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NEWMAN, WILLIAM HERMAN, bijoutier, orfèvre et homme d’affaires, né en 1829 à Königsberg, Prusse orientale (Kaliningrad, URSS), fils de J. W. Newman et d’une prénommée Catherine ; il épousa une prénommée Amelia, puis le 5 septembre 1865, à Halifax, Charlotte Louisa Cromartie (décédée en 1868), et ils eurent un fils ; décédé le 18 décembre 1894 à Dartmouth, Nouvelle-Écosse.

Comme plusieurs autres bijoutiers et orfèvres de Halifax, dont Peter Nordbeck*, William Herman Newman naquit en Allemagne et y fit probablement son apprentissage. On ignore quelles furent ses activités jusqu’en 1854 ; cette année-là, il était graveur à Boston chez le fabricant de bijoux H. D. Morse. Un autre jeune Prussien, Julius Cornelius, travaillait aussi avec Morse. En 1855, Newman et Cornelius arrivaient à Halifax, ensemble croit-on, et tinrent bientôt une boutique commune rue Hollis. Ils se séparèrent le 28 février 1857 ; Cornelius ouvrit alors un commerce de l’autre côté de la rue tandis que Newman conservait leur ancien local. En 1859, il était marié et pouvait acheter un terrain en vue d’établir un commerce rue Granville, où les orfèvres s’installaient au moins depuis les années 1830.

Tout au long de sa carrière, Newman importa et fabriqua des bijoux (quoique vers la fin ses réclames aient moins insisté sur la fabrication). Il importait toute une gamme de bijoux, pièces d’argenterie, pendules, montres et instruments d’optique. À sa mort, 70 % de son stock allait être constitué de bijoux et de montres, 12,5 % de pendules et d’instruments d’optique, et le reste, 17,5 %, d’argent sterling et de ruolz. Il réparait et fabriquait sur commande des bijoux en or et en argent, des chaînettes, des « ornements pour cheveux » et des emblèmes maçonniques. Depuis 1858, on avait découvert plusieurs terrains aurifères en Nouvelle-Écosse, et les bijoutiers de la province utilisaient souvent de l’or natif. Un médaillon et une broche dont la fabrication a pu être attribuée à Newman sont faits d’or et de pierres de la Nouvelle-Écosse. Malheureusement, comme les bijoux n’étaient pas signés, il est rare qu’on puisse en identifier le fabricant et donc difficile de juger le travail de Newman dans ce domaine.

Vers 1859, un nouveau débouché s’ouvrit aux pièces d’orfèvrerie et d’argenterie. La multiplication rapide et soudaine des miliciens volontaires avait rendu les compétitions de tir à la mode. On offrait en prix des médailles d’or ou d’argent, souvent fabriquées dans la province. Newman en fit au moins deux ; John McCulloch et Cornelius de Halifax, William Neilson Mills de Pictou et probablement d’autres artisans en fabriquèrent aussi. C’est pour ce marché que Newman réalisa sa plus remarquable pièce d’argenterie, qui est aussi l’une des plus dignes de mention parmi la production néo-écossaise. En 1861, le Nouveau-Brunswick avait décerné une coupe dans le cadre d’un concours intercolonial de tir. L’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse firent de même en 1862. La coupe de la Nouvelle-Écosse constitua le grand prix d’une épreuve tenue à Truro du 10 au 12 septembre 1862. On sait par des témoignages de l’époque que c’est Newman qui conçut cette coupe, même s’il ne la signa pas. En la remettant au gagnant, le major général Charles Hastings Doyle* la décrivit comme un « beau spécimen du talent et de l’art [néo-écossais], dessiné et exécuté par M. Newman de Halifax ». En faisant remarquer que l’artiste avait exposé la coupe dans la vitrine de sa boutique, l’Evening Express and Commercial Record de Halifax déclarait : « À M. Newman seul revient le mérite d’avoir conçu et exécuté cette superbe pièce d’argenterie. »

II s’agit d’une coupe de 17 pouces de hauteur, richement décorée. La base, ouvragée, soutient un pied en trois sections. Sur la coupe elle-même figurent, en or, les armes provinciales de la Nouvelle-Écosse ; elles sont entourées de fleurs sauvages de la province. Le couvercle est surmonté des statuettes d’un sonneur de clairon et d’un fusilier. Sans être un motif traditionnel, les fleurs étaient populaires auprès des artistes locaux du temps. Les Néo-Écossaises Elizabeth Bessonett et Maria Frances Ann Miller [Morris*] envoyèrent des aquarelles et des lithographies qui représentaient des fleurs sauvages à l’Exposition universelle de Londres en 1862, et la McEwan and Reid de Halifax y présenta un fauteuil orné de fleurs sculptées. Il se peut fort bien que Newman ait eu l’idée d’employer ce motif en lisant des articles sur les œuvres de ces artistes dans la presse.

On possède encore de nombreuses pièces, surtout des cuillers, qui portent le poinçon de Newman. En Grande-Bretagne, la loi exigeait l’emploi d’un poinçon de contrôle, soit une série de symboles qui indiquaient le nom de l’artisan, la teneur en argent, le bureau de garantie et l’année de fabrication. Là où il n’y avait pas de loi de ce genre, bien des orfèvres utilisaient divers ensembles de symboles pour attester la qualité de leurs pièces. À compter de 1840 et peut-être même avant, presque tous les orfèvres néo-écossais se servirent de pseudo-poinçons de contrôle qui comprenaient les éléments suivants, toujours dans le même ordre : les initiales ou parfois le nom au long du fabricant ou du détaillant, la tête du souverain, la première lettre du nom de la ville et un lion léopardé. Cette convention montre que les orfèvres néo-écossais se considéraient comme une communauté d’artisans. Newman en faisait partie puisqu’on trouve ce poinçon sur environ les deux tiers des pièces ou ensembles qui lui sont attribués dans trois collections publiques. Étant donné que cette pratique cessa dans les années 1870, la plupart des pièces d’argenterie qui portent le poinçon de Newman datent probablement de ses premières années à Halifax.

Cependant, le fait que l’on trouve le nom ou les initiales d’un orfèvre sur une pièce d’argenterie ne prouve pas nécessairement qu’il l’a fabriquée. La tradition qui voulait que les orfèvres dessinent, fabriquent et vendent leurs propres pièces disparut progressivement dans la seconde moitié du siècle. Les artisans qu’ils étaient furent remplacés par quelques « exécutants » et marchands au détail. Les pièces d’argenterie portaient de plus en plus souvent le cachet du détaillant, et non celui du fabricant, et peu à peu ce furent des ouvriers d’industrie et non plus des artisans qui les fabriquèrent. D’ailleurs, après 1860, on ne trouve plus la rubrique des orfèvres dans les bottins de Halifax. Newman sut s’adapter à ce réaménagement du marché de l’argenterie et il se fit marchand. Deux pièces sur lesquelles se trouvent ses initiales portent aussi un cachet qui semble être celui de David Hudson Whiston, l’un des exécutants les plus importants de Halifax dans les années 1870 et 1880. À la mort de Newman, la M. S. Brown and Company de Halifax [V. Michael Septimus Brown*], la S. and A. Saunders de Toronto et James Eastwood de New Glasgow, en Nouvelle-Écosse, figuraient dans sa comptabilité ; ils fabriquaient tous de l’argenterie ou des bijoux. En 1890, Newman importait d’Angleterre, des États-Unis et d’Allemagne des articles de ruolz et peut-être aussi d’argent sterling.

Une fois sa situation de marchand bien établie, William Herman Newman diversifia ses intérêts. En janvier 1874, un mois avant de devenir sujet britannique, il commença à acheter de l’immobilier rue Hollis. Pendant les 16 années suivantes, il participa à 10 transactions à Halifax ou à Dartmouth. En 1885, il construisit un vaste édifice de quatre étages, en pierre, qui logeait son commerce et lui laissait de vastes locaux à louer. Trois ans auparavant, il avait acheté à Dartmouth un terrain qui donnait sur le port de Halifax. C’est là qu’il vivait, dans une attrayante maison entourée de beaux jardins et dotée d’un quai privé. Contrairement à bien des orfèvres de la Nouvelle-Écosse et d’autres parties du Canada, Newman s’était non seulement adapté à la concentration de plus en plus forte du marché de l’argenterie, mais il avait réussi et était devenu prospère.

Brian Dunstone Murphy

L’œuvre de William Herman Newman survit dans plusieurs collections publiques et privées. Les PANS possèdent deux spécimens et le Nova Scotia Museum de Halifax six ou sept ; dans la Henry Birks Coll. of Canadian Silver du Musée des beaux-arts du Canada (Ottawa) se trouvent quatre ensembles qui regroupent 25 cuillères à thé ainsi que deux pièces, dont la Nova Scotia Provincial Prize Cup (Birks 24230).

Halifax County Court of Probate (Halifax), Estate papers, n° 4615 (mfm aux PANS).— Halifax County Registry of Deeds (Halifax), Deeds, 125, nos 568–569 ; 192, n° 71 ; 210, nos 1443–1444 ; 211, n° 477 ; 223, n° 173 ; 227, n° 1324 ; 252, nos 500, 752 ; 253, n° 575 ; 269, n° 1475 ; 270, n° 632 (mfm aux PANS).— PANS, Misc. « A », architecture : Dumaresq (mfm) ; Photo Coll., Notman Studio proof print, n° 35-183 (W. H. Newman et un enfant) ; RG 18, A, 1, n° 144 ; RG 32, M, 191 (A), n° 19 ; WB, 37, n° 380 ; 105, n° 19.— R. G. Haliburton et al., Report of the commissioners of the International Exhibition of Nova Scotia (Halifax, 1863).— N.-B., Militia, Report (Fredericton), 1863 : 7.— British Colonist (Halifax), 5 mars 1857, 1er avril 1858.— Colonial Standard (Pictou, N.-É.), 19, 26 août, 2, 16, 23 sept., 21 oct. 1862.— Evening Express and Commercial Record, 8, 10 sept. 1862.— Halifax Herald, 19 déc. 1894.— Morning Chronicle (Halifax), 16 sept. 1862, 19 déc. 1894.— Novascotian, 11 sept. 1865, 2 mars 1868.— Boston directory [...] (Boston), 1853–1855.— DBC, 10 (bio. de M. F. A. Morris (Miller)).— R. [A. C.] Fox, Presentation pieces and trophies from the Henry Birks Collection of Canadian Silver (catalogue d’exposition, Ottawa, 1985).— Halifax directory, 1858–1859 ; 1863 ; 1869–1870 ; 1890–1894.— D. C. Mackay, Silversmiths and related craftsmen of the Atlantic provinces (Halifax, 1973).— N.S. directory, 1864–1865 ; 1890–1897.— Harry Piers et D. C. Mackay, Master goldsmiths and silversmiths of Nova Scotia and their marks, U. B. Thomson et A. M. Strachan, édit. (Halifax, 1948).— Jim Burant, « The development of the visual arts in Halifax, Nova Scotia, from 1815 to 1867 as an expression of cultural awakening » (essai de recherche de m.a., Carleton Univ., Ottawa, 1979).— J. E. Langdon, Canadian silversmiths, 1700–1900 (Toronto, 1966).— J. P. Martin, The story of Dartmouth (Dartmouth, N.-É., 1957).— J. M. et L. J. Payzant, Like a weaver’s shuttle : a history of the Halifax-Dartmouth ferries (Halifax, 1979).— J. P. Edwards, « The militia of Nova Scotia, 1749–1867 », N.S. Hist. Soc., Coll., 17 (1913) : 65–108.— Mail-Star (Halifax), 25 juin 1975 : 12)

Bibliographie générale

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Brian Dunstone Murphy, « NEWMAN, WILLIAM HERMAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/newman_william_herman_12F.html.

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Auteur de l'article:    Brian Dunstone Murphy
Titre de l'article:    NEWMAN, WILLIAM HERMAN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    19 mars 2024