DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

PHIPPS, GEORGE AUGUSTUS CONSTANTINE, 3e comte de MULGRAVE et 2e marquis de NORMANBY, administrateur colonial, né le 23 juillet 1819 à Whitby, Angleterre, fils unique de Constantine Henry Phipps, 1er marquis de Normanby, un des hommes politiques les plus importants du parti whig, et de Maria Liddell, fille aînée de Thomas Henry, lord Ravensworth ; en 1844, il épousa Laura Russell, et ils eurent sept enfants ; décédé le 3 avril 1890 à Brighton, Angleterre.

Au cours de sa jeunesse, George Augustus Constantine Phipps entra dans l’armée, où il servit dans les Scots Fusilier Guards de 1838 à 1843 et dans la milice de North Riding Yorkshire de 1846 à 1853. Il se lança aussi en politique ; député libéral de Scarborough de 1847 à 1851, puis de 1852 à 1857, il devint administrateur et, plus tard, trésorier de la maison royale de 1851 à 1858 et fut l’un des chefs de file du parti libéral de 1853 à 1858.

En janvier 1858, le comte de Mulgrave remplaça sir John Gaspard Le Marchant* au poste de lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, à une époque de changement dans le régime constitutionnel de la colonie. Le principe du gouvernement responsable avait été officiellement admis en 1848, mais la mise en application de ce régime se faisait très lentement et donnait lieu à de nombreuses controverses. Les hommes politiques se querellaient au sujet des privilèges – de plus en plus restreints – exercés par le gouverneur et ils exploitaient volontiers à des fins partisanes la situation anormale dans laquelle il se trouvait, en sa double qualité de représentant impérial et de chef en titre de l’exécutif colonial. La position de Mulgrave était d’autant plus fâcheuse qu’il devait mener à bien la tâche difficile d’assurer la bonne marche d’un système ministériel complexe dans une colonie où il n’y avait pas de partis stables, ni d’idéologies politiques distinctes ou d’antagonismes socio-économiques pouvant entraîner la création de tels partis. En Nouvelle-Écosse, la politique se ramenait à une guerre sans merci en vue d’obtenir ou de conserver un poste par tous les moyens disponibles ; c’est pourquoi les luttes, dans ce domaine, étaient menées avec une implacable férocité et attisées par des haines personnelles.

Mulgrave fut entraîné dans ces querelles lorsque le gouvernement conservateur de James William Johnston*, après avoir subi la défaite aux élections de mai 1859, refusa de démissionner – refus qui allait devenir plus tard une pratique admise. Comme cette situation était sans précédent dans la colonie, Mulgrave autorisa les conservateurs à demeurer au pouvoir jusqu’à la prochaine session régulière de l’Assemblée, qui devait avoir lieu en janvier 1860, et il rejeta les demandes que l’opposition formulait en vue d’obtenir au préalable une session spéciale qui aurait permis de connaître les vues de la chambre basse. Lorsque l’Assemblée se réunit et que le gouvernement fut défait, au début de février, à l’occasion d’un vote de défiance, le lieutenant-gouverneur n’accepta pas que le parlement fût dissous, et William Young forma alors un ministère libéral. Mulgrave affronta d’autres difficultés lorsqu’il reçut un flot inhabituel de pétitions qui contestaient l’élection de 20 des 55 députés ; les signataires affirmaient qu’une loi provinciale adoptée en 1858 interdisait à ces députés de siéger à l’Assemblée en raison du fait qu’ils occupaient des fonctions publiques rémunérées. On confia cette question à des comités de la législature, mais ceux-ci, dominés par les libéraux, rendirent une décision favorable aux députés de ce parti, après avoir mené des enquêtes par des moyens tellement détournés et montré un parti pris si flagrant que les conservateurs exigèrent la dissolution de l’Assemblée. Mulgrave repoussa cette demande et les conservateurs protestèrent vainement auprès du ministre des Colonies, le duc de Newcastle, lorsque celui-ci visita la province en compagnie du prince de Galles, à l’été de 1860.

Mulgrave perdit l’espoir d’enrayer la fièvre des luttes partisanes en s’armant de cette patience et de cette courtoisie qui constituaient à ses yeux le propre de la politique britannique. Au début des années 1860, il estima qu’une fédération des provinces de l’Amérique du Nord britannique n’était pas de nature à élever le niveau de la vie politique ; il favorisait plutôt le projet d’union des Maritimes qui lui semblait mieux adapté aux besoins de la Nouvelle-Écosse et moins susceptible de compromettre les relations avec l’Empire.

Mulgrave fut amené à réorganiser la milice, tâche qui lui souriait davantage, lorsque la guerre de Sécession, qui éclata en 1861, attira l’attention sur l’état de la défense en Amérique du Nord britannique. Pour corriger les déficiences de la milice provinciale, il encouragea la formation des corps de fusiliers volontaires et persuada les autorités britanniques de fournir des armes modernes et des instructeurs. En 1863, quelque 2 364 hommes étaient enrôlés dans 56 nouvelles compagnies de volontaires mises sur pied par divers groupes ethniques et par des localités de la province ; ils fournissaient eux-mêmes leur équipement, s’accoutraient d’uniformes exotiques et donnaient libre cours à leur ardeur martiale dans des concours de tir au fusil. Mais l’enthousiasme des gens de la Nouvelle-Écosse pour la milice n’était qu’un engouement collectif ; après 1863, la mode passa, et les volontaires qui restaient furent graduellement intégrés aux anciens bataillons, lesquels retombèrent dans leur inertie habituelle.

Son père étant décédé, Mulgrave regagna l’Angleterre en juillet 1863 et passa les sept années qui suivirent en qualité de gentilhomme de la chambre de la reine Victoria, puis de capitaine du corps des gentilshommes de la garde. En avril 1871, on le nomma gouverneur du Queensland, en Australie ; aucun incident ne marqua l’exercice de ce mandat. En septembre 1874, il devint gouverneur de la Nouvelle-Zélande, où il en vint aux prises avec le premier ministre et refusa de lui accorder la dissolution du parlement. Au mois de février 1879, on le nomma à Victoria, en Australie, et, l’année suivante, il se querella de nouveau avec le premier ministre sur la même question. En août 1884, Mulgrave rentra en Angleterre et quitta la vie publique. Il avait été fait membre du Conseil privé en 1851, chevalier commandeur de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges en 1874, grand-croix du même ordre en 1877 et grand-croix de l’ordre du Bain en 1885.

Mulgrave se révéla un administrateur colonial possédant beaucoup d’esprit pratique et de sens politique ; il maîtrisait les mécanismes complexes de la constitution et pouvait mener les hommes avec un savant mélange de tact et de fermeté. Mais, derrière sa courtoisie conventionnelle et son goût de la conciliation, il cachait une nature forte, et même opiniâtre, qui ne tardait pas à se manifester lorsque les hommes politiques semblaient sacrifier le bien-être public à des fins partisanes. S’il pouvait être aimable et jovial dans la conversation, il avait un caractère taciturne et manquait quelque peu d’humour. N’ayant visiblement pas le souci de sa popularité et fuyant l’apparat attaché à sa charge, il ne fut pas l’administrateur élégant et courtois que l’on attendait d’un gouverneur titré qui n’exerçait plus le pouvoir politique.

Peter Burroughs

PANS, RG 2, sect. 2, 1–2 ; RG 6, sect. 2, 32.— PRO, CO 217/221–232 ; CO 218/35–36.— Illustrated London News, 20 févr. 1858, 10 févr. 1866, 19 avril 1890.— Times (Londres), 4 avril 1890.— Whitby Gazette (Whitby, Angl.), 11 avril 1890.— DNB.— H. W. Macphee, « The administration of the Earl of Mulgrave in Nova Scotia, 1858–1863 » (thèse de m.a., Dalhousie Univ., Halifax, 1949).— W. M. Whitelaw, The Maritimes and Canada before confederation (Toronto, 1934 ; réimpr., 1966).— J. M. Beck, « The Nova Scotian « disputed election » of 1859 and its aftermath », CHR, 36 (1955) : 293–315.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Peter Burroughs, « PHIPPS, GEORGE AUGUSTUS CONSTANTINE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/phipps_george_augustus_constantine_11F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/phipps_george_augustus_constantine_11F.html
Auteur de l'article:    Peter Burroughs
Titre de l'article:    PHIPPS, GEORGE AUGUSTUS CONSTANTINE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    19 mars 2024