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GODEFROY DE TONNANCOUR, CHARLES-ANTOINE (appelé aussi le chevalier de Tonnancour), militaire et seigneur, né à Trois-Rivières le 4 novembre 1755, fils de Louis-Joseph Godefroy de Tonnancour et de Louise Carrerot ; il épousa à Québec, le 21 novembre 1785, Reine, fille de Jean-Louis Frémont, négociant, et ils eurent dix enfants ; décédé dans sa ville natale le 6 novembre 1798.

Après avoir pris part, comme son père et deux de ses frères, à la défense de la province de Québec lors de l’invasion américaine de 1775, Charles-Antoine Godefroy de Tonnancour semble avoir connu une période d’inactivité. Le 13 mai 1781, il supplie en effet le gouverneur Haldimand de bien vouloir se souvenir de lui s’il se présente une occasion d’employer un jeune officier qui, depuis longtemps, « languit dans une espèce d’oisiveté [...] tout à fait contraire à son caractère ».

Pendant les quelques années qui précèdent son mariage, en 1785, le chevalier de Tonnancour partage probablement son temps entre Trois-Rivières et Québec ; il se peut même qu’à ce dernier endroit il ait joué le rôle d’agent pour son père qui avait des intérêts commerciaux, entre autres dans la traite des fourrures. Au décès de ce dernier, en 1784, Tonnancour entre en possession de l’héritage familial qu’il doit partager avec ses huit frères et sœurs. Cet héritage, constitué principalement de propriétés foncières situées entre Trois-Rivières et la seigneurie de Maskinongé, comprend surtout les fiefs de Vieuxpont, Labadie, Pointe-du-Lac et Yamaska.

Établi définitivement à Trois-Rivières à compter de 1785, Tonnancour procède peu à peu à la liquidation de ses terres. Il n’est d’ailleurs pas le seul à dilapider ainsi le patrimoine paternel puisque, très souvent, c’est conjointement avec les cohéritiers qu’il se déleste de ses propriétés. Le produit des ventes demeure cependant insuffisant pour permettre à Tonnancour de maintenir son train de vie luxueux, puisqu’il doit recourir à des emprunts dont il ne peut pas toujours rencontrer les échéances. Aussi en 1788, Pierre-Édouard Desbarats*, un marchand de Trois-Rivières avec lequel il a un compte courant, lui réclame une traite de 200# ; plus tard, un négociant de Québec, Jacques Curchot, porte un protêt contre lui pour le retard d’un paiement de £100 dont il réclame les intérêts.

Lors de la création d’un nouveau district de Trois-Rivières, en juillet 1790, Tonnancour est l’une des 17 personnes choisies par lord Dorchester [Carleton*] pour veiller à « tenir la paix dans le dit nouveau district ». Quatre ans plus tard, il est nommé, conjointement avec George Dame, commissaire pour la concession des terres dans le district de Trois-Rivières. En mars 1797, il se voit conférer la fonction de chef des grands jurés pour la Cour du banc du roi. Le chevalier de Tonnancour meurt à Trois-Rivières l’année suivante.

Même si l’inventaire après décès indique que Tonnancour possédait une maison cossue et fort bien meublée, des biens personnels pour une valeur de 2 902#, ainsi que cinq terrains à Trois-Rivières et en banlieue, il révèle une situation financière désespérée. Ses dettes passives s’élèvent à 48 949# alors qu’au chapitre des dettes actives, il ne reste que 9 597# à recouvrer par la succession. Celle-ci se voit d’ailleurs dépouillée de presque tous les biens fonciers légués par le chevalier de Tonnancour, au profit du négociant trifluvien William Grant* et de son associé James McKenzie, pour recouvrement de dettes. Face à cette situation, l’épouse du chevalier, qui lui survivra d’ailleurs jusqu’en 1858, n’a d’autre possibilité que de se prévaloir du droit qu’elle a de renoncer « à la dite communauté [de biens avec son époux], sans être tenue aux dettes d’icelles ».

Somme toute, Charles-Antoine Godefroy de Tonnancour illustre la situation de gêne dans laquelle nombre de seigneurs canadiens se trouvent à la fin du xviiie siècle et qui devient inéluctable à mesure que s’effectue la montée de la petite bourgeoisie.

Normand Paquette

ANQ-MBF, Greffe d’A.-I. Badeaux, 13 sept. 1797, 21 déc. 1798 ; Greffe de J.-B. Badeaux, 29 oct. 1784, 13 sept. 1785, 15 mars, 4 déc. 1787, 15 mars, 18 juin, 18 août 1788, 5 mars 1789.— BL, Add. mss 21 830, pp.213s.— La Gazette de Québec, 24 nov. 1785, 8 juill. 1790, 16 oct. 1794, 16 oct. 1797, 3 janv., 30 oct. 1800.— P.-G. Roy, La famille Godefroy de Tonnancour (Lévis, Québec, 1904), 57, 61 ; Les ancêtres du général Frémont, BRH, IV (1898) : 277s.

Bibliographie générale

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Normand Paquette, « GODEFROY DE TONNANCOUR, CHARLES-ANTOINE (1755-1798) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/godefroy_de_tonnancour_charles_antoine_1755_1798_4F.html.

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Auteur de l'article:    Normand Paquette
Titre de l'article:    GODEFROY DE TONNANCOUR, CHARLES-ANTOINE (1755-1798)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    19 mars 2024