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Titre original :  Benjamin Frobisher by Donald Hill. About 1922, 20th century. 
M1596 - Musée McCord Museum

Provenance : Lien

FROBISHER, BENJAMIN, marchand de fourrures, né vers 1742 à Halifax, Angleterre, fils de Joseph Frobisher et de Rachel Hargrave, décédé à Montréal le 14 avril 1787.

Benjamin Frobisher immigre au Canada au moment de la cession, semble-t-il, en compagnie de son frère Joseph*. Un autre frère, Thomas, viendra les rejoindre vers 1769. L’existence des frères Frobisher se confond désormais avec le commerce des fourrures et son expansion vers le Nord-Ouest. Leur carrière prend cette orientation alors que la très grande majorité des traiteurs fréquentent les postes de Niagara, Détroit et Michillimakinac (Mackinaw City, Michigan), et s’intéressent activement au commerce du pays des Illinois. Entre 1764 et 1768, leurs premiers investissements les mènent dans la région du lac Supérieur. Les frères Frobisher, appelés à prendre une place importante dans le milieu de la fourrure, agissent ensemble ou séparément et, comme beaucoup, recherchent des alliances avec les autres traiteurs afin de partager les risques de leurs aventures. Ils profitent de différentes associations financières avec des hommes tels que James McGill*, Isaac Todd*, Richard Dobie*, Charles Paterson et Thomas Corry. Eux-mêmes n’hésitent pas à verser des cautions pour des trafiquants, qu’ils soient francophones ou anglophones. La même complexité dans les rapports existe également au niveau des expéditions proprement dites. Ainsi, en 1765, Benjamin Frobisher est l’associé de John Welles. En 1769, lorsque les frères Frobisher décident d’étendre leur trafic vers l’Ouest, ils se lient à Richard Dobie qui participe ainsi à une entreprise encore modeste comprenant un canot, huit hommes d’équipage et des marchandises pour une valeur de £500. Arrêtés par les Indiens au lac La Pluie (Rainy Lake, Ontario), ils reviennent néanmoins à la charge l’année suivante et, toujours en société avec Dobie, ils se rendent bien au delà du fort Bourbon, à l’embouchure de la rivière Saskatchewan, avec leurs trois canots, leurs 18 hommes d’équipage et des marchandises pour une valeur de £1200.

Assez vite, un partage du travail s’établit à l’intérieur de la famille Frobisher. Car toute entreprise qui espère grandir ne peut s’appuyer sur un seul homme qui organise et conduit lui-même les expéditions de traite. Le rôle de Benjamin dans l’entreprise, qui est plus ou moins familiale, est celui d’un organisateur et d’un administrateur : il gère les affaires de la compagnie, s’occupe des relations avec les importateurs ou les fournisseurs en Angleterre, veille au financement et engage le personnel qui, selon son témoignage en 1769, habite « dans la paroisse de Laprairie et fait profession de cultivateur ».

À partir de 1771, Benjamin semble exclusivement associé à ses frères qui, pour leur part, se chargent d’œuvrer sur le terrain. En 1772, ceux-ci, avec six canots et 45 hommes d’équipage, gagnent, semble-t-il, la rivière Rouge (Manitoba) avant d’atteindre l’année suivante la Saskatchewan. En 1774, Benjamin prépare l’envoi de quatre canots manœuvrés par 30 hommes. L’intense compétition qui règne entre les traiteurs, qu’ils travaillent individuellement ou groupés en petites associations, soulève de nombreux problèmes : en plus d’accroître les coûts, elle incite à une expansion territoriale, elle-même à l’origine de nouveaux frais, et elle entraîne finalement une diminution des profits. La Révolution américaine, engendrant la rareté des produits nécessaires à la traite, déclenche une poussée inflationniste qui menace l’existence de la petite entreprise.

En 1775, les frères Frobisher s’unissent à James McGill et à Maurice-Régis Blondeau* pour équiper 12 canots maniés par un équipage d’environ 103 hommes. Arrivés à Grand Portage (près de Grand Portage, Minnesota), une coalition se forme pour l’exploitation des ressources du Nord-Ouest. Benjamin et Joseph s’en expliquent : « Instruits par l’expérience que travailler isolément constituait le fléau de ce commerce, nous ne fûmes pas longs à former une compagnie. » À cette occasion, Matthew Cocking, chef de poste à Cumberland House (Saskatchewan), écrira dans son journal à propos d’Alexander Henry* et de Joseph Frobisher : « le droit français ayant été rétabli au Canada en avril dernier [1775], ils s’imaginent que le commerce de la traite va se concentrer dans les mains de quelques-uns comme au temps des Français et qu’en conséquence les chargements de fourrures actuellement ramenés [de l’Ouest] vont diminuer de beaucoup, bien que les profits vont augmenter dans une proportion plus grande ». Ce premier noyau de la North West Company a-t-il survécu plus d’une saison ? Quoi qu’il en soit, la tendance à la concentration est un fait établi que la guerre contribue à renforcer.

En 1779, les Frobisher mettent sur pied une société avec Charles Paterson et préparent une grosse expédition : cette société possède les deux seizièmes des actions de la nouvelle North West Company dont l’investissement total comprend une flottille de 43 canots, 367 hommes et des marchandises pour une valeur de £20 920. En 1781, Isaac Todd et James McGill remplacent Paterson comme partenaires dans l’entreprise des Frobisher. Les années 1781 à 1784 semblent avoir été difficiles pour ceux-ci, car la compétition reste vive dans le Nord-Ouest. Les nouvelles ententes qui, en 1783, lient les partenaires de la North West Company traduisent à la fois un renouvellement des participants et un renforcement de la position des frères Frobisher et même de celle de Simon McTavish*. Les partenaires de la compagnie sont alors très conscients des dangers que présente la cession, par l’Angleterre, des postes de la région des Grands Lacs aux Américains, lors de la signature du traité de Versailles, le 3 septembre 1783. Inquiets à l’idée de voir les Américains s’emparer de leur trafic et récolter les fruits de leurs labeurs, ils chargent Edward Umfreville et Venance Lemaire, dit Saint-Germain, de la découverte d’une nouvelle route, en territoire britannique, depuis le lac Supérieur vers le lac Winnipeg, donnant accès à l’Ouest. Les Frobisher vont même jusqu’à demander au gouverneur Haldimand, le 4 octobre 1784, d’accorder à la North West Company le monopole de la traite dans le Nord-Ouest. Ils essuient un refus.

À partir de 1783, les Frobisher augmentent considérablement leurs investissements. En 1785–1786, ils équipent 55 canots, 6 bateaux, constituent des équipages totalisant 585 hommes et investissent £46 000. À cette date, ils semblent, par le biais des cautions, s’être intéressés à la traite sur l’ensemble du territoire : avec James McGill, ils fournissent, en 1785, des cautions pour 31 canots, 64 bateaux, 568 hommes, couvrant ainsi des investissements de l’ordre de £41 300. Benjamin Frobisher meurt le 14 avril 1787, au moment où le Nord-Ouest est en voie de devenir la région prédominante dans le trafic des pelleteries et où la compagnie qu’il administre est sur le point de se constituer un monopole de fait sur ce territoire. Il avait eu le sentiment que l’avenir de la traite des fourrures se jouerait dans le Nord-Ouest où il avait engagé toutes ses énergies. Sa fierté à cet égard est compréhensible, et, comme il l’écrivait à Adam Mabane en 1784, il se considérait parmi ceux qui étaient « animés de cet esprit naturel aux hommes qui peuvent se glorifier d’avoir donné à cette industrie la valeur et le développement qu’elle possède actuellement ». Frobisher laissait cependant une succession déficitaire et quelque peu embrouillée. Après la liquidation de ses biens, son frère Joseph, continuateur de l’entreprise, se chargea du paiement des dettes.

Fernand Ouellet

APC, RG 4, B28, 110–115.— Docs. relating to NWC (Wallace).— F.-J. Audet, Les députés de Montréal (ville et comtés), 1792–1867 (Montréal, 1943). Davidson, NWC, 1–50. W. S. Dunn, Western commerce, 1760–1774 (thèse de ph.d., University of Wisconsin, Madison, 1971). Innis, Fur trade in Canada (1962), 166–233. W. S. Wallace, The pedlars from Quebec and other papers on the Nor’Westers (Toronto, 1954).

Bibliographie générale

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Fernand Ouellet, « FROBISHER, BENJAMIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/frobisher_benjamin_4F.html.

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Auteur de l'article:    Fernand Ouellet
Titre de l'article:    FROBISHER, BENJAMIN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    19 mars 2024