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LEFEBVRE DE BELLEFEUILLE, LOUIS-CHARLES (désigné aussi parfois sous les prénoms de Charles ou de Charles-Louis), sulpicien et missionnaire, né le 12 janvier 1795 à Saint-Eustache, Bas-Canada, fils cadet d’Antoine Lefebvre de Bellefeuille, seigneur de Cournoyer, et de Louise-Angélique Lambert Dumont, fille d’Eustache-Louis Lambert Dumont, seigneur des Mille-Îles ; décédé le 25 octobre 1838 à Montréal.

Louis-Charles Lefebvre de Bellefeuille descend de deux grandes familles canadiennes qui s’étaient illustrées pendant le Régime français. Comme la plupart de ses frères, il suivit le cours classique au petit séminaire de Montréal, de 1807 à 1815. Antoine-Jacques Houdet* et Claude Rivière furent ses principaux professeurs. Sa philosophie terminée, il entreprit ses études théologiques avec Jacques-Guillaume Roque, directeur du petit séminaire. De plus, il exerça alors les fonctions de régent.

À mesure que ses études progressaient, Lefebvre de Bellefeuille franchit les étapes menant au sacerdoce. Il fut ordonné prêtre par Mgr Joseph-Octave Plessis* à Montréal le 5 juin 1819. Bien qu’il ait déjà fait un stage à la mission de Lac-des-Deux-Montagnes (Oka) pour apprendre l’algonquin, on le nomma vicaire à la paroisse Notre-Dame de Montréal la même année. Il fut agrégé au séminaire de Saint-Sulpice à Montréal le 31 janvier 1821. Il avait pour tâches, entre autres, de conférer les baptêmes, d’accompagner les enterrements et de rédiger les actes de l’état civil et religieux. Il visitait les malades et les indigents des faubourgs Saint-Joseph, Saint-Antoine et Sainte-Anne. À l’occasion, il enseignait aussi le catéchisme à la chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours et entendait les confessions des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame. Chaque année, il prêchait cinq ou six fois, soit aux messes du dimanche, soit durant la neuvaine solennelle de saint François-Xavier, exercice fort suivi à l’époque.

Attiré par son confrère Anthelme Malard, Lefebvre de Bellefeuille fit un deuxième séjour à la mission de Lac-des-Deux-Montagnes de 1824 à 1826 et, après un autre stage de pastorale à Montréal en 1826 et 1827, il fut nommé supérieur de la mission en 1828. Celle-ci comprenait à peu près 900 personnes groupées dans trois emplacements, le village proprement dit où l’on trouvait quelques Blancs et une majorité d’Indiens, le village des Iroquois et la bourgade des Algonquins. Depuis la fondation de la mission en 1721, jamais le séminaire n’avait concédé de terres aux Indiens et il recevait l’usufruit d’une partie raisonnable du domaine réservé à leur usage. À partir de la Conquête, cette disposition suscita des plaintes, surtout de la part des Iroquois au début, et engendra plus tard des différends entre les sulpiciens et tous les groupes de la mission. Lefebvre de Bellefeuille fit l’objet de revendications en juillet 1828. En effet, les Algonquins adressèrent au secrétaire du département des Affaires indiennes, Duncan Campbell Napier*, un mémoire où ils formulèrent 11 griefs qui allaient du refus de Lefebvre de Bellefeuille d’aider les Indiens par des aumônes aux accusations de mauvais traitements à une pauvre veuve. Le 1er août de la même année, le sulpicien réfuta ces allégations et le conseil des Algonquins lui présenta des excuses.

En octobre 1834, Lefebvre de Bellefeuille revint à Montréal et reprit ses fonctions de vicaire. Puis, pendant les étés de 1836, 1837 et 1838, Mgr Jean-Jacques Lartigue l’envoya ouvrir des missions auprès des Amérindiens du nord-ouest du Bas-Canada. Choisi à cause de sa connaissance de l’algonquin, il partit en canot avec Jean-Baptiste Dupuy*, en 1836, gagna le fort Témiscamingue (près de Ville-Marie) où il séjourna 13 jours et d’où il revint après avoir fait 142 baptêmes et 4 mariages. L’année suivante, Lefebvre de Bellefeuille quitta Montréal, seul, revit ses néophytes de l’année précédente au fort Témiscamingue pendant 15 jours, puis se rendit au lac Abitibi où il demeura pour la première fois 9 jours. Mais le manque de provisions le contraignit à prendre le chemin du retour, le long duquel il arrêta à plusieurs postes visités l’année précédente. Il fit en tout 190 baptêmes et 21 mariages. Sa plus grande mission devait cependant se dérouler en 1838 : il parcourut alors 1 500 milles. Il visita de nouveau le fort Témiscamingue et le lac Abitibi avant de poursuivre sa route vers le Grand lac Victoria. Une grande fatigue hâta son retour à Montréal. Il semble qu’il ait administré 550 baptêmes au cours de ses trois voyages. Il ouvrait ainsi tout le nord-ouest du Bas-Canada à la foi catholique.

Épuisé par son activité missionnaire, Louis-Charles Lefebvre de Bellefeuille, dont la santé avait toujours été fort chancelante, mourut de la fièvre typhoïde le 25 octobre 1838. Mgr Ignace Bourget* présida deux jours plus tard à son inhumation dans le caveau de l’église Notre-Dame de Montréal. Un missionnaire oblat, Nicolas Laverlochère, écrivit par la suite à son sujet : « Il fallait que le premier missionnaire de ces lieux eût un talent singulier pour s’attacher les cœurs. Bien qu’il y ait déjà sept ans que Dieu l’a rappelé à lui, son nom est encore béni par tous ceux qui l’ont connu de quelque origine ou de quelque religion qu’ils soient. »

Bruno Harel

Louis-Charles Lefebvre de Bellefeuille est l’auteur de : «Relation d’une mission faite à l’été de 1837, le long de la rivière de l’Outawa jusqu’au lac de Témiskaming, et au-de la jusqu’au lac d’Abbitibbi dans le district de Monseigneur de Juliopolis » ; et « Précis de la relation de la troisième mission de Mr Bellefeuille à Temiskaming, Abbitibbi et Grand Lac ».Ces deux récits ont été publiés dans Assoc. de la Propagation de la Foi, Rapport (Montréal), 2 (1840) : 17–88.

AAQ, 12 A, H : fos 124, 227–228 ; 303 CD, II, no 61.— ACAM, 901.137.— ANQ-M, CE1-51, 27 oct. 1838 ; CE6–11, 12 janv. 1795 ; CN6–2, 16 mai 1818.— Arch. du collège de Montréal, Cahiers de la congrégation, 1766–1778 ; Livres de comptes de la congrégation ; Palmarès, 1808, 1810, 1812–1813 ; Reg. des élections ; Reg. des réceptions ; 5 févr. 1809.— ASSM, 8, A ; 24, F.— J.-B. Dupuy, «Journal d’un voyage fait à Témiskaming en 1836 », Assoc. de la Propagation de la Foi, Rapport, 1 (1839) : 24–53.— Allaire, Dictionnaire.— Joseph Bouchette, A topographical dictionary of the province of Lower Canada (Londres, 1832).— [J.-] H. Gauthier, Sulpitiana ([2e éd.],Montréal, 1926).— Tanguay, Répertoire (1893).— Louis Bertrand, Bibliothèque sulpicienne ou Histoire littéraire de la Compagnie de Saint-Sulpice (3 vol., Paris, 1900), 2 :118.— [François Daniel], Histoire des grandes familles françaises du Canada ou Aperçu sur le chevalier Benoist et quelques familles contemporaines (Montréal, 1867), 481.— Alexis De Barbezieux, Histoire de la province ecclésiastique d’Ottawa et de la colonisation dans la vallée de l’Ottawa (4 vol., Ottawa, 1897), 1 :186–191.— Donat Martineau, le Fort Temiskaming (2e éd., Rouyn, Québec, 1969), 62–65.— Maurault, le Collège de Montréal (Dansereau ; 1967).— Sœur Paul-Émile [Louise Guay], la Baie James, 300 ans d’histoire militaire, économique, missionnaire (Ottawa, 1952), 76–77.— Yvon Charron, «Monsieur Charles de Bellefeuille, missionnaire de l’Outawais (1836–38) », RHAF, 5 (1951–1952) :193–226.— J.-A. Cuoq, « Anotc kekon »,SRC Mémoires, 1re sér., 11 (1893), sect. i :137–179.— J.-B. Harel, «Louis-Charles Lefebvre de Bellefeuille, prêtre de Saint-Sulpice, 1795–1838 », SCHEC Sessions d’études, 49 (1982) :7–24.— A. C. de L. Macdonald, « la Famille Le Febvre de Bellefeuille », Rev. canadienne, 20 (1884) : 168–176, 235–247, 291–302 ; « Notes sur la famille Lambert du Mont », 19 (1883) :633–640, 739–747.— Olivier Maurault, « les Vicissitudes d’une mission sauvage », Rev. trimestrielle canadienne, 16 (1930) : 121–149.— « Le Premier Évangélisateur de l’Abitibi », Soc. de géographie de Québec, Bull. (Québec), 13 (1919) : 309–310.

Bibliographie générale

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Bruno Harel, « LEFEBVRE DE BELLEFEUILLE, LOUIS-CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lefebvre_de_bellefeuille_louis_charles_7F.html.

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Auteur de l'article:    Bruno Harel
Titre de l'article:    LEFEBVRE DE BELLEFEUILLE, LOUIS-CHARLES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    19 mars 2024