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FULTON, STEPHEN, négociant, propriétaire et constructeur de navires, homme politique, né en 1810 à Wallace, comté de Cumberland, Nouvelle-Écosse, fils de William Fulton ; il épousa en premières noces Julia Ann Heustis, qui mourut en 1844, sans avoir eu d’enfant, puis, en secondes noces, Sarah Elizabeth Black qui donna naissance à deux fils et cinq filles ; il mourut du typhus, le 23 octobre 1870, à Wallace.

L’arrière-grand-père de Stephen Fulton, Thomas Fulton, avait quitté l’Irlande pour venir s’installer dans Cumberland en 1769. Il semble que le père de Stephen ait été fermier. On ignore tout des premières années de Stephen. À l’âge de 20 ans, il se convertit au méthodisme et, à partir de ce moment, il joua jusqu’à la fin de sa vie un rôle actif au sein de son Eglise en tant qu’économe de « circuit », directeur et administrateur. Dans les années 1850, Fulton était négociant et armateur à Wallace, à une période où la côte nord de la Nouvelle-Écosse connaissait une rapide expansion économique. Il ne s’occupa pas beaucoup de transport maritime mais, au milieu des années 50, il construisit ou arma quatre navires dont deux furent rapidement vendus à Terre-Neuve et un à Liverpool, en Angleterre. Outre l’administration de ses grandes propriétés, probablement héritées de son père, c’était ses activités de marchand et de fournisseur de navires qui constituaient le gros de ses affaires. Il construisit par la suite un entrepôt, un débarcadère et une scierie. À sa mort, il légua ses affaires à son fils Allison, dont il avait fait son associé quelques années auparavant, et la plus grande partie de ses terres à son autre fils, William.

Lors des élections provinciales de 1840, on fit appel à Fulton comme candidat de dernière heure dans le comté de Cumberland ; le candidat choisi, Andrew McKim, avait trouvé la mort au cours de la campagne électorale. Âgé de seulement 30 ans à son entrée à l’Assemblée, Fulton ne possédait ni l’expérience ni le tempérament voulus pour y faire grande impression. Ce n’est qu’en 1845 qu’il fit partie d’un comité permanent et il faut attendre 1854 pour le retrouver à la tête d’un autre comité permanent, le comité de l’impression, qui disposait de formes lucratives de favoritisme. Bien qu’ayant toujours appuyé les tories dans les années 1840, il ne fut jamais un partisan farouche. Les mesures législatives qu’il fit adopter, en tant que simple député, concernaient en général les routes du comté, les phares et le pilotage. Il était membre des Sons of Temperance et, un jour, son refus de boire du vin lors d’une réception à la résidence du lieutenant-gouverneur, John Gaspard Le Marchant*, indisposa celui-ci.

En 1850 Joseph Howe* présenta le projet de construction par le gouvernement d’une ligne de chemin de fer qui relierait Halifax à une autre ligne projetée au Nouveau-Brunswick en passant par le Cumberland. Non seulement Fulton, tout comme d’autres tories, redoutait la centralisation du pouvoir politique que représentait ce projet gouvernemental, mais il montrait d’autre part peu d’enthousiasme pour l’idée d’une liaison ferroviaire avec le Canada. Il admettait cependant qu’une telle ligne se rattache au réseau de Portland, Maine. En général, les marchands de la côte nord désiraient une amélioration des communications avec les États-Unis, qui leur permettrait de faire concurrence au Nouveau-Brunswick pour se tailler une place dans le commerce entre les États-Unis et l’Île-du-Prince-Édouard. En fin de compte, Fulton était suffisamment en faveur de ce chemin de fer pour être contraint à voter contre le chef conservateur, James William Johnston*, en 1851. Les élections générales de 1851 furent l’occasion de tensions entre Fulton et les autres candidats tories, à la suite de son refus d’appuyer leur violente campagne contre le chemin de fer et contre Howe, qui briguait également les suffrages dans Cumberland. Mais deux candidats se retirèrent, et Fulton et Howe furent élus sans concurrent. Le revirement politique de Fulton était une victoire pour Howe, mais, en 1852, l’Assemblée annula les élections pour vice de procédure. Lors de l’élection partielle qui suivit, Fulton réaffirma son appui à Howe et, tirant profit de l’attrait qu’il exerçait sur ses coreligionnaires méthodistes, il fut élu.

Malgré cette victoire, Fulton continua de faire face à une opposition dans son comté, opposition qui se manifesta spécialement en 1853, par une pétition signée par plusieurs centaines d’ouvriers des chantiers navals de Wallace qui protestaient contre son appui au projet de chemin de fer. Avec l’aide de Howe, il parvint à trouver des fonds pour financer plusieurs projets dans le comté et, en avril 1854, il fut nommé ministre sans portefeuille dans le gouvernement libéral de James Boyle Uniacke*. Cette nomination faisait partie d’un important changement d’alignement, qui vit un second tory, Lewis Morris Wilkins*, devenir secrétaire de la province, et un troisième, Stewart Campbell*, devenir orateur (président) [V. Thomas Killam]. La position de Fulton ne s’améliora guère lorsque l’Assemblée décida que le chemin de fer tant attendu ne passerait pas par le comté de Cumberland mais atteindrait plutôt le comté de Hants. Dans la région de Joggins, Fulton eut également à faire face à la General Mining Association qui s’insurgeait contre le fait que le gouvernement s’attaquât à son monopole sur les mines. En 1855, Fulton fut battu par Charles Tupper* et Alexander McFarlane*, mais, en 1857, avant sa démission forcée, le gouvernement libéral le nomma custos rotulorum (juge de paix principal et gardien des registres) du comté de Cumberland. Il fut également battu aux élections de 1859, à cause notamment d’un récent déplacement de la frontière du Nouveau-Brunswick, de changements de la loi électorale, qui le privèrent de plusieurs centaines de voix, et du fait que, chose rare, le shérif priva des électeurs de l’exercice de leur droit de vote.

Cette campagne marqua pour de bon la fin de la carrière politique de Fulton. Il était juge de paix depuis 1842 et il conserva son titre de custos rotulorum lorsque les tories accédèrent au pouvoir en 1863. Fulton fut administrateur du collège local de 1842 à 1858 et, de 1862 à sa mort, il fut commissaire d’école dans son comté. Il appuya la législation sur l’école libre, introduite par Tupper en 1864 et 1865. Il se peut également que ce soit lui le Stephen Fulton qui fut chargé de diriger le recensement provincial de 1861.

Par la suite, Fulton cessa de préconiser les liens commerciaux avec les États-Unis et il se prononça pour la Confédération. Il refusa de se présenter aux élections de 1867, mais appuya la nomination de son vieux rival, Tupper.

En dehors de sa participation à la controverse sur le chemin de fer, Fulton n’avait pas joué un grand rôle dans la politique provinciale, et sa mort, survenue en 1870, ne fit pas beaucoup de bruit. Il s’était cependant montré utile en tant que député et sa carrière illustre la forte influence de la politique de comté sur le ton et la conduite de la politique provinciale. De plus, son attitude indépendante nous fait comprendre pourquoi les innovations politiques et les démarcations nettes entre les partis eurent tant de mal à être admises en Nouvelle-Écosse.

K. G. Pryke

Cumberland County Court of Probate (Amherst, N.-É.), book E (1842–1872), ff.359–362, will of Stephen Fulton (mfm aux PANS).— PANS, RG 5, R, 62, 1851–1852 ; 88, Cumberland election, 1859.— Morning Chronicle (Halifax), 1870.— Novascotian, 1840–1860.— Wesleyan (Halifax), 1840–1860.— Some North Cumberlandians at home and abroad, past and present ([Pugwash, N.-É.], 1965).— Cyrus Black, Historical record of the posterity of William Black [...] (Amherst, N.-É., 1885).— Ships of the North Shore : Pictou, Colchester and Cumberland counties, P. R. Blakeley et J. R. Stevens, compil. (Halifax, 1963).

Bibliographie générale

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K. G. Pryke, « FULTON, STEPHEN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 avril 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/fulton_stephen_9F.html.

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Auteur de l'article:    K. G. Pryke
Titre de l'article:    FULTON, STEPHEN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    20 avril 2024