O’NEILL (O’Neil), TERENCE JOSEPH, soldat, fonctionnaire, né en Irlande en 1802, décédé à Gaspé (Qué.), le 21 juillet 1872.
Terence Joseph O’Neill arriva au Canada en 1829, au service de l’armée britannique, dans les rangs du 30e régiment d’infanterie. Lorsqu’il quitta l’armée en 1832 il eut droit, à titre d’ancien capitaine, à une concession de terre. Il s’installa à York (Toronto) et s’associa à Patrick Burke dans une entreprise de commissaires-priseurs.
En 1836, on fonda à Toronto la St Patrick’s Society et O’Neill en devint aussitôt membre. L’année suivante, au cours d’une réunion, le président de la société refusa de porter un toast à Daniel O’Connell, leader d’Irlande, et le dénonça. O’Neill, après une violente polémique, « ne pouvait plus approuver les hypocrites orangistes ». Il quitta donc les rangs de la société et, quelques mois plus tard, s’allia à William Lyon Mackenzie* et aux réformistes, dans leur lutte contre les orangistes. Durant la campagne électorale de 1841, il travailla pour le candidat, Isaac Buchanan*.
Nommé, le 14 août 1861, inspecteur des prisons et des asiles du Haut et du Bas-Canada et du Nouveau-Brunswick, O’Neill dut habiter à Kingston pendant quelques mois chaque année, mais il conserva son domicile à Toronto. Son rôle consistait à faire la tournée de ces établissements dont les plus importants étaient le pénitencier de Kingston et l’asile provincial des aliénés de Toronto.
À cette époque, il n’y avait pas une seule de ces institutions « dont les moyens matériels [fussent] complets ». Les unes attendaient un édifice approprié alors en construction, les autres occupaient, sans espoir d’en sortir rapidement, les locaux temporaires mal adaptés à leurs fins. De plus, l’administration des pénitenciers manquait de fermeté : les prisonniers soudoyaient leurs gardiens, achetaient sur le marché noir et s’adonnaient à l’homosexualité. Tant qu’il occupa le poste d’inspecteur, O’Neill lutta pour que du travail fût donné aux prisonniers et que l’on fouettât les réfractaires.
Le 22 mai 1868, lors de la création du comité fédéral des directeurs de pénitenciers, O’Neill fut choisi comme un des directeurs. « Ce qu’il fallait faire avec les prisonniers » resta toujours son grand problème. Il accéda à la présidence du comité en 1869 et vint résider à Ottawa l’année suivante, avec sa femme, Anne. C’est au cours de cette même année que le gouvernement fédéral décida de faire travailler, en les rémunérant, les prisonniers qui pouvaient ainsi venir en aide à leur famille.
À la mort d’O’Neill, on pouvait noter plusieurs améliorations dans le système pénitentiaire, notamment à Kingston : réforme de la discipline et du travail, hygiène des locaux, cellules séparées, nouveaux édifices. En outre, on constatait une diminution du nombre des récidivistes. Évidemment on peut attribuer une part de ces succès à O’Neill, mais aussi à la prospérité du pays. Fonctionnaire laborieux et bien intentionné, il travailla dans l’intérêt public.
O’Neill décéda à Gaspé, probablement au cours d’une de ses nombreuses tournées d’inspection.
APC, FO 8, I, AI, 220–221.— Sessional Papers of Canada, 1870, 1, no 2 ; 1871, 6, no 60 ; 1873, 6, no 75.— Rapport du bureau des inspecteurs d’asiles, prisons, etc., pour l’année 1863 (Québec, 1864), 1–30.— Constitution (Toronto), 29 mars 1837.— Middleton, Municipality of Toronto, I : 181–212.
André Martineau, « O’NEILL (O’Neil), TERENCE JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 13 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/o_neill_terence_joseph_10F.html.
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Auteur de l'article: | André Martineau |
Titre de l'article: | O’NEILL (O’Neil), TERENCE JOSEPH |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 13 déc. 2024 |