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O’LEARY, RICHARD, homme d’affaires, né le 24 juin 1865 à Richibucto, Nouveau-Brunswick, deuxième des cinq enfants de Henry O’Leary* et de sa première femme, Mary Ann Brittain ; demi-frère de Henry Joseph O’Leary et beau-frère de George Valentine McInerney* ; vraisemblablement en 1886, il épousa Elizabeth Buckley (1861–1941), de Newcastle, Nouveau-Brunswick, et ils eurent six filles et un fils ; décédé le 27 septembre 1932 à sa maison d’été de Kouchibouguac, Nouveau-Brunswick, et inhumé à Richibucto.

Richard O’Leary avait sept ans quand sa mère mourut prématurément, en 1872, probablement pendant ou après un accouchement. Cette perte perturba son enfance. Un scandale impliquant son père le traumatisa peut-être aussi : en 1875, Henry O’Leary, alors député à la Chambre d’assemblée, fit face à des poursuites à la Cour suprême du Nouveau-Brunswick pour violation de promesse de mariage. Celui-ci avait rompu ses fiançailles sous les pressions de la famille de sa défunte femme, qui désavouait sa nouvelle fiancée. On le condamna à verser 1 400 $ en dommages-intérêts à la plaignante. Il épousa quelqu’un d’autre pendant la tenue même du procès. Le jeune Richard fit ses études dans deux établissements catholiques bilingues : en français, au collège Saint-Louis à Saint-Louis de Kent, au Nouveau-Brunswick, et en anglais, au collège Sainte-Marie, à Montréal. (Ses enfants et lui parlaient couramment les deux langues.) À l’âge de 16 ans, O’Leary devint commis à la Banque de la Nouvelle-Écosse – apparemment à Richibucto –, où il travailla pendant deux ans. En 1883, son père l’envoya à Campbellton, au nord du Nouveau-Brunswick, pour diriger la succursale de l’entreprise familiale qu’il y avait établie. Pendant son séjour, Richard épousa Elizabeth Buckley, et le premier enfant du couple naquit en mai 1887. À la fermeture de la succursale, en 1892, il retourna à Richibucto pour aider à administrer les autres sociétés de son père, qui comprenaient un quai et un magasin général, des conserveries pour l’exportation de poissons et de fruits de mer, des scieries et des installations de construction navale. Il devint son associé et prit la direction des affaires à sa mort, en 1897. Afin d’élargir les intérêts commerciaux de son père, O’Leary abandonna la construction navale et diversifia son champ d’action en acquérant des services d’électricité et de communications, domaines dans lesquels il fit œuvre de pionnier.

L’adoption de nouvelles technologies fut le secret du succès d’O’Leary. En 1901, il modifia une scierie pour créer une centrale d’énergie qui électrifierait Richibucto et la localité voisine de Rexton ; cette installation finit par distribuer de l’énergie hydroélectrique à l’aide d’un barrage sur la rivière Kouchibouguac. O’Leary implanta aussi le service téléphonique dans le comté de Kent et fit la promotion du service régional d’interurbains. En 1907, il contribua à la fusion de la Central Telephone Company Limited – qui comptait alors parmi ses actifs la Kent O’Leary Company Line – et de la New Brunswick Telephone Company Limited. Récompensé par une nomination au poste d’administrateur de la société, qu’on connaîtrait sous le nom de NBTel, il entra en fonction à titre de second vice-président en 1923, puis de premier vice-président en 1928. Administrateur influent de la société pendant 25 ans, O’Leary joua un rôle-clé dans sa croissance. Il ferait également partie du conseil d’administration de la New Brunswick Trust Company (qui deviendrait la Maritime Trust Company en 1929).

Entre 1910 et 1914, O’Leary mit sur pied des conserveries de poissons et de fruits de mer le long des côtes nord et est du Nouveau-Brunswick, jusqu’à Port Elgin, au sud. Il s’occupa également du transbordement et de la vente en gros des produits de ses usines. En 1910, il développa ses activités en Nouvelle-Écosse, en créant une succursale à Halifax. La compagnie O’Leary and Lee, propriétaire de conserveries et exportatrice de homard en boîte, prospéra ; William Stewart Loggie*, député fédéral, la décrivit en 1919 comme étant « sans aucun doute » l’une des deux plus importantes conserveries de homard au Canada. La firme survivrait assez longtemps pour constituer, vers 1947, une division de la National Sea Products Limited nouvellement fondée, qui deviendrait la High Liner Foods Incorporated. Outre qu’il administrait ses entreprises de poissons et de fruits de mer et exploitait des scieries à Richibucto et Rexton, O’Leary tirait parti de ressources inusitées ou sous-exploitées. En 1908, il avait formé la Father Morriscy Medicine Company Limited, et en était devenu président, afin de mettre en marché la pharmacopée de William Morriscy* après la mort de ce dernier. L’entreprise ne connut toutefois pas beaucoup de succès et, en 1913, elle fut vendue à une société pharmaceutique de Montréal.

Grâce à ses compétences comme transformateur de poissons et de fruits de mer, O’Leary attira l’attention du ministère de la Marine et des Pêcheries, à la tête duquel se trouvait John Douglas Hazen, qui, en juillet 1912, le nomma membre de la commission royale chargée d’enquêter sur l’industrie des fruits de mer dans les provinces Maritimes en vue de développer une ressource durable de façon permanente. Selon une notice nécrologique, O’Leary aurait été « en grande partie l’auteur du rapport soumis puis adopté par le gouvernement ». En août 1915, l’administration conservatrice du Nouveau-Brunswick le nomma membre du conseil de la Saint John and Quebec Railway Company, entachée de scandales, après que la province l’eut nationalisée [V. James Kidd Flemming*].

Contrairement à son père, O’Leary n’était ni d’allégeance libérale, ni, même si on le reconnaissait comme le chef des conservateurs dans la circonscription de Kent, un homme politique. Après avoir constamment refusé des nominations pour siéger au Parlement ou à la Chambre d’assemblée, il exerça pourtant de fortes pressions pour obtenir le siège de sénateur devenu vacant à la mort de son compatriote irlandais catholique John Costigan*, en 1916. En pratique, le poste dépendait de Hazen, représentant du Nouveau-Brunswick au sein du cabinet de sir Robert Laird Borden ; O’Leary se trouvait parmi les principaux candidats, mais les prétendants étaient légion et la concurrence se montrait féroce. Le poste revint finalement au docteur Thomas-Jean Bourque, Acadien de Richibucto et l’un des députés conservateurs provinciaux de la circonscription de Kent. En 1923, O’Leary, en qualité d’organisateur de la circonscription, joua un rôle majeur dans la victoire tout à fait inattendue du conservateur Alexandre-Joseph Doucet à l’élection partielle fédérale dans la circonscription de Kent, perte pour les libéraux au pouvoir qui détenaient ce siège depuis cinq élections consécutives, sauf celles de 1911.

Si l’on fait exception d’Archibald Fraser, Richard O’Leary fut l’homme d’affaires néo-brunswickois le plus remarquable de sa génération. Il prépara la voie aux industriels Howard Perley Robinson*, avec qui il travailla à la création de la NBTel, et Kenneth Colin Irving*, autre fils du comté de Kent, dont O’Leary, de son vivant, connut les premières réalisations au sein de l’Irving Oil Company. Cependant, contrairement aux membres du clan Irving, O’Leary échoua dans ses efforts pour planifier sa succession. Il souhaitait que son empire demeure entièrement dans sa famille, mais les lourdes pertes et l’endettement qui en découla au cours des deux dernières années de sa vie compromirent l’avenir de ses entreprises. Pour aggraver la situation, son seul fils, Henry Brittain, n’avait pas participé aux affaires familiales avant de s’enrôler dans le Corps expéditionnaire canadien en 1915. Même s’il devint associé immédiatement après son retour en 1919, il lui manquait l’expérience et le flair nécessaires pour gérer de façon efficace une entreprise aussi diversifiée et insuffisamment rationalisée. Après la mort de Richard, les O’Leary réduisirent les dépenses et les effectifs, ce qui leur permettrait de survivre en affaires jusqu’en 1960.

Au début du xxie siècle, l’Auberge O’Leary Inn de Richibucto perpétue le souvenir des réalisations de Richard O’Leary. Construit par son père pour sa mère, le manoir demeure identifié à Richard, personnage sans conteste le plus marquant de la famille. Il accueillit trois générations, qu’il abrita jusqu’à la fin : la cadette et dernière enfant survivante de Richard, Eleanor, s’y éteignit, célibataire, en 1982. À l’occasion de la mort de Richard, le New Freeman de Saint-Jean (journal catholique diocésain) publia un éditorial d’une exagération pardonnable : « Aucune famille n’a fait plus pour la province du Nouveau-Brunswick que celle qui porte le nom distingué d’O’Leary. »

Barry Cahill

Le meilleur compte rendu sur la vie de Richard O’Leary est l’article de sœur Maura [Mary Power], « O’Leary, Richard (1865–1932) », Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell), vol. 1 : 393–395.

APNB, MC313 (Father Morriscy Medicine Company) ; RS65B, vol. H, 1931–1941, Richard O’Leary.— Robert Reguly, « Evangeline avenged in N.B. », Star Weekly (Toronto), 27 août 1960 : 10–12.— Review (Richibucto, N.-B.), 1889–1914.— Canada, Chambre des communes, Débats, 21 mars 1919 : 724 ; 1912–1913 Dominion shell-fish fishery commission, Report and recommendations (Ottawa, 1913).— L.-C. Daigle, Histoire de Saint-Louis-de-Kent : cent cinquante ans de vie paroissiale française en Acadie nouvelle (Moncton, N.-B., 1948).— A. T. Doyle, Front benches & back rooms : a story of corruption, muckraking, raw partisanship and intrigue in New Brunswick (Toronto, 1976).— Noreen McBride, The O’Leary story (Dayton, Ohio, 1997).— Myron MacDonald, Richibucto, river of fire : everything you need to know about Richibucto, the history, the people, the famous and the infamous (Richibucto, 1989).— A. E. O’Leary, Rambles thro’ memory lane with characters I knew ([Richibucto], 1937).— J.-G. Rens, l’Empire invisible : histoire des télécommunications au Canada, (Sainte-Foy [Québec], 1993).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Barry Cahill, « O’LEARY, RICHARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/o_leary_richard_16F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/o_leary_richard_16F.html
Auteur de l'article:    Barry Cahill
Titre de l'article:    O’LEARY, RICHARD
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2020
Année de la révision:    2020
Date de consultation:    28 mars 2024