McLELAN (McLellan, McClelland), GLOUD WILSON, homme d’affaires et homme politique, né le 18 avril 1796 à Great Village, Nouvelle-Écosse, fils de David McLelan et de Mary Durling ; le 26 décembre 1822, il épousa à Londonderry, Nouvelle-Écosse, Martha Spencer et ils eurent un fils et deux filles ; décédé le 6 avril 1858 à Halifax.

Le grand-père de Gloud Wilson McLelan, Peter McLelan, quitta Londonderry (Irlande du Nord) pour venir en Amérique du Nord sans doute à l’époque des campagnes de recrutement organisées par Alexander McNutt*, en 1761–1762. En janvier 1770, Peter McLelan habitait le canton de Londonderry, en Nouvelle-Écosse.

Gloud reçut une instruction au gré des circonstances, si vraiment on peut parler dans son cas d’une instruction au sens habituel du mot. Ses lettres étaient truffées de barbarismes orthographiques, et il les ponctuait plutôt de remarques inspirées du simple bon sens. Il se lança tôt dans les affaires à Londonderry et commença à investir ses profits dans une entreprise de transport qu’il établit à Great Village, agglomération située à quatre milles de Londonderry sur la rive nord du bassin des Mines. Par la suite, il s’associa son fils, Archibald Woodbury*, et son gendre, John M. Blaikie.

En 1836, McLelan fut élu député du canton de Londonderry à la chambre d’Assemblée. Il était réformiste et le demeura toute sa vie. Réélu en 1840, puis de nouveau trois ans plus tard, il fut défait en 1847 par John Wier, candidat qu’il avait battu en 1836. Par la suite, il s’occupa de son entreprise de plus en plus prospère, mais il retourna à la chambre d’Assemblée en 1851 comme député de la circonscription de Colchester qu’il représenta jusqu’à sa mort.

McLelan se révéla utile à l’Assemblée. Sans instruction et fruste, mais compétent, il était consulté par des membres de son parti manifestement plus raffinés que lui. William Young*, premier ministre de 1854 à 1857, affirma à son sujet : « Il a souvent tiré d’une matière brute des idées précieuses que d’autres députés façonnaient et polissaient. » McLelan était aussi un bourreau de travail. Il estimait que les députés étaient envoyés à Halifax pour travailler au bien-être de leurs commettants et pour traiter chaque cas de législation qui-se présentait. C’est pourquoi il aborda avec vigueur, bien que d’une façon personnelle, les travaux de l’Assemblée. Par exemple, en 1843, au cours du débat litigieux portant sur l’aide gouvernementale aux collèges confessionnels [V. James William Johnston*], McLelan présenta un projet de loi qui visait à supprimer toutes les subventions à l’éducation et recommandait que toute cette question soit de nouveau étudiée. Comme tous les réformistes, il était très en faveur de l’établissement d’un collège non confessionnel à Halifax. Plus d’une fois, ses manières désuètes provoquèrent les rires des députés. McLelan était un homme de parti sur lequel on pouvait compter, mais en raison de sa grande indépendance il est impossible de l’accuser d’avoir été trop partisan. « Réformiste indépendant » est à peu près le qualificatif qui lui convient le mieux.

McLelan conserva certains traits propres aux presbytériens. Vers 1848, il signa une pétition pour protester contre la sonnerie du buccin de la malle le dimanche ; si la voiture de poste arrivait au milieu de l’office religieux, beaucoup de paroissiens préféraient aller chercher leur courrier plutôt que d’écouter le sermon. McLelan faisait partie des Sons of Temperance dans les années 1850 et avait aussi certaines tendances anticatholiques, qui se manifestèrent en 1857. Néanmoins, il avait peu d’ennemis, et son goût pour les choses simples l’empêcha d’être irritant.

Gloud Wilson McLelan mourut subitement à Halifax, là où il avait toujours assisté aux séances de l’Assemblée. Pendant une promenade qu’il faisait le soir du 3 avril 1858, il se trouva mal et il mourut trois jours plus tard. Sans être un grand homme, ni même peut-être une personne sympathique, il fut un homme de devoir. L’Acadian Recorder se montra un peu sévère dans son appréciation de McLelan, mais il semble que le journal reflétait l’opinion générale : « On peut dire à son sujet, sans déprécier le moindrement ses mérites certains, que nous aurions pu nous montrer plus indulgents envers un meilleur homme. » Le souvenir le plus fidèle que l’on puisse conserver de McLelan est le sage conseil qu’il donna à Joseph Howe* et à William Young en 1850 lorsqu’il leur recommanda de prêter attention à la chose électorale comme d’ailleurs à tous les autres domaines d’activité : « Une sortie au printemps en vaut deux à l’automne. »

P. B. Waite

Il existe de petites collections de papiers de Gloud Wilson McLelan aux Mount Allison Univ. Arch. (Sackville, N.-B.) et dans les dossiers suivants aux PANS : Biog., McLelan, letters (une collection de microfilms comprenant plusieurs lettres qui lui ont été écrites de 1831 à 1844) ; MG 1, 1729 (des papiers d’affaires pour la plupart, dont des documents relatifs à son fils Archibald Woodbury) ; et MG 100, 183, no 48 (sa lettre de 1850 sur la stratégie électorale). On trouve de courtes notices nécrologiques dans le Morning Chronicle, 8 avril 1858, et dans l’Acadian Recorder, 10 avril 1858. Les actes de naissance et de mariage sont consignés dans le Londonderry register book, p. 46 (disponible sur microfilm aux PANS, sous Places : Londonderry, Colchester County, township records, vol. ii). Des références à McLelan apparaissent irrégulièrement dans Great Village history : commemorating the 40th anniversary of Great Village Women’s Institute, 1920–1960 ([Great Village, N.É., 1960]). Parmi les autres études utiles, notons : Beck, Joseph Howe, vol. 1, et A. W. H. Eaton, « The settling of Colchester County, Nova Scotia, by New England Puritans and Ulster Scotsmen », SRC Mémoires., 3° sér., 6 (1912), sect. ii : 221–265.  [p. s. w.]

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P. B. Waite, « McLELAN (McLellan, McClelland), GLOUD WILSON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 3 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mclelan_gloud_wilson_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
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