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Titre original :  Alfred Moore Phillips, from "My message": being extracts from the pulpit and platform addresses of the late Rev. A.M. Phillips, B.D.
Toronto: W. Briggs, 1897. 
Source: https://archive.org/details/cihm_89029/page/n5/mode/2up

Provenance : Lien

PHILLIPS, ALFRED MOORE, dirigeant du mouvement de tempérance, ministre méthodiste et rédacteur en chef, né en 1847 dans le canton de Hillier, Haut-Canada, fils aîné de John Smith Phillips et de Sarah Bacon ; le 21 juin 1882, il épousa à St Thomas, Ontario, Margaret Jane Coyne, et ils eurent un fils, puis à St Marys, Ontario, Susan Hunt, et de ce mariage naquirent un fils et une fille ; décédé le 10 décembre 1896 à Montréal.

Par ses antécédents ruraux et les débuts de sa carrière, Alfred Moore Phillips ressemble à beaucoup de ministres protestants de la dernière partie du xixe siècle. Élevé dans le canton de Murray, comté de Northumberland, il quitta la ferme familiale à l’âge de 16 ans pour enseigner dans une école voisine. Les activités dans lesquelles il investit alors son surcroît d’énergie devaient plaire à ses pieux parents méthodistes : il suivit des cours d’anglais et de mathématiques, devint un orangiste accompli et commença à militer dans un groupe local de tempérance. À l’âge de 20 ans, après avoir connu l’expérience de la conversion dans un revival tenu près de Trenton, il joignit le groupe de fidèles auquel appartenaient ses parents. Il se sentit bientôt appelé à prêcher la bonne parole et, après avoir été six mois organisateur du mouvement de tempérance, il devint prédicateur méthodiste en 1870. Trois ans plus tard, à la fin de sa période de probation, il alla étudier la théologie au Victoria College de Cobourg. En 1878, il obtenait sa licence en théologie et fut ordonné. Au cours des 18 années suivantes, il œuvra successivement dans des congrégations du sud-ouest de l’Ontario, de Toronto et de Montréal.

La façon dont Phillips avait accédé au ministère était peut-être caractéristique de la fin du xixe siècle, mais il n’était nullement un pasteur ordinaire. Doué d’un esprit, d’une énergie et de talents d’organisateur bien supérieurs à la normale, il s’était d’abord fait remarquer dans la lutte contre l’alcool. En 1864, il contribua à la fondation d’une division des Fils de la tempérance, dont il transféra peu après l’affiliation au British Order of Good Templars parce que cet organisme était canadien et non américain. Durant 20 ans, il allait continuer de montrer quel bâtisseur il était et combien il préférait que les Canadiens dirigent les organisations où ils militaient. Après avoir gravi rapidement les échelons de l’ordre, il fut élu très vénérable chef templier en 1872 et, durant son mandat d’un an, il introduisit l’ordre en Australie. À titre de très vénérable secrétaire de 1874 à 1878, il parvint à réunir les Templars du Canada, le United Order of Templars of Great Britain and Ireland et les Templars australiens au sein de la United Temperance Association, dont la loge canadienne fut créée en 1876. En 1884, il fit entrer l’association dans le regroupement appelé Royal Templars of Temperance, non sans avoir préalablement négocié pour elle une direction autonome et un fonds de secours indépendant. Comme l’a noté un observateur, il fut « le père des Royal Templars du Canada ».

Aussi importante qu’ait été sa contribution au mouvement de tempérance, Phillips exerça une influence encore plus vaste et plus durable par son œuvre sacerdotale. Théologien libéral et réformateur social, il contribua à l’essor de plusieurs courants progressistes au sein du méthodisme. En cette époque où bon nombre de ses coreligionnaires contestaient l’efficacité de la formation donnée aux ministres, la persévérance avec laquelle il étudia en vue d’obtenir un diplôme, malgré les objections de certains collègues plus âgés, demeura un symbole de courage pour ses pairs. Au collège, il participa à la création d’un cercle littéraire pour étudiants en théologie, la Jackson Society ; de plus, il fonda la Theological Union, qui allait devenir un important foyer de débats pour les méthodistes et essaimer dans d’autres collèges et conférences. En s’inspirant de ce qui se faisait au célèbre American Institute of Sacred Literature, il mit sur pied, dans le cadre de la Theological Union, un cours d’études bibliques. De 1889 à 1895, il travailla aussi pour cette association à titre de rédacteur en chef et directeur commercial du Canadian Methodist Quarterly, et de son successeur le Canadian Methodist Review, dans lequel il tentait d’« aviver un intérêt profond pour les grandes questions du jour et d’aider les méthodistes à suivre les débats de [l’]époque ». À ces fins, il faisait aussi valoir la nécessité, pour le clergé, de s’instruire et de bien se préparer à sa mission. Avec l’appui de la famille de Hart Almerrin Massey, il joua d’ailleurs un rôle important dans la fondation, en 1893, de la Deaconess Society, organisme méthodiste d’avant-garde qui préparait les femmes au travail d’évangélisation et d’assistance sociale. D’ailleurs, il ne faisait pas qu’indiquer le chemin à autrui : reconnu « parmi les meilleurs prédicateurs de son temps », il l’emporta haut la main, dit-on, dans des débats contre Edward Kings Dodds, renommé pour son opposition à la tempérance, et contre le célèbre matérialiste Charles Watts.

Bien qu’il n’ait pas vécu le tournant du siècle, Alfred Moore Phillips fut l’un des artisans du méthodisme canadien du xxe siècle. Profondément attaché à l’un des préceptes méthodistes les plus anciens, à savoir que Dieu dirige toute la vie de l’homme, il chercha néanmoins à éloigner l’Église des anciennes absolutions, car il avait la conviction que le point final « de la vérité théologique n’a[vait] pas été atteint ; pas plus que celui de la [vérité] scientifique ». À ce libéralisme intellectuel s’alliait un souci éthique qui en fit l’un des premiers représentants du christianisme appliqué, terme qui englobait les programmes de réforme sociale sans cesse plus nombreux que les Églises allaient parrainer. À maints égards, ce « régénérateur », pour reprendre le terme fort juste de l’historien Ramsay Cook, contribua à jeter les bases d’une théologie libérale qui cherchait à réconcilier christianisme et société moderne.

John D. Thomas

Une sélection d’extraits des sermons et discours d’Alfred Moore Phillips a été préparée par sa sœur Nettie Phillips Walt et publiée en édition posthume sous le titre de My message : being extracts from the pulpit and platform addresses of the late Rev. A. M. Phillips (Toronto, 1897). Un volume de coupures de ses sermons (avec une notice nécrologique de Phillips et plusieurs sermons de William Galbraith), de revues savantes et de journaux contemporains non identifiés, collées sur les pages du livre de William Cochrane, Future punishment : or does death end probation ? [...] (Brantford, Ontario, et Saint-Jean, N.-B., 1886), est conservé au UCC-C.

UCC-C, Biog. files ; Methodist Church (Canada, Newfoundland, Bermuda), Deaconess Soc. papers, boxes 1–2.— Methodist Church (Canada, Newfoundland, Bermuda), Montreal Conference, Minutes (Toronto), 1897.— Christian Guardian, 1885–1896.— Cornish, Cyclopœdia of Methodism.— Cyclopœdia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 1.— Cook, Regenerators.— The first fifty years, 1895–1945 ; the training and work of women employed in the service of the United Church of Canada ([Toronto, 1945]).— J. D. Thomas, « Servants of the church : Canadian Methodist deaconess work, 1890–1926 », CHR, 65 (1984) : 371–395.

Bibliographie générale

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John D. Thomas, « PHILLIPS, ALFRED MOORE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 avril 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/phillips_alfred_moore_12F.html.

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Auteur de l'article:    John D. Thomas
Titre de l'article:    PHILLIPS, ALFRED MOORE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    19 avril 2024