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McCAULEY, MATTHEW, homme d’affaires, fermier, homme politique et directeur de pénitencier, né le 11 juin 1850 près de Sydenham (Owen Sound, Ontario), fils d’Alexander McCauley et d’Eleanor Latimer ; en 1875, il épousa à Winnipeg Matilda Susannah Benson (décédée en 1896), et ils eurent deux fils et six filles, puis le 27 mars 1900, à Edmonton, Annie Cookson, et de ce mariage naquirent deux filles et deux fils ; décédé le 26 octobre 1930 non loin de Sexsmith, Alberta.
Matthew McCauley grandit dans une ferme située près d’Owen Sound. À l’âge de 21 ans, il quitta l’Ontario pour Upper Fort Garry (Winnipeg), où il occupa divers emplois avant de créer, en 1874, une compagnie de roulage. Cinq ans plus tard, lui-même et sa famille se rendirent en char à bœufs jusqu’au fort Edmonton (Edmonton) et s’installèrent dans une ferme à proximité du fort Saskatchewan (Fort Saskatchewan, Alberta). En 1881, ils élurent domicile à Edmonton, où McCauley fonda une entreprise, la future Edmonton Cartage Company.
Edmonton n’était alors qu’une petite localité, mais elle était en pleine expansion et, pendant une trentaine d’années, McCauley y participerait à presque tous les aspects de la vie publique. Il collabora à la fondation du conseil scolaire, dont il fut membre, servit dans la Home Guard pendant le soulèvement dirigé par Louis Riel* en 1885, mit sur pied le Bureau de commerce d’Edmonton et l’Edmonton Agricultural Society, fut le premier maire d’Edmonton et servit plus tard à titre de conseiller municipal, siégea à l’Assemblée territoriale et à l’Assemblée provinciale et dirigea le pénitencier de l’Alberta. En outre, il était franc-maçon et figura parmi les fondateurs du Royal Curling Club.
La première école publique d’Edmonton fut créée en 1881 sur l’initiative de McCauley. Avec l’appui de Frank Oliver*, rédacteur en chef de l’Edmonton Bulletin, il persuada la Hudson’s Bay Company de fournir un lot pour l’école et lança une souscription pour financer la construction du bâtiment et le salaire de l’instituteur. Cependant, lui-même et les autres conseillers manquaient constamment d’argent, car les subventions scolaires du gouvernement territorial et les promesses des résidents ne se matérialisaient pas. Les citoyens durent organiser des spectacles de minstrels et louer l’école afin de réunir les fonds nécessaires pour régler la facture de l’entrepreneur, acheter les fournitures et louer un poêle.
La North-West Territories School Ordinance de 1884 permit aux résidents d’Edmonton d’établir un district scolaire public. Un référendum sur la constitution de ce district se tint le 21 décembre de la même année. Certains membres de l’élite locale, dont McCauley et Oliver, appuyaient ce changement, mais la Hudson’s Bay Company et d’autres grands propriétaires terriens s’y opposaient avec force parce qu’ils ne voulaient pas payer d’impôts pour une école publique. Les deux camps déployèrent beaucoup d’énergie et d’ingéniosité pour convaincre les électeurs d’aller voter. Quand vint le moment d’annoncer les résultats, le directeur du scrutin, McCauley, avait le sourire : 54 voix pour la constitution du district, 43 contre. Il serait président ou membre du conseil durant 15 ans.
La participation de McCauley à un comité public de surveillance en 1882 contribua à accroître sa réputation de défenseur des résidents. Plusieurs colons s’étaient construit des maisons sur les falaises qui surplombent la rivière Saskatchewan-du-Nord, mais, comme le gouvernement fédéral n’avait pas terminé le levé d’arpentage, ils ne pouvaient obtenir de titre de propriété sur les terrains qu’ils occupaient. Des nouveaux venus se mirent à ériger des bâtiments sur des terrains déjà occupés et refusèrent d’aller s’installer ailleurs. McCauley et d’autres prirent donc les choses en main. Ils jetèrent les bicoques nouvellement construites au bas des falaises, dans la vallée.
En 1892, année de l’érection de la municipalité d’Edmonton, McCauley fut élu sans opposition à la mairie. Il conserva ce poste en 1893 et en 1894. Obtenir une liaison ferroviaire était la question la plus pressante à l’époque. Edmonton ne figurait pas sur le trajet du chemin de fer canadien du Pacifique, qui passait au sud. De plus, en 1891, le Calgary and Edmonton Railway, qui devait relier ces deux villes, n’allait pas plus loin que Strathcona (maintenant la partie sud d’Edmonton) et ne traversait pas la Saskatchewan-du-Nord. En 1894, le maire McCauley se rendit à Ottawa et pressa les députés du gouvernement et de l’opposition d’appuyer la construction d’un pont qui enjamberait la rivière. Ce pont serait inauguré en 1900.
Entre-temps, les dirigeants de Strathcona avaient fait valoir que, étant donné que le chemin de fer se terminait à cet endroit, il faudrait y reloger les autres services destinés aux colons arrivant dans la région, y compris le bureau fédéral d’enregistrement des titres de propriété des terres. Ces services se trouvaient avenue Jasper à Edmonton. Le 18 juin 1892, flanqué d’une « garde civile » formée par lui, McCauley encercla l’agent des terres et ses hommes, qui s’affairaient à réinstaller le bureau du côté sud de la rivière. McCauley et ses partisans parvinrent à retarder le déménagement en dételant les chevaux et en enlevant les roues du chariot. Pressé, par des télégrammes, d’annuler l’ordre de déménagement, le ministre fédéral de l’Intérieur, Edgar Dewdney*, réagit d’abord en demandant à Arthur Henry Griesbach, surintendant de la Police à cheval du Nord-Ouest, de conduire ses hommes du fort Saskatchewan à Edmonton afin de procéder à la réinstallation du bureau. Cependant, McCauley alla à la rencontre du détachement et réclama encore une fois plus de temps. Le 20 juin, il reçut un télégramme dans lequel Dewdney disait que le gouvernement n’avait jamais eu l’intention de déménager le bureau pour de bon, mais seulement d’ouvrir une succursale temporaire à Strathcona pour accommoder le grand nombre de nouveaux colons que l’on attendait. Le bureau resta avenue Jasper. Plus que jamais, McCauley raffermit sa réputation de fervent défenseur des citoyens d’Edmonton. Il continuerait de jouer ce rôle de 1896 à 1902, à titre de député libéral d’Edmonton à l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest.
En 1902, McCauley quitta Edmonton avec sa famille pour s’établir dans une ferme près de Tofield, mais la création de la province de l’Alberta en 1905 le ramena sur la scène politique. Il se laissa convaincre de briguer les suffrages dans le district de Vermilion, au nord-est d’Edmonton, et remporta la victoire. Il siégea seulement durant la première session, après quoi les libéraux le récompensèrent de sa loyauté en le nommant directeur du pénitencier de l’Alberta, établi à Edmonton l’année suivante. Grâce à lui, le pénitencier devint largement autosuffisant. Dès 1908, les détenus fabriquaient de la brique et cassaient des pierres qui serviraient à faire du ciment. En outre, ils confectionnaient leurs vêtements et leurs chaussures, fabriquaient leurs outils, cultivaient un jardin et produisaient une bonne partie de leur nourriture. Deux ans plus tard, la prison avait sa mine de charbon.
Par suite de l’élection d’un gouvernement conservateur à Ottawa en 1911, Matthew McCauley perdit son poste de directeur du pénitencier. Il s’établit à Penticton, en Colombie-Britannique, où il exploita un verger durant 14 ans. Puis, à l’âge de 75 ans, il prit une concession statutaire dans le district de la rivière de la Paix, en Alberta, non loin de Sexsmith. Décédé à cet endroit à l’âge de 80 ans, il fut inhumé à Edmonton, où une école publique et une place portent son nom.
Alta Legislature Library (Edmonton), Scrapbook Hansard, mars–mai 1906 (mfm).— City of Edmonton Arch., MS 320 (Matt McCauley fonds) ; Newspaper clipping files, Edmonton Penitentiary clippings ; Matt McCauley clippings ; RG 8 (Edmonton Town Council), minute-books, 1892–1894.— Edmonton Public Schools Arch. and Museum, Edmonton School District nº 7 fonds, reference file : McCauley, Matthew, minute-books, 1885–1902.— Jim Blower, « Matthew McCauley », Alberta Hist. Rev. (Calgary), 20 (1972), nº 1 : 11–17.— M. A. Kostek, A century and ten : the history of Edmonton public schools (Edmonton, 1992).— J. G. MacGregor, Edmonton : a history (Edmonton, 1967 ; 2e éd., 1975).— Alex Mair, Gateway city (Calgary, 2000).— Territoires du Nord-Ouest, Legislative Assembly, Journals (Regina), 1896–1902.
Amy von Heyking, « McCAULEY, MATTHEW », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mccauley_matthew_15F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
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