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MESSIER, dit Saint-Michel, MICHEL, lieutenant de milice, seigneur, traiteur, né en 1640 à Saint-Denis-le-Thiboult dans le diocèse de Rouen, fils de David Messier et de Marguerite Bar, inhumé le 3 novembre 1725 à Sainte-Anne de Varennes.

Messier semble être passé en Nouvelle-France avec la recrue de Chomedey* de Maisonneuve qui arriva à Ville-Marie au milieu de novembre 1653. Son oncle Jacques Messier, sa tante Martine Messier*, épouse d’Antoine Primot, et sa cousine, Catherine Thierry, fille de Guillaume et d’Élisabeth Messier de Saint-Denis-le-Thiboult, adoptée par les époux Primot, s’y trouvaient déjà. Quoique son nom ne figure pas sur le rôle des engagés, il dut faire la traversée avec eux puisque, le 10 décembre suivant, il signe comme témoin à la promesse de mariage entre Charles Le Moyne* de Longueuil et de Châteauguay et sa cousine, Catherine Thierry.

Avec l’arrivée de cette recrue de 120 colons, la crainte de devoir abandonner Ville-Marie, en butte aux violentes et fréquentes attaques iroquoises, se trouvait désormais écartée. Les colons quittèrent le fort pour habiter leurs maisonnettes et les travaux des champs furent repris avec plus de vigueur. Les Iroquois, toutefois, continuaient de harceler les colons, les tuant et les capturant à l’occasion. C’est ainsi qu’à l’automne de 1654 le jeune Michel Messier fut capturé ; il fut libéré l’été suivant et conduit à Ville-Marie par un capitaine agnier nommé « La Grande Armée » au moment où des capitaines iroquois, détenus au fort, furent échangés contre tous les prisonniers français.

Par la suite, Messier s’intéressa au défrichement et, le 4 novembre 1657, alors âgé de 17 ans, il acheta de Charles Le Moyne une terre de 30 arpents dite « la provençale » au prix de 900#. Le 18 février 1658, devant le notaire Bénigne Basset*, il signa son contrat de mariage avec Anne Le Moyne, sœur de Charles, en présence des notables de la ville. Le 25 suivant, le mariage fut célébré dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu. De cette union naquirent huit filles et quatre garçons.

En 1661, les incursions iroquoises reprirent à Ville-Marie, après une brève interruption due à l’exploit de Dollard* Des Ormeaux au Long-Sault. Le 24 mars, Michel Messier fut de nouveau capturé avec quelques colons. Le 22 juin, des Iroquois venus à Montréal affirmèrent que Messier avait été brûlé par les Onontagués et qu’ils ignoraient si ce dernier était encore vivant. Mais, à la fin de 1663, Messier était de retour dans sa famille après s’être évadé.

Le 26 novembre 1665, les Sulpiciens lui cédèrent une terre de 30 arpents, près du terrain qu’il possédait déjà. Dans l’acte de concession, il est appelé Michel Messier, dit le grand Saint-Michel. Le recensement de 1677 indique qu’il a sept bêtes à cornes et 30 arpents en valeur. Le 14 mai 1668, Messier et son beau-frère Jacques Le Moyne de Sainte-Marie reçurent conjointement le fief du Cap-de-la-Trinité qu’ils se partagèrent le 1er août 1676 ; la partie de Le Moyne s’appela Notre-Dame ou Cap-de-la-Trinité, et celle de Messier, Cap-Saint-Michel. Le 5 août 1678, Messier, lieutenant de milice à Ville-Marie, témoigna dans l’enquête de Buade* de Frontenac, visant à connaître la façon dont étaient accordés les emplacements sur lesquels s’élevaient les baraques temporaires, dites « boutiques volantes », lors de la foire des fourrures. Le 4 octobre suivant, Messier achetait le fief de La Guillaudière, ayant 30 arpents de long sur une lieue de profondeur, et étant adjacent au sien.

En 1684, Messier participa à l’expédition de Le Febvre* de La Barre contre les Iroquois. Le 14 août, lors de la revue de l’armée faite au fort Frontenac, il est inscrit comme commandant de la barque la Générale. À son retour, Messier reçut du gouverneur un congé de traite pour le pays des Outaouais. Il s’y rendit l’année suivante, après avoir fait son testament le 25 mai. En 1692, Frontenac lui accorda un autre congé et, le 2 mai, avant son départ, Messier donna une procuration à sa femme devant le notaire Bénigne Basset. Au cours de ce voyage, Messier courut de graves dangers. Il ne semble pas avoir obtenu d’autres congés ; aussi, est-il possible qu’il se soit établi par la suite sur un de ses fiefs, constituant en 1692, avec les fiefs du Cap-de-la-Trinité, de Varennes et de l’île Sainte-Thérèse, la paroisse de Sainte-Anne de Varennes.

Le 3 novembre 1725, Messier était inhumé à l’âge de 85 ans, dans la même paroisse de Varennes, suivant sa femme de quelques mois. Le 4 janvier 1726, l’inventaire de ses biens fut dressé devant le notaire Marien Tailhandier, dit La Beaume. La Nouvelle-France perdait un de ses pionniers qui avait participé activement à la défense de la colonie, au défrichement de la terre et à la traite des fourrures.

Claude Perrault

AJM, Greffe de Bénigne Basset, 4 nov. 1657, 18 févr. 1658, 20 mars, 20 mai 1660, 17 sept. 1676, 2 mai 1692 ; Greffe d’Hilaire Bourgine, 25 mai 1685 ; Greffe de Lambert Closse, 10 déc. 1653 ; Greffe de Claude Maugue, 4 oct. 1678 ; Greffe de Marien Tailhandier, 4 janv. 1726 ; Registre d’état civil de Boucherville, 31 janv. 1679 ; Registre d’état civil de Notre-Dame de Montréal, 1658, 1661. — Archives judiciaires de Richelieu, Registre d’état civil de Sainte-Anne de Varennes. — Dollier de Casson, Histoire du Montréal, 80, 111, 155, 241. — Ordonnances de Mr. Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, premier gouverneur de Montréal, dans Mémoires et documents relatifs à lhistoire du Canada ( « MSHM », III, 1860), 142. — P.-G. Roy, Inv. concessions, II : 117s. — Tanguay, Dictionnaire, I : 427. — R.-J. Auger, La grande recrue de 1653 (Montréal, 1955), 29. — Sulte, Hist. des Can. fr., IV. — Matthieu-A. Bernard, Sainte-Anne de Varennes, BRH, IV (1898) : 129.

Bibliographie générale

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Claude Perrault, « MESSIER, Saint-Michel, MICHEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/messier_michel_2F.html.

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Auteur de l'article:    Claude Perrault
Titre de l'article:    MESSIER, Saint-Michel, MICHEL
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    18 mars 2024