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Titre original :  Meeting of Marie-Anne and Jean-Baptiste Lagimodière with First Nations people, c. 1807

Provenance : Lien

GABOURY, MARIE-ANNE (Lagimonière), première femme blanche à s’établir dans l’Ouest, grand-mère de Louis Riel*, née le 15 août 1780 à Saint-Antoine-de-la-Rivière-du-Loup (Louiseville), cinquième enfant de Charles Gaboury (Gabourie) et de Marie-Anne Tessier (Thésié), décédée le 14 décembre 1875 à Saint-Boniface, Manitoba.

Après la mort de son père, le 7 décembre 1792, Marie-Anne Gaboury devint domestique chez le curé de Maskinongé, où elle aidait la ménagère. Elle y demeura jusqu’au 21 avril 1806, alors qu’elle épousa Jean-Baptiste Lagimonière* (parfois orthographié Lajimonière et Lagimodière), probablement originaire de Saint-Antoine-sur-Richelieu et trafiquant de fourrures dans le Nord-Ouest.

Aussitôt après son mariage, la jeune femme se rendit en canot avec son mari de Montréal au fort Gibraltar, au confluent de la rivière Rouge et de la rivière Assiniboine, dans la ville actuelle de Winnipeg. Longue et pénible, cette expédition ne prit fin que vers la fin du mois d’août lorsqu’elle arriva dans un campement de Métis sur les bords de la rivière Pembina. C’est au fort Daer (Pembina, Dakota du Nord), que Marie-Anne donna naissance à son premier enfant le 6 janvier 1807. Parce que, ce même jour, on célébrait la fête religieuse de l’Épiphanie, la petite fille fut appelée Reine, en l’honneur des rois mages.

Le printemps suivant, les Lagimonière quittèrent le fort Daer pour la vallée de la Saskatchewan. À Cumberland House, Marie-Anne et sa fille furent accueillies comme les premières femmes blanches à pénétrer aussi loin à l’intérieur des territoires de la Hudson’s Bay Company. À la fin d’août, la famille se retrouva finalement dans la région de la Saskatchewan-Nord et y demeura de 1807 à 1811. En 1810, Alexander Henry* fit la connaissance de Lagimonière et de sa famille au ruisseau Paint (rivière Vermilion). À cette époque, Marie-Anne fit l’expérience des épreuves et des privations qui étaient le lot des pionnières, en accompagnant son mari dans les nombreuses expéditions de chasse qui constituaient, dans l’Ouest, le mode de vie du coureur de bois indépendant. Elle eut durant ces années-là plusieurs autres enfants.

Quand la nouvelle se répandit qu’une colonie de peuplement sous la direction de lord Selkirk [Douglas*] allait s’établir en permanence le long de la rivière Rouge et de la rivière Assiniboine, les Lagimonière retournèrent à la rivière Rouge. Ils y parvinrent vers la fin d’août 1811 mais, la colonie n’étant pas encore établie, ils continuèrent jusqu’au fort Daer. Ils revinrent le printemps suivant à la colonie nouvellement fondée de la . Voyant dans son établissement un complot de la Hudson’s Bay Company en vue de paralyser son commerce, la North West Company décida la destruction de la colonie. Sans y prendre part, Marie-Anne et son mari furent témoins de ce conflit entre les Nor’Westers et les colons de Selkirk. Cependant, en octobre 1815, Colin Robertson*, représentant de la Hudson’s Bay Company dans cette région, impatient de communiquer avec lord Selkirk, engagea Jean-Baptiste Lagimonière pour porter des dépêches à Montréal. Le Canadien fit le voyage à pied en compagnie d’un autre employé, Bénoni Marier, et d’un guide issu des Premières Nations, durant l’hiver de 1815–1816. Il remplit avec succès sa mission qui lui fit parcourir plus de 1 800 milles. Pendant son voyage de retour, il fut cependant fait prisonnier par des Autochtones mandatés par la North West Company. On l’enferma au fort William et il ne fut délivré qu’en août 1816, lors de la prise du fort par lord Selkirk.

Pendant ce temps, Marie-Anne avait été forcée de se réfugier dans les communautés autochtones. Elle retrouva son mari grâce à l’arrivée de Selkirk, en septembre 1816. Lagimonière reçut, en récompense des services rendus, la concession d’une terre située entre la rive est de la rivière Rouge et la Seine, à proximité de la ville actuelle de Winnipeg. Il y bâtit une maison en bois où Marie-Anne et lui vécurent plusieurs années entourés de leur famille grandissante. Ils eurent cinq autres enfants, dont Julie, en 1822, qui devait être la mère de Louis Riel.

Marie-Anne vécut jusqu’à l’âge de 95 ans tandis que son mari était mort le 7 septembre 1855. Elle fut souvent privée des agréments et des nécessités de la vie, mais elle demeure un exemple de générosité et de don de soi. Elle vécut assez longtemps pour être témoin des progrès, en nombre et en puissance, de la colonie de l’Ouest, dont elle avait été la pionnière, et pour voir son petit-fils devenir le père de la province du Manitoba.

George F. G. Stanley

AJTR, Registre d’état civil.— Archives de l’archevêché de Saint-Boniface (Man.).— Archives de la Société historique de Saint-Boniface (Man.).— HBRS, II (Rich et Fleming) : 229.— L’Écho de Louiseville, 4 févr. 1970.— Morice, Dict. hist. Can. et Métis, 116s.— J. M. Gray, Lord Selkirk of Red River (Toronto, 1963), 124–126, 136, 170, 273, 284.— Georges Dugas, La première Canadienne du Nord-Ouest ou biographie de Marie-Anne Gaboury, arrivée au Nord-Ouest en 1806, et décédée à Saint-Boniface à l’âge de 96 ans (Montréal, [1883]).

Bibliographie de la version modifiée :
Arch. du Manitoba (Winnipeg), MG 2, A1 ; MG 8, C1.— Bibliothèque et Arch. nationales du Québec, Centre d’arch. de Montréal, CE601-S13, 5 févr. 1776 ; CE603-S6, 26 déc. 1778 ; Centre d’arch. de Trois-Rivières, CE401-S10, 21 avril 1806 ; CE401-S15, 16 août 1780.— Find a Grave, « Memorial no 17403349 » : www.findagrave.com (consulté le 2 févr. 2021).

Bibliographie générale

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George F. G. Stanley, « GABOURY, MARIE-ANNE (Lagimonière) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gaboury_marie_anne_10F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/gaboury_marie_anne_10F.html
Auteur de l'article:    George F. G. Stanley
Titre de l'article:    GABOURY, MARIE-ANNE (Lagimonière)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    2022
Date de consultation:    19 mars 2024