DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

HUNTINGTON, SILAS, ministre méthodiste, né le 19 février 1829 à Kemptville, Haut-Canada, huitième et dernier enfant de Silas Huntington, médecin, et de Mary Adams ; en 1854, il épousa à St Andrews (Saint-André-Est, Québec) Elizabeth Stewart (décédée en 1891), et ils eurent cinq fils, puis le 27 octobre 1891, dans le canton de McKim, Ontario, Harriet Emmeline Agar (décédée en 1895), et avant la fin de 1895, Annie Isabella Anderson de Sault-Sainte-Marie, Ontario ; décédé le 3 août 1905 à North Bay, Ontario.

Silas Huntington était d’ascendance loyaliste, tant par sa mère que par son père.. Converti dans son adolescence au cours d’une réunion méthodiste en plein air, il fut mandaté comme prédicateur laïque en 1850 et ordonné quatre ans plus tard, sans avoir fait d’études de théologie. Comme le voulait la coutume dans son Église, il ne desservit jamais longtemps la même assemblée de fidèles. De 1854 à 1873, il occupa 14 postes dans la vallée de l’Outaouais, tant en Ontario qu’au Québec, et dans la région de la baie de Quinte. De 1874 à 1880, il fut surnuméraire à Belleville, et de 1880 à 1882, ministre retraité à Vankleek Hill, dans la basse vallée de l’Outaouais. Il se peut que ce soit une crise personnelle (peut-être de l’épuisement) qui l’ait obligé à abandonner temporairement ses activités pastorales.

À l’été de 1882, on retrouve Huntington à la tête d’une nouvelle église missionnaire à Mattawa, dans le haut de la rivière des Outaouais. C’est à partir de cet endroit qu’il entreprit la grande œuvre de sa vie. À l’âge de 53 ans, il se lança en effet dans une vigoureuse campagne dont le but était de répandre le méthodisme dans tout le nord de l’Ontario. Cette tâche était faite pour lui : robuste, parfaitement à l’aise dans les bois et le maniement du canot, il parlait couramment le français et deux dialectes sauteux. En suivant vers l’ouest le trajet transcontinental du nouveau chemin de fer canadien du Pacifique, il prêcha dans des centaines de campements de mineurs et de bûcherons ainsi que dans des villages amérindiens. Il fonda des églises à North Bay, à Nipissing Junction, à Sturgeon Falls et à Sudbury. De 1887 à 1899, il présida les districts méthodistes de Sudbury et de Nipissing, et pendant la même période, supervisa l’établissement d’églises jusqu’à Schreiber, à l’ouest, et le long de la rive nord du lac Huron. De 1900 à sa mort, il desservit successivement trois petits villages des environs de North Bay.

Franc-maçon actif, Huntington était aussi un disciple du mouvement Social Gospel. Il connaissait bien les racines de ce mouvement aux États-Unis, et la pensée des théologiens américains Washington Gladden et Walter Rauschenbusch lui était familière. Les notes qu’il rédigeait en vue de ses sermons insistent constamment sur la dignité du travail humain et montrent que le sort des pauvres et l’exploitation des ouvriers le préoccupaient. En inaugurant l’église méthodiste de Copper Cliff (maintenant partie de Sudbury), en 1899, il reprocha aux administrateurs de la Canadian Copper Company [V. Samuel J. Ritchie], qui étaient présents, de ne pas doter la localité d’installations et de services adéquats. Ce fut aussi un écologiste avant la lettre, un des leitmotivs de ses sermons étant la nécessité pour l’homme de bien gérer la terre. Il parcourut la plus grande partie du nord-est de l’Ontario en canot et à pied, et il ne doutait pas qu’un jour, cette région sauvage serait « parsemée de fermes et d’usines, de villages et de villes ».

Dès 1890, Huntington était un héros populaire dans le nord de l’Ontario, et encore aujourd’hui, beaucoup d’anecdotes circulent à son sujet. Certaines parlent de sa force. On raconte par exemple qu’il pouvait écrire son nom sur le plafond d’une taverne en attachant un poids de 56 livres à son petit doigt. D’autres évoquent son énergie et son sens de l’humour. Un jour, pendant qu’il célébrait un office dans un wagon garé sur une voie fortement inclinée, pour lui jouer un tour des jeunes gens relâchèrent les freins du véhicule, qui roula au bas de la pente et ne s’arrêta qu’à environ un mille du village. Huntington n’interrompit pas son sermon et, une fois l’office terminé, retourna à pied au village sans faire de commentaires.

Silas Huntington ne semble pas avoir participé au mouvement de fusion des Églises qui préoccupa tant les méthodistes dans la dernière partie du xixe siècle. Comme les ministres itinérants d’une époque antérieure, il voulait avant tout évangéliser la base ; que l’on soit attablé dans une taverne ou que l’horloge sonne minuit, on n’était jamais sûr d’échapper à ses prêches. Malgré sa rudesse, il était respecté de tous ses pairs, qui le surnommaient « l’apôtre du Nord ». Il mourut de la typhoïde en 1905. Celui qui avait été son assistant du temps où il était à Sudbury, le révérend John Dunlop Ellis, écrivit : « Huntington était un grand homme. Il mérite qu’on lui élève un monument quelque part dans le Nord. » Le Huntington College de l’Église unie à l’Université laurentienne de Sudbury est ce monument.

Brian W. W. Aitken

AO, RG 80-5, no 1891-001211.— Huntington College Arch. (Sudbury, Ontario), Winnifred Adcock, « A short history of the life and work of Silas Huntington » (texte dactylographié, 1924) ; Corr., Winnifred Adcock à Mme F. C. Stephenson, 9 déc. 1924, et à J. W. E. Newbery, 21 mars 1961 ; H. N. Elliot à J. W. E. Newbery, 14 juin 1961 ; C. J. L. Bates, allocution à la cérémonie de remise des diplômes au Huntington College, 5 mai 1961 ; Silas Huntington, notes de sermons ; bible de la famille Huntington ; généalogie de la famille Huntington.— INCO Arch. (Sudbury), F. P. Bernhardt, « Historical notes on the International Nickel Company » (texte dactylographié, 1952).— Nippissing District Surrogate Court (North Bay, Ontario), Probate, 24/198.— Nugget (North Bay), 17 oct. 1959, 7 nov. 1983.— « Ripley’s believe it or not », Toronto Star Weekly, 3 août 1957.— Apostle to the north (Sudbury, 1960 ; exemplaire aux Humington College Arch.).— J. C. Cochrane, Trails and tales of the north land (Toronto, [1934]).— Cornish, Cyclopædia of Methodism.— Église méthodiste (Canada, Terre-Neuve, Bermudes), Toronto Conference, Minutes, 1906.— J. L. Runnals et J. W. Pilgrim, « Rev. Silas Huntington, 1829–1905, the apostle to the north ; pioneer missionary and freemason », Canadian Masonic Research Assoc., Papers, 19491976 (3 vol., [Toronto], 1986), no 90 (renferme une photographie du sujet).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Brian W. W. Aitken, « HUNTINGTON, SILAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/huntington_silas_13F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/huntington_silas_13F.html
Auteur de l'article:    Brian W. W. Aitken
Titre de l'article:    HUNTINGTON, SILAS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    19 mars 2024