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McCAUL, CHARLES COURSOLLES, avocat et auteur, né le 17 février 1858 à Toronto, troisième fils du révérend John McCaul* et d’Emily Augusta Jones ; le 12 mai 1887, il épousa à Lethbridge (Alberta) Frances Greenwood, et ils eurent un fils et deux filles, puis en 1921, Eugenie Marie Lachapelle, et aucun enfant ne naquit de ce second mariage ; décédé le 10 août 1928 à Edmonton.
Charles Coursolles McCaul venait d’une famille distinguée : son père était président du University College de Toronto et sa mère était la fille du juge Jonas Jones*. Il étudia à l’Upper Canada College puis à la University of Toronto, d’où il sortit en 1879 avec une licence ès arts, un prix d’humanités et une médaille d’argent en sciences naturelles. Après avoir fréquenté l’Osgoode Hall, il fut reçu au Barreau de l’Ontario en février 1883 mais, attiré vers les Territoires du Nord-Ouest par le chemin de fer canadien du Pacifique, il partit en juillet.
McCaul passa un an au North Fork Ranch près du fort Macleod (Fort Macleod, Alberta). Il aida à diriger cet élevage ; monter à cheval et pêcher lui plaisaient. En 1885, il ouvrit un cabinet juridique en ville. En juin 1886, il fut l’un des premiers avocats à s’inscrire à la Law Society of the North-West Territories. Il travaillait surtout comme avoué et notaire. Actif au conseil municipal, il participa à la rédaction de la charte et des règlements, et présenta une pétition en vue de la construction d’un palais de justice. En outre, il fut solicitor de la South-Western Stock Association [V. Frederick Smith Stimson*].
Après son mariage en 1887, McCaul s’établit à Lethbridge, où il ouvrit un cabinet le 31 mai 1888 avec Frederick William Gordon Haultain*, diplômé de l’université en même temps que lui. Haultain partit en janvier 1890 après son élection à l’Assemblée territoriale. Nommé conseiller de la reine dans le courant de l’été, McCaul fut associé à Thomas William Clarke de juillet 1891 à janvier 1892. Depuis septembre 1891, il était installé à Calgary, où il s’associa au cabinet de James Alexander Lougheed. Dès 1894, il travaillait au cabinet Costigan and Bangs ; ensuite, il eut James Short comme partenaire.
McCaul fut passablement actif dans son milieu et dans les cercles juridiques à la fin des années 1880 et dans les années 1890. Il participa à la fondation du Lethbridge Board of Trade and Civic Committee en 1889, rédigea les documents nécessaires à la constitution de la Lethbridge Waterworks and Electric Light Company Limited en 1890 et forma la Lethbridge Turf and Athletic Association. Membre du conseil et examinateur à la Law Society, il dirigea la publication des Territories Law Reports (Toronto) en 1897–1898 et appartint en 1898 à la commission de révision des ordonnances territoriales. Il fut l’un des premiers membres de la Calgary Bar Association, qui se réunissait souvent à son bureau. Il présida cet organisme et fit partie d’un grand nombre des comités et commissions de celui-ci. Auparavant, il avait contribué à la création de la Lethbridge Scientific and Historical Society. Dans ses communications à cette société, il insistait sur la nécessité d’étudier le climat, la géologie et l’histoire de la région, qui pour lui était pleine de vie et d’aventures. Il y notait aussi la destruction du mode de vie des autochtones et de leurs artefacts. Peut-être ces intérêts, avec son incapacité de rester en place, l’amenèrent-ils à quitter l’Alberta en octobre 1899 pour participer à la ruée vers l’or au Yukon.
À Dawson, McCaul se joignit au cabinet White and Davey. Dans son journal de novembre 1899 à avril 1900, il ne parle guère de questions juridiques et se concentre plutôt sur les affaires municipales, la vie sociale, les mines et l’exploration. Cependant, même un lieu comme Dawson ne pouvait pas le retenir. Il partit pour San Francisco au cours du printemps, puis parcourut l’Europe, sans sa femme. Ils refirent un court séjour à Dawson en 1901. Dès le printemps de 1902, ils se trouvaient à Vancouver, où McCaul était associé à Ernest John Deacon. Les deux hommes mirent fin à leur collaboration l’année suivante à cause de la santé de McCaul. En 1905, après d’autres voyages en Angleterre et en France, McCaul retourna à San Francisco, où il fut autorisé à pratiquer le droit. Moins d’un an plus tard, il était de nouveau au fort Macleod. En 1907, il s’établit à Edmonton. Apparemment, il avait des difficultés conjugales avec Frances Greenwood. En 1921, il épouserait une infirmière de Beaumont, en Alberta, Eugenie Marie Lachapelle.
McCaul ne put jamais rester longtemps avec ses associés. Admis à la Law Society of Alberta le 16 septembre 1907, il collabora successivement, au fil des 20 années suivantes, avec George C. Valens, George W. Archibald, Friedman and Lieberman, et, enfin, Stanton and Smith. À compter de 1927, il exerça seul. Malade dans ses dernières années, il laissa sa pratique péricliter tandis qu’il séjournait à Londres et à Paris, sa femme – et garde-malade – à ses côtés.
Les contemporains de McCaul ont noté sa sociabilité et son esprit vif. Partout où il vécut, cet homme talentueux et remuant se joignit au club et à l’église anglicane du lieu. Il avait le don d’émouvoir les jurés aussi bien que les lecteurs par des arguments élégamment présentés. Il participa à peu de procès au criminel – à titre de procureur de la couronne ou d’avocat de la défense –, mais plusieurs des exposés introductifs et de plaidoiries qu’il prononça en ces occasions furent publiés à compte d’auteur. L’historien du droit Wilbur Fee Bowker le tient pour l’un des « grands avocats » de l’Alberta.
Le legs le plus important de McCaul est constitué par ses publications – ce qui est singulier, car peu d’avocats de son époque devinrent écrivains. En 1896, il compila, avec Horace Harvey*, un guide des ordonnances des Territoires du Nord-Ouest. Il poursuivit le travail entrepris avec les Territories Law Reports en dirigeant la publication des Alberta Law Reports (Toronto) en 1907–1908. De plus, il écrivit sur des jugements étrangers pour la Law Quarterly Review de Londres et produisit plusieurs articles sur la jurisprudence pour le Canadian Law Times de Toronto. Son œuvre majeure, parue en 1910, portait sur les vendeurs et acheteurs d’immobilier, mais ses écrits scientifiques et historiques présentent plus d’intérêt. Publié en 1888, « South Alberta, and the climatic effects of the Chinook winds » demeure un classique. Son article de 1884 sur le statut constitutionnel des territoires fut la première étude des proclamations, textes législatifs et précédents judiciaires de cette partie du pays. L’étude clairvoyante qu’il a produite en 1925 sur les grandes figures de la magistrature et du barreau dans l’Ouest est le premier tableau historique des avocats de sa génération.
Charles Coursolles McCaul mourut en 1928 à son domicile d’Edmonton.
On peut lire une courte biographie de Charles Coursolles McCaul dans A. D. Ridge, « C. C. McCaul, pioneer lawyer », Alberta Hist. Rev. (Calgary), 21 (1973), nº 1 : 21–25. On trouve aussi des renseignements biographiques dans Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898 et 1912), dans Who’s who and why, 1917/1918 et 1919/1920, ainsi qu’aux PAA, 81.356 SE (L. D. Hyndman, « The legal profession in Alberta »). Une notice nécrologique du sujet figure dans l’Edmonton Journal du 11 août 1928.
Les principales publications de McCaul comprennent : Ready reference guide to the ordinances of the North-West Territories [...] (Toronto, 1896) ; « The constitutional status of the North-West Territories of Canada », Canadian Law Times (Toronto), 4 (1884) : 1–15, 49–61 ; « Notes on the Territories Real Property Act », Canadian Law Times, 9 (1889) : 25–40, 53–59 (écrit avec John Campbell Ferrie Bown) ; « South Alberta, and the climatic effects of the chinook wind », American Meteorological Journal (Ann Arbor, Mich.), 5 (1888–1889) : 145–159 ; « Addenda to the article on “The climate of South Alberta”, in the August number », ibid., 5 : 362–369 ; Notes on the remedies of vendors and purchasers of real estate with special reference to instalment-plan agreements, rescission, determination, relief against forfeiture (Toronto, 1910) ; Address in opening the case for the prosecution of Sinnisiak, an Eskimo charged with murder, before the Hon. Chief Justice Harvey and a jury, at Edmonton, Alberta, August 14th, 1917 ([s.l.], 1917) ; et « Precursors of the bench and bar in the western provinces », Canadian Bar Rev. (Toronto), 3 (1925) : 25–40. Les écrits de McCaul ont été largement cités par ses contemporains.
Le document le plus révélateur sur McCaul est son journal personnel écrit au Yukon en 1899–1900 ; il est conservé aux PAA, 71.338. On trouve des réminiscences sur ses jeunes années aux GA dans le journal personnel et la correspondance de Mme Ella Inderwick, M 559, et dans les papiers de F. W. G. Haultain, M 495. Le nom de McCaul figure souvent dans les procès-verbaux de 1890–1904 de la Calgary Bar Association, documents conservés aux GA, M 1925. Il existe peu d’information sur ses procès, mis à part quelques cas isolés consignés dans Territories Law Reports (Toronto), 1900–1907, et dans les Alberta Law Reports (Toronto), 1907–1928. [ l. a. k.]
Toronto Daily Mail, 20 mai 1887.— « The chinook winds », American Meteorological Journal, 5 : 186–188.— Alex Johnston, Lethbridge, from coal town to commercial centre : a business history, Irma Dogterom et L. G. Ellis, édit. (Lethbridge, Alberta, 1997).— Law Quarterly Rev. (Londres).
Louis A. Knafla, « McCAUL, CHARLES COURSOLLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mccaul_charles_coursolles_15F.html.
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Auteur de l'article: | Louis A. Knafla |
Titre de l'article: | McCAUL, CHARLES COURSOLLES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
Année de la révision: | 2005 |
Date de consultation: | 2 nov. 2024 |