McLEAN, FRANCIS, officier, né vers 1717, un des deux fils du capitaine William Maclean et d’Anne Kinloch, décédé le 4 mai 1781 à Halifax. Il semble-ne s’être jamais marié.
Francis McLean servit avec son parent mieux connu, Allan Maclean, dans la brigade écossaise de l’armée hollandaise et fut fait prisonnier, en 1747, à Bergen op Zoom (Pays-Bas), où le maréchal Lowendal, commandant français, loua sa bravoure. En octobre 1758, McLean entra dans l’armée britannique comme capitaine du 2e bataillon du 42e d’infanterie et fut blessé lors de la prise de la Guadeloupe en 1759. Il passa au 97e d’infanterie en 1761, devint lieutenant-colonel en 1762 et fut admis à la demi-solde en 1763. De 1762 à 1778, il servit dans l’armée portugaise, obtint le rang de major général et fut nommé au gouvernement de Lisbonne. En même temps, il montra quelque intérêt pour des terres en Amérique du Nord. Il acquit un lot sur l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) et, en 1773, il était l’un des quelques requérants qui convoitaient 250 000 acres de terre au nord de la province de New York.
En 1777, on leva le 82e régiment pour servir en Amérique du Nord et McLean en fut nommé lieutenant-colonel. Il s’embarqua avec son régiment, à destination de la Nouvelle-Écosse, au printemps de 1778. Il remplaça le major général Eyre Massey comme commandant militaire à Halifax et fut nommé à titre temporaire au grade de général de brigade en Nouvelle-Écosse par sir Henry Clinton, commandant en chef pour l’Amérique du Nord. En plus de ses tâches militaires, McLean devait rendre compte à Clinton de la surveillance des affaires indiennes et du soin apporté aux immigrants loyalistes.
Le 16 juin 1779, sous les ordres de Clinton, McLean conduisit une expédition d’environ 650 hommes au fort Majebigwaduce (Castine, Maine), afin de trouver un refuge pour les Loyalistes et de prévenir une attaque contre la Nouvelle-Écosse par les troupes de la Nouvelle-Angleterre. À partir du 25 juillet, une force américaine de 2 000 à 3 000 soldats et marins, à bord d’environ 40 navires, sous le commandement de Dudley Saltonstall, l’y assiégea. McLean faisait face à une situation désespérée. Bien qu’il n’ait pas eu, tant s’en faut, le temps de compléter ses fortifications, il résolut de tenir pendant qu’il envoyait chercher de l’aide. Un grand vent repoussa une force de secours en partance de Halifax, mais sir George Collier mit à la voile à Sandy Hook (New Jersey) le 3 août et, le 14, engagea le combat avec les Américains, qu’il mit complètement en déroute. Les pertes de McLean s’élevaient à seulement 23 morts, 35 blessés et 11 disparus. Il retourna à Halifax à la fin de l’automne.
McLean fut certainement un soldat courageux et déterminé. John Moore, qui allait devenir un général fameux, servit sous lui, au fort Majebigwaduce, et se prit d’affection pour son supérieur. Il utilisait volontiers sa bibliothèque militaire, qu’il considérait comme l’une des meilleures en son genre. et plus tard il vanta la justesse de ses connaissances militaires.
Comme administrateur, McLean se révéla sujet à controverse. Le surintendant des Affaires indiennes Michael Francklin affirmait qu’en 1781 McLean avait refusé de lui remettre des marchandises de traite sans un ordre explicite de Clinton. Quoi qu’il en soit, Francklin avait un motif personnel de se plaindre : jusqu’à l’automne de 1779, le gouvernement lui avait permis de tirer toutes les provisions nécessaires des magasins de l’armée, mais, en 1780, on exigea qu’il obtînt la permission du commandant en chef. Un autre contemporain, le révérend Jacob Bailey*, jugea McLean « opiniâtre et têtu », et « insensible à tout sentiment tant soit peu délicat ». Bailey affirma que McLean avait arbitrairement retiré leurs rations à 200 ou 300 réfugiés loyalistes, ne les autorisant qu’en faveur d’une vingtaine de personnes. Mais Clinton, qui vérifia de près les dépenses de McLean au chapitre des Loyalistes, approuva aussi de tout cœur quelques-unes des mesures administratives de ce dernier, comme par exemple la création d’hôpitaux régimentaires.
La santé de McLean se détériora à vue d’œil pendant l’hiver de 1780–1781. Il mourut à Halifax le 4 mai 1781 et y fut enterré le surlendemain.
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Franklin B. Wickwire, « McLEAN, FRANCIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mclean_francis_4F.html.
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Auteur de l'article: | Franklin B. Wickwire |
Titre de l'article: | McLEAN, FRANCIS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 8 nov. 2024 |