HARPER, JEROME, éleveur de bétail, propriétaire d’un moulin à farine et d’une scierie, né dans le comté de Tucker, en Virginie occidentale, en 1826, mort célibataire le 27 novembre 1874 à Santa Barbara, en Californie.

On sait peu de chose de la jeunesse de Jerome Harper. Il aurait été impliqué dans une révolte au Chili et, en 1852, il cultivait la terre dans le comté de Santa Clara, en Californie, avec son jeune frère Thaddeus*. Les deux frères vinrent probablement en Colombie-Britannique en 1858, à l’époque de la grande ruée vers l’or dans la région du fleuve Fraser. En 1859, ils dirigeaient une scierie à Yale. Jerome s’intéressa activement aux mines du Cariboo en y achetant et en y vendant des concessions minières, mais, à l’automne de 1862, il élevait déjà des bestiaux dans un ranch situé à l’est de Kamloops. En 1862 ou 1863, Jerome commença à acheter du bétail en Oregon et dans le territoire de Washington pour l’importer en Colombie-Britannique. Harper hivernait le bétail au sud d’Osoyoos (C.-B.) puis le conduisait à Kamloops par troupeaux d’environ 450 bêtes auxquelles il faisait traverser la vallée d’Okanagan en suivant l’ancienne piste des trafiquants de fourrures ; de Kamloops, il menait le bétail dans les montagnes du Cariboo où il le retenait avant de l’abattre. Grâce à ces opérations menées à bien, les chercheurs d’or pouvaient se procurer de la viande de bœuf à peu de frais et les frères Harper accroissaient leur fortune. Jerome, qui exerçait ce métier avec une grande énergie, eut très vite un rôle de premier plan dans l’importation du bétail et diversifia ses activités en fondant une scierie à Quesnellemouth, vers la fin de 1863, et un moulin à farine au nord de Clinton, cinq ans plus tard.

En 1871, Jerome manifesta le désir de se retirer des affaires et mit ses deux moulins en vente. Il alla s’installer à San Francisco, en mars 1872, pour des raisons de santé mais on disait, en février 1873, qu’il était « complètement fou » ; il se noya dans sa baignoire en novembre 1874. C’est Thaddeus qui hérita de ses biens estimés à $150 000 mais seulement après que son testament eut été homologué par le cour, car des parents de Jerome Harper avaient prétendu que ce dernier était fou.

Jerome Harper ne changea jamais de nationalité et fut un chaud partisan des états confédérés ; à ses yeux, Robert Edward Lee était l’égal de Napoléon ou de Wellington. En 1862 et 1863, Harper fut mêlé à un complot pour armer un corsaire confédéré à Victoria, mais cette conspiration échoua et seuls les comploteurs en furent attristés. Harper était très connu et très estimé. Il donnait des réceptions somptueuses qui étaient renommées et il était reconnu pour les petits repas au champagne qu’il offrait dans son moulin de Clinton. Des deux frères, c’était toujours Jerome qui prenait les décisions ; c’est sur son initiative que furent créés les immenses ranchs de bestiaux situés à Kamloops, à Cache Creek, à Clinton et dans le Chilcotin, et qui devaient plus tard appartenir à Thaddeus.

G. R. Newell

PABC, Jerome Harper correspondence ; F. W. Laing correspondence.— Cariboo Sentinel (Barkerville, C.-B.), 1865–1874.— F. M. Laing, Some pioneers of the cattle industry, BCHQ, VI (1942) : 257–275.

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G. R. Newell, « HARPER, JEROME », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 9 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/harper_jerome_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    9 déc. 2024