juin, 20 sept. 1926.— World (Toronto), 26 juill., 9 août 1909. — Annuaire, St Catharines, 1898–1926.— Christina Burr, « The process of evolution of competitive sport : a study of senior lacrosse in Canada, 1844 to 1914 » (mémoire de m.a., Univ. of Western Ontario, London, 1986).— Cleve Dheensaw, Lacrosse 100 : one hundred years of lacrosse in B.C. (Victoria, 1990).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Scott Calbeck, « FITZGERALD, WILLIAM JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/fitzgerald_william_james_15F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/fitzgerald_william_james_15F.html
Auteur de l'article:    Scott Calbeck
Titre de l'article:    FITZGERALD, WILLIAM JAMES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    19 mars 2024