GAGNON (Gaingnon, Gangnon et Gaignon), MATHURIN, habitant, commerçant, membre de la Communauté des Habitants, né en 1606 à Saint-Aubin de Tourouvre (Perche), de Pierre Gagnon (Gaignon) et de Madeleine-Renée Roger, décédé à Château-Richer en 1690.
Influencé sans doute par la propagande de Robert Giffard et de Noël Juchereau, qui recrutaient des colons dans le Perche, Mathurin Gagnon décide de s’établir au Canada avec ses frères Pierre et Jean. Ils arrivent à Québec avant 1640. Ils s’adonnent au commerce, travaillant en société. Nombre de documents notariés de l’époque portent en signature « Sieurs Mathurin, Jehan et Pierre Gangnon, frères ». Mathurin est le plus instruit des trois : seul il sait écrire. Aussi fait-il figure de chef. C’est lui qui passe en France, en 1642, régler les affaires de famille et de négoce. Vers 1651, les frères Gagnon construisent un magasin sur la place de la basse ville, près du magasin appartenant à la Communauté des Habitants.
Cependant, les frères Gagnon aimaient la terre. En 1640, ils avaient occupé des terres sur la côte de Beaupré, à Château-Richer. Plusieurs Percherons s’établirent sur cette côte entre 1635 et 1660. Ils y implantèrent la dévotion à Sainte-Anne, à l’honneur alors au célèbre « Carrefour de Sainte-Anne », dans le Perche. Mathurin s’appliqua à défricher sa terre. Membre de la Communauté des Habitants, il travaillait sur sa ferme l’été et s’adonnait au commerce à Québec durant l’hiver. Il ne s’établit définitivement à Château-Richer qu’en 1650, année où il y reçut une concession de six arpents de largeur sur une lieue et demie de profondeur.
Mathurin se maria le 30 septembre 1647. Il, épousa Françoise Goudeau qui n’avait. que 13 ans ; elle lui donna 16 enfants. Nommé marguillier en 1662, il apparaît comme un notable de la paroisse. Aux divers recensements, il est parmi les habitants les plus dynamiques : en 1681, il possédait 20 bêtes à cornes et 45 arpents de terre en culture. Il mourut le 20 avril 1690, âgé de 84 ans. Il fut inhumé le lendemain dans le cimetière paroissial. Il est à l’origine d’une des plus nombreuses familles du Canada français.
Recensement de 1681.— Philéas Gagnon, Une Vieille Famille canadienne, BRH, XVII (1911) : 268–286, 298–311, 324–331.— Lucien Serre, L’Ancêtre Mathurin Gagnon, BRH, XXXIV (1928) : 177–183.
Jean Hamelin, « GAGNON (Gaingnon, Gangnon, Gaignon), MATHURIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/gagnon_mathurin_1F.html.
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Auteur de l'article: | Jean Hamelin |
Titre de l'article: | GAGNON (Gaingnon, Gangnon, Gaignon), MATHURIN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 11 nov. 2024 |