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LE COURTOIS DE SURLAVILLE (Le Courtois de Blais de Surlaville), MICHEL (il signait parfois Achille-Michel-Balthasar), officier, baptisé le 17 juillet 1714 à Bayeux, France, fils de Thomas Le Courtois et de Charlotte Le Blais, décédé célibataire le 8 janvier 1796 à Paris.

Le service de Michel Le Courtois de Surlaville en Amérique du Nord représente un bref intermède d’une carrière militaire longue et illustre. Fils d’avocat, il entra dans l’armée en 1734 comme lieutenant en second dans le régiment de Foix. Après avoir servi en Italie et en Allemagne, il acheta l’aide-majorité du régiment de La Couronne pour 2 000 écus en 1742. L’année suivante, il prit part à plusieurs sièges en Bohême et en Bavière, où il fut blessé, puis refit du service actif en Flandre en 1744. Il reçut le grade de capitaine en 1745 et, la même année, participa à la bataille de Fontenoy (Belgique) où sa vaillante conduite à la tête de la brigade de La Couronne, après que tous les autres officiers eurent été tués ou blessés. lui valut la croix de Saint-Louis. Au siège de Tournai (Belgique) en 1746, il dirigea une sortie de la forteresse ; à Bruxelles, peu après, il était blessé une seconde fois. Nommé major d’une brigade de milice en 1747, il reçut du maréchal de Saxe le commandement du village de Tubize (Belgique). Il se joignit au régiment nouvellement créé des Grenadiers de France, en 1749, comme aide-major.

À un certain moment de sa carrière, probablement lors de son service en Bavière, Surlaville avait rencontré Jean-Louis de Raymond, nommé gouverneur de l’île Royale (île du Cap Breton) en 1751. Raymond désirait prendre Surlaville avec lui comme aide de camp, mais le ministre de la Marine, craignant que des gouverneurs d’autres colonies ne voulussent également de tels aides militaires, désigna Surlaville major des troupes de Louisbourg le 1er avril 1751 ; il le nomma en même temps colonel d’infanterie grade demandé par Surlaville lorsqu’il avait accepté l’offre de Raymond. L’arrangement étai peu habituel car les fonctions de major des trou pas et de la ville avaient été jusque-là remplies par une seule personne, en l’occurrence Michel de Gannes* de Falaise. Cependant, le ministre de h Marine, Rouillé, décida qu’un officier pourrai améliorer l’état de la garnison et, à la suite de h nomination de Surlaville, les fonctions de Miche de Gannes de Falaise se bornèrent à régler les affaires de la ville.

La garnison de Louisbourg que Surlaville devait commander se composait d’une bande d’exilés, tapageurs et indisciplinés, ramassés et France et dans les pays avoisinants. En fait, deux facteurs contribuaient à abaisser la qualité detroupes. Contrairement aux soldats de l’armée, les troupes de la Marine étaient recrutées dans la France entière et ne possédaient pas la tradition de service d’un quelconque régiment. En outre, elles étaient souvent puisées dans une réserve commune, et les fonctionnaires du ministère de la Marine ne se préoccupaient pas de la qualité, comme un officier de recrutement l’aurait fait pour son propre régiment. Vu que la date limite de la plupart des engagements n’était pas précisée, les soldats se sentaient condamnés à l’exil à vie. D’autre part, la désertion représentait un problème de taille ; une amnistie royale de 1750 tenta d’en enrayer le taux élevé au sein de la colonie, sans grand effet toutefois. Pis encore, il y avait eu une révolte parmi les troupes à Louisbourg en 1744 [V. Louis Du Pont Duchambon], puis en 1750 une mutinerie dans un détachement à Port-Toulouse (près de St Peters, Nouvelle-Écosse) avait abouti à l’exécution de neuf soldats.

Avec vigueur, Surlaville se mit alors en devoir de corriger cet état de choses. Les soldats reçurent l’ordre de se faire couper les cheveux, les uniformes et l’équipement durent subir l’inspection, sinon il y avait sanctions, la garnison fit l’exercice régulièrement et l’on restreignit les mouvements de ses membres. La discipline était stricte mais la justice équitable. En effet, les excellents dossiers de Surlaville révèlent que les caporaux et les sergents qui maltraitaient leurs hommes se voyaient imposer les mêmes punitions que les soldats. Par suite de ces réformes, le taux de désertion tomba, et la garnison de Louisbourg se trouva être mieux ordonnée qu’elle ne l’avait jamais été.

Officier à l’esprit critique et au talent littéraire dépassant de beaucoup ceux de la plupart de ses contemporains, Surlaville saisit rapidement l’histoire et la valeur stratégique de la colonie, son commerce et son gouvernement. Il jugea sévèrement bon nombre d’actes du ministère de la Marine, critiqua les uniformes et les approvisionnements envoyés tous les ans de France aux troupes et fit enquête sur les manœuvres illicites de Jacques Prevost de La Croix, commissaire ordonnateur. Peu après son arrivée dans la colonie, Raymond envoya Surlaville à Halifax comme son représentant officiel ; le major fit un rapport sur l’établissement britannique nouvellement créé et retourna à Louisbourg. Avec Thomas Pichon, il évalua la faiblesse stratégique de la position française en Acadie et fit des recommandations pour l’améliorer. Pendant ses deux années à l’île Royale, Surlaville tint un journal dans lequel il nota les événements et manifesta tout son mépris pour Raymond qu’il était venu à détester. En outre, il transcrivit et annota quelques lettres du gouverneur d’un ton sarcastique et pleurnichard pour dévoiler à quel point la conduite de Raymond avait été absurde. Ainsi, lorsque Raymond pria le ministre de la Marine de le rappeler au bon souvenir du roi, Surlaville fit cette observation : « Son imagination, actuellement, l’a fortement persuadé qu’il est un personnage considerable qui mérite une partie de l’attention de Sa Majesté [...] Quelle extravagance ! »

On a appelé l’affectation de Surlaville à Louisbourg la nomination militaire la plus importante faite pendant les dix dernières années de la forteresse. Pourtant, on abandonna la plupart de ses réformes après son retour en France avec Raymond, à l’automne de 1753, apparemment pour cause de maladie. Les fonctions de major des troupes et de la ville furent réunies et confiées de nouveau à un officier des troupes de la Marine, Robert Tarride* Duhaget. Surlaville se vit octroyer, pour ses efforts, une pension de 800# du ministère de la Marine mais découvrit qu’il avait manqué une promotion dans les Grenadiers de France à cause de son absence ; aussi. en mars 1754, il échangea son aide-majorité contre un brevet de colonel réformé dans le régiment de La Couronne. En mars 1757, il fut nommé aide-major général de l’infanterie dans l’armée du Bas-Rhin et, deux ans plus tard, aide-major général des logis. Jusqu’à la chute de Louisbourg en 1758, il continua de correspondre avec des collègues officiers en Acadie. On a conservé ces lettres, son journal et d’autres écrits dont l’ensemble fournit une description approfondie de l’activité française dans cette région au cours des années 1750.

Promu brigadier en 1761, Surlaville servit de nouveau comme aide-major général des logis dans l’armée française en Allemagne et, en 1762, obtint le grade de maréchal de camp. Pendant cette période, il paraît s’être trouvé dans une situation financière plutôt difficile, dont on ignore les causes. En 1759, il déclarait qu’il avait environ 16 000# de dettes ; cependant, grâce à plusieurs pensions et gratifications – dont l’une de 12 000# – il semble s’en être acquitté dès 1763.

On sait peu de chose de la fin de sa vie, hormis son service en Picardie et en Boulonnais de 1763 à 1771, et sa promotion au grade de lieutenant général en 1781.

T. A. Crowley

AD, Calvados (Cæn), État civil, Saint-Sauveur de Bayeux, 1 714 ; F, 1 894 (fonds Surlaville).— AMA, SHA, Mémoires historiques et reconnaissances militaires, art. 1 105, pièce 1 ; Y2d, 1 170 (dossier Surlaville).— AN, Marine, C7, 314 (dossier Surlaville).— ASQ, Polygraphie, LV, spécialement 41 ; LVI-LVIII (papiers Surlaville ; copies aux APC, MG 18, F30).— Les derniers jours de l’Acadie (Du Boscq de Beaumont).— Crowley, Government and interests, 103–189.— McLennan, Louisbourg, 191, 193, 329.-Stanley, New France.— J. C. Webster, Thomas Pichon, « the spy of Beausejour », an account of his career in Europe and America [...] ([Sackville, N.-B.], 1937).

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T. A. Crowley, « LE COURTOIS DE SURLAVILLE, MICHEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/le_courtois_de_surlaville_michel_4F.html.

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Auteur de l'article:    T. A. Crowley
Titre de l'article:    LE COURTOIS DE SURLAVILLE, MICHEL
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    19 mars 2024