Titre original :  GODEFROY DE TONNANCOUR, LOUIS-JOSEPH

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GODEFROY DE TONNANCOUR, LOUIS-JOSEPH, garde-magasin, procureur du roi, seigneur et marchand, baptisé à Trois-Rivières le 27 mars 1712, fils de René Godefroy* de Tonnancour et de Marguerite Ameau, décédé à Trois-Rivières le 15 mai 1784.

Louis-Joseph Godefroy de Tonnancour commença de s’imposer dans la région de Trois-Rivières dès 1730, lorsque le grand voyer, Jean-Eustache Lanoullier* de Boisclerc, le choisit comme commis. L’année suivante, il se vit confier la charge de garde-magasin du roi, qu’il conservera parallèlement à celle de procureur de la juridiction de Trois-Rivières, reçue le 1er avril 1740. En 1738, d’autre part, il avait succédé à son père comme syndic apostolique des récollets de Trois-Rivières.

Godefroy de Tonnancour hérita de son père la seigneurie de Pointe-du-Lac, sur laquelle il tenta d’établir un village pour les Indiens errants. Louis Franquet*, un ingénieur militaire en visite au pays en 1752, signala d’ailleurs cette entreprise, précisant qu’il s’agissait de « maisons bâties uniformément et assujetties à des alignements ; il y en avait déjà neuf ». Cinq autres fiefs s’ajoutèrent aux possessions de Godefroy de Tonnancour dans la région de Trois-Rivières, soit ceux de Labadie, d’Yamaska, de Roquetaillade, de Godefroy et de l’Île-Marie.

Godefroy de Tonnancour réussit, de plus, à se faire connaître comme marchand. Tout d’abord fournisseur de l’État dans les années 1740, entre autres pour la construction de navires, il fut l’une des trois personnes à se voir accorder en 1760 un permis de « commerce fixe » pour Trois-Rivières et ses environs. À cette époque, l’Hôtel-Dieu de Québec lui emprunta 9 600# et Mgr de Pontbriand [Dubreil*], 9 000#. Demeuré au pays après la guerre de Sept Ans, Godefroy de Tonnancour continua ses activités aux côtés des nouveaux dirigeants. Ainsi, du 16 mars au 30 avril 1764, il siégea à titre de commissaire à l’enregistrement du papier du Canada, auprès de Jean-Baptiste Perrault et de René-Ovide Hertel de Rouville. Il déclara à cette occasion avoir en sa possession plus de 150 000#, soit davantage que tous ses confrères marchands ; il en perdit une très grande partie lors de la liquidation de l’argent de papier par le roi de France [V. Alexandre-Robert Hillaire de La Rochette et Bernard Cardeneau*]. En mars 1769, le gouverneur Guy Carleton* le recommanda comme membre du Conseil législatif, mais il ne fut pas choisi.

Lors de l’invasion américaine de 1775–1776 [V. Richard Montgomery], Godefroy de Tonnancour fit preuve de loyalisme envers George III. Nommé colonel de milice le 7 septembre 1775, il chercha à vaincre la volonté de neutralité des habitants de Trois-Rivières, aidé en cela par le notaire Jean-Baptiste Badeaux. En février 1776, au moment où cette ville était occupée par les Américains, Godefroy de Tonnancour fut, de plus, le seul officier de milice à refuser de leur remettre sa commission, alléguant qu’elle était « une chose qui lui appartenait et faisait partie de sa propriété ». Il dut toutefois céder devant l’intransigeance de l’opposant.

Godefroy de Tonnancour épousa en premières noces, à Trois-Rivières, le 11 février 1740, Mary Scamen (Scammon), une ancienne captive des Indiens, et ils eurent quatre enfants. Il se remaria à Québec, le 2 novembre 1749, avec Louise Carrerot, fille d’André Carrerot*, et le couple eut 12 enfants.

Godefroy de Tonnancour entretint toute sa vie des relations avec les notables de Trois-Rivières. Personnage important de la région, il sut s’adapter au changement de régime et s’attira aussi bien la sympathie du gouverneur Haldimand* que celle de Mgr Briand.

Frances Caissie

AN, Col., C11A, 57, pp.40s. (copies aux APC).— ANQ-MBF, État civil, Catholiques, Immaculée-Conception (Trois-Rivières), 27 mars 1712, Il févr. 1740, 17 mai 1784 ; Greffe de Paul Dielle, 26 mars 1766 Greffe de Jean Leproust, 15 mars, 3, 17 mai 1756 Greffe de Louis Pillard, 9 sept. 1749, 7 mars 1755, 15 mai 1764 ; Greffe de H.-O. Pressé, 11 févr. 1740.— ANQ-Q, État civil, Catholiques, Notre-Dame de Québec, 2 nov. 1749 ; Greffe de Claude Barolet, 26 oct. 1749.— [J.-B. Badeaux], Journal des opérations de l’armée américaine, lors de l’invasion du Canada en 1775–76, par M. J. B. Badeaux, notaire de la ville des Trois-Rivières, Revue canadienne (Montréal). VII (1870) : 186–202, 267–276, 329–345.— Le Jeune. Dictionnaire, II : 721.— P.-G. Roy, Inv. concessions, I : 154, 289 ; II : 48, 126, 254, 268 ; III : 147, 263s. ; IV : 117 ; Inv. procès-verbaux des grands voyers, V : 155s.— Tanguay, Dictionnaire, IV :314.— Coleman, New England captives, II : 147s.— Alexandre Dugré, La Pointe-du-Lac (Trois-Rivières, 1934).— Jouve, Les franciscains et le Canada : aux Trois-Rivières. Cameron Nish, Les bourgeois-gentilshommes de la Nouvelle-France, 1729–1748 (Montréal et Paris. 1968). 58, 65–67, 113, 141, 147, 152, 178.— P.-G. Roy. La famille Godefroy de Tonnancour (Lévis, Québec, 1904), 50s., 82. Suite, Mélanges historiques (Malchelosse), II : 79 ; XI : 29 ; XVIII : 39, 58. M. Trudel. L’Église canadienne, II : 98, 270, 406 : Le Régime militaire, 1115, 18, 22, 2527, 75, 120. 146.

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Frances Caissie, « GODEFROY DE TONNANCOUR, LOUIS-JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 3 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/godefroy_de_tonnancour_louis_joseph_4F.html.

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Auteur de l'article:    Frances Caissie
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    3 déc. 2024