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OSBORN (Osborne), HENRY, officier de marine et gouverneur de Terre-Neuve, baptisé le 27 août 1694, deuxième fils de sir John Osborn et de sa deuxième femme, Martha Kelynge ; il épousa Mary Hughes, et ils eurent deux fils et trois filles ; décédé le 4 février 1771 à Londres.

Henry Osborn s’engagea dans la marine royale et, en juillet 1717, fut promu lieutenant. Avant sa nomination comme commandant de son premier bateau, le Squirrel, le 4 janvier 1727/1728, il servit à bord de plusieurs vaisseaux célèbres. Sur l’un d’entre eux, le Royal Oak, il participa à la bataille du cap Passero, Sicile, en 1718. Sa nomination comme premier gouverneur de Terre-Neuve, en 1729, devait l’impliquer dans un conflit d’un tout autre genre.

Au cours du xviie siècle, pendant la saison de pêche, la concurrence n’avait fait qu’augmenter entre les pêcheurs de passage venus du sud-ouest de l’Angleterre et les habitants de Terre-Neuve pour s’accaparer les meilleures graves de l’île. Selon une loi adoptée en 1698 (10–11 William III, c.25) et qui tentait de remédier à ce problème, les pêcheurs de passage devaient, chaque année, entrer les premiers en possession des graves ; en outre, le règlement des litiges devait être assuré par des « amiraux » de la flotte de pêche, responsabilité échouant au premier pêcheur de passage qui, au début de la saison, entrait dans chaque port. Cette loi était fondée sur le principe implicite que la population de Terre-Neuve diminuerait lorsque les pêcheurs de passage auraient reçu des privilèges supplémentaires de pêche, mais la guerre de la Succession d’Espagne entrava les mouvements des flottes de pêche ; en fait, la population insulaire augmenta. Dans les années qui suivirent le traité d’Utrecht en 1713, non seulement les habitants ne respectèrent pas dans l’ensemble la loi, mais ce fut l’anarchie, surtout pendant l’hiver. Pour remédier à cette situation qui ne favorisait pas la pêche, le gouvernement décida, en avril 1729, d’établir dans l’île un poste de gouverneur. Cependant, au lieu de nommer une « personne versée en lois » suivant les recommandations, il désigna Osborn, ouvrant ainsi une ère de gouverneurs issus de la marine, qui allait durer jusqu’en 1841. L’autorité d’Osborn était loin d’être étendue : il avait reçu le pouvoir de nommer des magistrats civils mais il ne devait pas enfreindre la loi de 1698 et devait s’en remettre à lord Vere Beauclerk, le commodore de l’escadre qui venait tous les ans à Terre-Neuve, pour protéger la pêche.

La première initiative d’Osborn en tant que gouverneur, lors de la saison de pêche de 1729, fut de visiter tous les principaux endroits de l’île. Il divisa alors Terre-Neuve en six districts et pour chacun d’eux nomma des constables et des magistrats autorisés à exercer leur mandat pendant la saison d’hiver [V. William Keen*]. Personne dans l’île ne s’y connaissait en administration civile ; Osborn dut faire les meilleurs choix possible parmi un nombre limité de colons qui n’étaient pas toujours prêts à faire passer le devoir avant l’intérêt particulier. De plus, les amiraux de la flotte de pêche refusèrent de reconnaître l’autorité des magistrats qu’ils qualifiaient de « juges d’hiver ». Osborn, qui ne demeurait à Terre-Neuve comme gouverneur que pendant la saison estivale de pêche, fut consterné à son retour en 1730 de découvrir que l’agressivité des amiraux avait intimidé les magistrats au point de paralyser presque complètement leur action.

L’un des mandats d’Osborn l’habilitait à choisir les emplacements des tribunaux et des prisons mais il ne reçut pas l’argent nécessaire pour construire les édifices dont on avait besoin. C’est pourquoi, afin de réunir des fonds, il imposa une taxe sur le poisson pris par chaque vaisseau. Les pêcheurs de passage contestèrent la légalité de cette mesure mais, heureusement pour Osborn, ils ne le firent pas devant les cours britanniques car le gouverneur aurait alors fait face à des poursuites. Osborn et Beauclerk demandèrent au Board of Trade de trancher cette question. Cet organisme sanctionna l’initiative d’Osborn, seulement parce qu’il le fallait et également parce que l’on n’avait pas contesté la mesure devant les cours britanniques. Cette décision fut une piètre consolation étant donné les risques encourus. La meilleure façon de résoudre ce cas embarrassant était évidemment de doter l’île d’un véritable gouvernement civil ; cependant, la probabilité d’une forte opposition des parlementaires du sud-ouest de l’Angleterre rendait la chose inopportune sur le plan politique à l’époque.

À l’automne de 1730, le Board of Trade s’occupa de la requête d’Osborn en vue de régler les conflits de juridiction entre les amiraux de la flotte de pêche et les magistrats. Selon l’avis juridique obtenu, l’autorité des amiraux se limitait aux litiges concernant la propriété des graves et autres avantages en vertu de la loi de 1698, et il n’y avait pas contradiction entre leurs pouvoirs et ceux des magistrats ; en outre, il était reconnu que la création des charges de magistrats n’enfreignait pas la loi de 1698. Par suite de cet avis, le gouvernement fut davantage prêt à soutenir l’autorité du gouverneur face aux critiques des négociants du sud-ouest de l’Angleterre.

Osborn ne renonça pas à sa fonction de gouverneur avant juin 1731 parce que la nomination de son successeur, George Clinton*, avait tardé. Il retourna ensuite à ses fonctions ordinaires d’officier de marine ; cette période fut la plus réussie de sa carrière. Promu amiral de l’escadre bleue en février 1757, il commanda l’année suivante l’escadre qui captura le navire du marquis Duquesne et qui contraignit d’autres forces françaises à abandonner leur tentative d’atteindre Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton). L’incapacité des Français de renforcer la forteresse fut sans doute une des causes principales de sa chute aux mains d’Amherst la même année. Osborn quitta le service actif de la marine en juillet 1758 à la suite d’une attaque d’apoplexie qui le laissa paralysé. Néanmoins, il fut promu vice-amiral d’Angleterre en janvier 1763, et représenta le Bedfordshire au parlement de 1758 à 1761. Selon l’opinion d’un contemporain, John Charnock, qui louait la bravoure et le dévouement d’Osborn à son pays, il était « d’âme sombre et glacée, peu habituée à la chaleur d’une amitié sincère ».

Frederic F. Thompson

National Maritime Museum, CAL/1–6.— Charnock, Biographia navalis, IV :199–203.— DNB.— R. H. Bonnycastle, Newfoundland in 1842 ; a sequel to « The Canadas in 1841 » (2 vol., Londres, 1842),I : 88–103.–8. G. Lounsbury, The British fishery at Newfoundland, 1634–1763 (New Haven, Conn., 1934 ; réimpr., New York, 1969), 275–283.— Prowse, History of Nfld. (1895), 286–289.— John Reeves, History of the government of the Island of Newfoundland [...] (Londres, 1793 ; réimpr., New York et East Ardsley, Angl., 1967), 62–101.

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Frederic F. Thompson, « OSBORN, HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/osborn_henry_4F.html.

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Auteur de l'article:    Frederic F. Thompson
Titre de l'article:    OSBORN, HENRY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    19 mars 2024