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Titre original :  Jacques de Noyon 1668-1745

Provenance : Lien

NOYON, JACQUES DE, voyageur, coureur de bois, sous-officier dans les troupes de la Marine, né le 12 février 1668 à Trois-Rivières, second fils de Jean de Noyon, maître fabricant d’outils tranchants, et de Marie Chauvin ; il épousa Abigail Stebbins à Deerfield, Massachusetts, en 1704 ; décédé à Boucherville (Québec) le 12 mai 1745.

On mentionne pour la première fois le nom de Jacques de Noyon alors qu’il était âgé de 20 ans. En 1688 il mena une expédition de traite à partir du fort Nipigon, bâti quatre ans auparavant sur le lac du même nom par Daniel Greysolon* Dulhut, en amont de la rivière Kaministiquia et au-delà du lac du Chien (Dog Lake) vers le lac La Pluie (Rainy Lake) où il passa l’hiver parmi les Assiniboines. Il était le premier Français à s’aventurer aussi loin à l’ouest. Son voyage de retour en 1689 fut assombri par la noyade accidentelle d’un dénommé Lacroix et de deux autres hommes, dans le lac qui fut baptisé plus tard lac Sainte-Croix.

En 1690, Noyon fut engagé par François Charon* de La Barre pour se rendre dans l’Ouest avec Gilles Papin, commis de Charon, pour y recouvrer une dette contractée par Nicolas Perrot*. Noyon recevait 200# par an pour la durée de cet engagement et il avait la permission de trafiquer pour son propre compte. En 1693, laissant derrière lui une facture impayée de 118# à l’auberge de Louis Marchand à Québec, en plus d’un emprunt de quelque 200# à Charles Macard*, il se mit en route pour la région de l’Outaouais (probablement la péninsule du Michigan) avec la troupe de voyageurs de Pierre-Charles Le Sueur*. Noyon repartit pour l’Ouest deux ans plus tard, cette fois grâce à un prêt de 150# de Charles Aubert* de La Chesnaye.

À Boucherville le 2 janvier 1698, alors qu’il était peut-être encore en pleine célébration du Nouvel An, Noyon, légèrement ivre, échangea des insultes avec Gilles Papin, devenu marchand. Dans la mêlée qui s’ensuivit, Papin brandit son épée. À la suite de la plainte que Noyon adressa au tribunal de Montréal le lendemain de cet incident, Charles de Couagne* retira de la maison de Papin certains effets appartenant à Noyon, probablement pour régler un compte que celui-ci devait depuis 1688.

La plupart des trafiquants de l’Ouest fixaient un taux de crédit pour un marchand qu’ils accommodaient d’année en année, mais Noyon administra si mal ces prêts qu’il fut incapable d’emprunter deux fois du même marchand. En 1700, il était, semble-t-il, criblé de dettes. La même année, Noyon et Louis Gosselin offrirent leurs services au gouverneur de New York, lord Bellomont, lui promettant de ramener en moins d’un an à Albany 52 camarades, 10 ou 12 chefs outaouais, ainsi que des fourrures. Ils ne demandaient en retour que la permission de vivre et de trafiquer à Albany. Cependant, l’escapade de Noyon en Nouvelle-Angleterre ne fut pas de longue durée. En 1704, le révérend John Williams* le maria à Abigail Stebbins, à Deerfield, Massachusetts. Deux semaines plus tard, Williams ainsi que toute la famille Stebbins et le nouveau couple furent au nombre des prisonniers capturés par Jean-Baptiste Hertel* de Rouville, lors d’un raid contre Deerfield.

Noyon se serait bien passé de cette lune de miel tous frais payés. Désormais responsable d’une épouse, il retourna au Canada où l’attendaient ses créanciers. Abigail, que les actes notariaux de Montréal appellent « Marguerite Stebens », avait cependant de plus grandes raisons encore d’être désenchantée ; non seulement se trouvait-elle dans un pays étranger contre lequel ses compatriotes étaient en guerre mais, de plus, elle découvrait que son mari, qui s’était vanté devant la famille Stebbins de posséder d’importantes propriétés et d’être un homme d’une richesse considérable, avait menti effrontément. C’est à l’époque de son retour au Canada que Noyon semble avoir rédigé le récit de son voyage de 1688 dans l’Ouest, auquel plusieurs documents font allusion ; il avait en effet appris à écrire lors de son séjour en Nouvelle-Angleterre. À peine quelques mois après son retour dans la colonie, il emprunta plus de 100# à un nouveau créancier, Jean-Baptiste Crevier Duvernay, et partit pour le fort Pontchartrain (Détroit) se joignant à 64 engagés. Noyon fit apparemment de sérieux efforts pour s’amender, puisqu’en 1708 il se trouva une situation plus stable, celle de sergent – le grade le plus élevé chez les sous-officiers – dans la compagnie d’Alphonse Tonty*, au salaire mensuel net de 15#, 2s. et 5d. Ce revenu ne suffisait toutefois pas à apaiser ses créanciers et à faire vivre sa famille. En 1708, la valeur totale de ses biens mobiliers était inférieure à 400#, et Marguerite devait compter en partie sur les aumônes pour élever ses enfants. Par conséquent, les Noyon furent déclarés en séparation de biens en juillet, et en août Marguerite acheta une modeste propriété à Boucherville. En 1719, elle put se rendre visiter sa parenté en Angleterre.

Les Noyon eurent au moins 13 enfants entre 1704 et 1726. Les familles Danio, qui vivent actuellement dans le Massachusetts, peuvent remonter chez leurs ancêtres jusqu’à Jacques-René de Noyon (orthographié « Danio » dans l’acte de mariage de ses parents), fils aîné de Jacques et de Marguerite, qui fut envoyé chez ses grands-parents à Deerfield en 1714.

Le 26 avril 1742, 17 mois après la mort de sa femme, Jacques de Noyon, ne pouvant plus travailler sur sa terre, légua ses quelques biens à ses enfants et emménagea chez sa fille, Marie, et son gendre, Louis Renaud, où il passa les trois dernières années de sa vie, soutenu par une subvention annuelle de 200# de ses enfants.

Les dettes de Noyon étaient-elles le lot de la plupart des voyageurs ? Les coureurs de bois qui allaient s’établir en Louisiane ou en Nouvelle-Angleterre étaient-ils de simples aventuriers, âpres au gain ou désespérément endettés ? Autant de questions qui, comme plusieurs autres soulevées par les expériences de Noyon, resteront peut-être sans réponse, faute d’une documentation suffisante.

C. J. Russ

AN, Col., C11A, 6, f.301.— ANQ, Greffe de Louis Chambalon, 29 oct. 1695.— ANQ-M, Greffe d’Antoine Adhémar, 13 mai 1688, 21 janv., 12 sept. 1693, 31 juill. 1704 ; Greffe de Marien Tailhandier, dit La Beaume, 10 juill. 1708, 10 avril 1713, 11 avril 1716, 30 nov. 1717, 20 août 1719.— NYCD (O’Callaghan et Fernow), IV : 782, 797.— Tanguay, Dictionnaire.— Champagne, Les La Vérendrye, 21, 40.— Coleman, New England captives.— N. M. Crouse, La Verendrye, fur trader and explorer (Toronto et Ithaca, N.Y., 1956).— C. J. Russ, Les troupes de la marine, 1683–1713 (thèse de m.a., McGill University, Montréal, 1971).— Jean Delanglez, A mirage : the sea of the west, RHAF, I (1947–1948) : 346–381.— É.-Z. Massicotte, Jacques de Noyon : nouveaux détails sur sa carrière, BRH, XLVIII (1942) : 121–125.— Benjamin Sulte, Jacques de Noyon, BRH, XIV (1908) : 183–185 ; Le lac Lacroix, BRH, XXII (1916) : 350.

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C. J. Russ, « NOYON, JACQUES DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/noyon_jacques_de_3F.html.

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Auteur de l'article:    C. J. Russ
Titre de l'article:    NOYON, JACQUES DE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    19 mars 2024