DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

MANITOUGATCHE (Manitoucharche, Manitouchatche, surnommé « La Nasse »), baptisé Joseph, Montagnais ami des Français, un des premiers Amérindiens à adopter, en partie, le mode de vie des Français ; décédé en 1634.

Le matin du 19 juillet 1629, Manitougatche apportait à Québec la nouvelle que trois navires anglais approchaient de l’île d’Orléans, se dirigeant vers Québec. Le même jour, ce message trouva sa confirmation lorsque les navires anglais arrivèrent à Québec et qu’un officier en descendit, porteur d’une lettre de Lewis et Thomas Kirke pour demander à Champlain de livrer le fort et la colonie aux Anglais. À la suite de négociations, la reddition s’effectua, le vendredi 20 juillet 1629.

Avant la reddition des Français, Manitougatche et sa famille demeuraient près de Québec dans une cabane, sur un terrain défriché que les Jésuites lui avaient donné. À la suite de l’expulsion des Récollets et des Jésuites par les Anglais en 1629, Manitougatche, molesté par le nouveau régime, se réfugia « dans les Iles » (dont la situation est inconnue) et continua à cultiver la terre. Québec fut rendue aux Français en 1632. Les Jésuites revinrent la même année et Manitougatche alla visiter les missionnaires, leur promettant de reconstruire sa cabane près d’eux et de leur confier son fils. Les Jésuites consentirent à se charger de l’éducation de ce garçon.

Le 13 octobre 1633, Manitougatche et d’autres Amérindiens placèrent leurs marchandises et autres biens à la garde des Jésuites, probablement parce qu’ils devaient s’en aller à la chasse à l’ours, d’où ils rentrèrent le 24 octobre. À cette occasion, Manitougatche, d’après le père Paul Le Jeune, « portoit avec lui un fort grand bouclier fort long et fort large [...] Il estoit fait d’une seule piece de bois de cedre fort leger [...] il estoit un petit plié ou courbé pour mieux couvrir le corps, & afin que les coups de fleches ou de masses venans à le fendre, n’emportassent la piece, il l’avoit cousu hault & bas avec de la corde faite de peau ». Peu de temps après, soit le 8 novembre 1633, Manitougatche et toute sa famille, qui comprenait deux ou trois ménages, arrivaient pour camper près de la maison des Jésuites. La présence d’un nombre considérable d’Iroquois qu’on signalait dans les parages de Québec le 13 novembre 1633 incita Manitougatche à conduire tous ses gens à des cabanes situées près de l’établissement où on lui assurait la protection ; mais lui-même retourna à la maison des Jésuites, déclarant que s’il était destiné à mourrir, il voulait mourir près des missionnaires. Manitougatche avait évidemment adopté certaines coutumes françaises, car, le 30 novembre 1633, il commença à construire une cabane de bois, façonnant les planches à la hache et se servant de clous qu’il s’était procurés en brûlant un bateau délabré.

La vie de Manitougatche, telle que nous la connaissons, n’est marquée d’aucun haut fait d’armes. Ce fut sans doute la vie d’un Amérindien qui avait adopté, en partie, des coutumes nouvelles et acquis des convictions inconnues de ses ancêtres. On ne sait pas grand chose de sa famille, sauf qu’il avait un fils et des gendres. Parmi ces derniers, on nomme Pierre Pastedechouan. Alors qu’il demeurait près des Jésuites, Manitougatche participa à des cérémonies religieuses chrétiennes. Son baptême fut différé parce que les missionnaires imposaient toujours aux Amérindiens adultes un long stage afin de mettre leur sincérité à l’épreuve. Vers la fin de 1633, souffrant d’une maladie inconnue, Manitougatche fut soigné à la résidence des Jésuites qui le baptisèrent le 3 avril 1634, sous le nom de Joseph. Il mourut le Samedi saint 1634 et il fut inhumé selon les rites de l’Église catholique romaine. Champlain donna congé à ses gens pour qu’ils assistent aux funérailles de Manitougatche.

Thomas Grassmann

Champlain, Œuvres (Biggar), VI : 49–66.— Du Creux, History (Conacher), I : 49–52, 137, 141 (le « Nassa » dont il est question, 137, 141, est « La Nasse »).— JR (Thwaites), V : 57, 93–95, 103–105, 107, 111, 121, 163 ; VI : 119–125.— Le Clercq, First establishment of the faith (Shea), I : 289.— Sagard, Histoire du Canada (Tross), IV : 895–897, 904.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Thomas Grassmann, « MANITOUGATCHE (Manitoucharche, Manitouchatche, « La Nasse »), baptisé Joseph », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/manitougatche_1F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/manitougatche_1F.html
Auteur de l'article:    Thomas Grassmann
Titre de l'article:    MANITOUGATCHE (Manitoucharche, Manitouchatche, « La Nasse »), baptisé Joseph
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    2015
Date de consultation:    19 mars 2024