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GASCOIN, LÉOCADIE (baptisée Léocadie-Romaine), dite Marie des Sept-Douleurs, fondatrice et supérieure des Sœurs marianites de Sainte-Croix, née le 1er mars 1818 à Montenay, France, fille de Michel-Jean Gascoin et de Rosalie-Renée Chardon ; décédée le 29 janvier 1900 au Mans, France.

Désireuse de se consacrer à la vie religieuse, Léocadie Gascoin quitta le foyer paternel en 1841 pour collaborer avec le père Basile Moreau à la fondation des Sœurs marianites de Sainte-Croix, au Mans. Ce dernier en fit d’ailleurs la pierre angulaire de la communauté et lui donna le nom de Marie des Sept-Douleurs. Toutefois, l’évêque du Mans, Mgr Jean-Baptiste Bouvier, favorable aux pères et aux frères de Sainte-Croix, ne voyait pas d’un oeil aussi bienveillant l’établissement d’une communauté de femmes. Il considérait plutôt les marianites comme une simple association de filles pieuses au service des maisons d’éducation de la Congrégation de Sainte-Croix. Mais le père Moreau avait des vues plus larges ; il voulait en faire de véritables religieuses et les engager peu à peu dans des œuvres d’éducation proprement dites. Il ne craignit pas de les intégrer dans les premiers déplacements missionnaires de la Congrégation de Sainte-Croix vers l’Indiana, aux États-Unis, en 1843, et vers le Bas-Canada, en 1847.

Les marianites prirent leur véritable essor en terre d’Amérique où on les accepta d’emblée. Leur lien avec la maison mère du Mans s’amenuisa et la cohésion de la communauté s’en trouva compromise. Pour redresser la situation et, du même coup, préparer sœur Marie des Sept-Douleurs à la charge éventuelle de supérieure générale, le père Moreau décida de la nommer supérieure des Sœurs marianites au Bas-Canada. Il lui enjoignit de fixer sa demeure à Saint-Laurent, dans l’île de Montréal. À l’arrivée de la supérieure en 1849, 19 sœurs, dont 13 Canadiennes, faisaient partie de la communauté ; à son départ, en 1863, on en compterait 70.

Appréciée tant pour sa bonté et sa générosité que pour sa fermeté et sa fidélité aux observances, sœur Marie des Sept-Douleurs réussit à façonner et à consolider la communauté selon les désirs et l’esprit du fondateur. La répartition ordonnée des tâches, la mise en vigueur d’une discipline de bon aloi, tant au bénéfice des sœurs qu’à celui des élèves, n’étaient pas sans attirer l’attention du public sur cette jeune communauté. En moins de dix ans, on ouvrit quatre couvents avec pensionnats pour les enfants des campagnes. Les novices se faisaient nombreuses et l’ordre régnait dans les établissements. Sœur Marie des Sept-Douleurs ne laissait rien passer, au risque d’être parfois taxée d’intransigeance, mais elle était toujours la première à s’engager dans les dures et inévitables corvées inhérentes à tout commencement.

Le statut juridique des Sœurs marianites de Sainte-Croix demeurait insuffisamment défini. L’approbation accordée en 1857 par le Saint-Siège aux religieux de Sainte-Croix n’incluait pas la branche féminine en raison des réticences apportées par l’évêque du Mans. Par la force des circonstances, les évêques des autres diocèses prenaient en main, et selon leurs propres vues, la gouverne des établissements locaux des marianites, ce qui n’était pas sans inquiéter le père Moreau. Aussi, s’appuyant sur la ligne de conduite que lui avait personnellement donnée Pie IX, le fondateur jugea le temps venu, en 1857, de nommer d’autorité sœur Marie des Sept-Douleurs supérieure générale des Sœurs marianites de Sainte-Croix, tant de France que des États-Unis et du Bas-Canada. Toujours supérieure à Saint-Laurent, elle continua d’exercer en même temps les fonctions de supérieure provinciale. On la rappela à la maison mère du Mans en 1863.

Les constitutions, rédigées depuis longtemps par le père Moreau, reçurent enfin l’approbation du Saint-Siège en février 1867 ; l’autorité de la supérieure générale sur toute la congrégation s’en trouva ratifiée et authentiquement confirmée. Mais il était déjà trop tard. Les sœurs de l’Indiana avaient pris trop de distance vis-à-vis de la maison mère pour revenir sur leurs pas ; elles réclamèrent et obtinrent un bref pontifical de séparation en 1869. La province canadienne, que sœur Marie des Sept-Douleurs avait elle-même modelée pendant 14 ans, semblait vouloir demeurer fidèle à ses origines. Mais le zèle de la supérieure générale pour faire aimer et respecter la législation de la congrégation ne rencontrait plus la même adhésion qu’autrefois. Les recours trop fréquents à la supérieure générale, notamment pour les nominations aux charges et les admissions au noviciat, alourdissaient les rouages administratifs. On voulait donc les supprimer. De plus, quelques sœurs, appuyées dans leurs revendications par l’évêque de Montréal, Mgr Édouard-Charles Fabre, insistaient pour qu’on enlève des constitutions le soin des malades et qu’on établisse une nette distinction entre les sœurs enseignantes et les sœurs destinées aux tâches domestiques. Toutefois, sœur Marie des Sept-Douleurs se montra inflexible et refusa de modifier les règles. La séparation de la province canadienne s’en trouva enclenchée et devint réalité le 3 décembre 1882. Les sœurs canadiennes changèrent alors leur nom pour celui de Sœurs de Sainte-Croix et des Sept-Douleurs et elles instaurèrent au Canada une nouvelle congrégation religieuse de plein droit, dont la première supérieure fut Julie Bertrand, dite Marie de Saint-Basile. Sœur Marie des Sept-Douleurs devait rester supérieure générale des maisons de France et de la Louisiane jusqu’à sa mort le 29 janvier 1900.

Marguerite Jean

Les Arch. générales des Sœurs de Sainte-Croix (Saint-Laurent, Québec), conservent bon nombre de documents sur Léocadie Gascoin, dite Marie des Sept-Douleurs. Nous avons consulté entre autres : Annales de la congrégation des Sœurs de Sainte-Croix et des Sept-Douleurs ; Annales de la congrégation des Sœurs marianites de Sainte-Croix ; Chroniques de la fondation de l’établissement des Sœurs marianites de Sainte-Croix à Saint-Laurent, près de Montréal, Bas-Canada ; et Notice biographique de la très honorée mère Marie des Sept-Douleurs.

AD, Mayenne (Laval), État civil, Montenay, 1er mars 1818.— Arch. municipales, Le Mans, France, État civil, Le Mans, 30 janv. 1900.— H.-P. Bergeron, Basile Moreau, fondateur des religieux et des religieuses de Sainte-Croix (Rome, 1979) ; Léocadie Gascoin, 1818–1900 ; Fondatrice des religieuses de Sainte-Croix ([Montréal, 1980]).— Étienne Catta, la Très Révérende Mère Marie des Sept-Douleurs, 1818–1900, et les Origines des Marianites de Sainte-Croix (Le Mans, [1958]).

Bibliographie générale

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Marguerite Jean, « GASCOIN, LÉOCADIE, Marie des Sept-Douleurs », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gascoin_leocadie_12F.html.

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Auteur de l'article:    Marguerite Jean
Titre de l'article:    GASCOIN, LÉOCADIE, Marie des Sept-Douleurs
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    19 mars 2024