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QUINTAL, AUGUSTIN (baptisé Joseph), prêtre, récollet et supérieur, né à Boucherville le 18 décembre 1683, fils de François Quintal et de Marie Gaultier, décédé vraisemblablement le 17 novembre 1776.

Issu d’une des familles qui fondèrent Boucherville, Joseph Quintal est ordonné prêtre le 8 octobre 1713 à Québec. Sa profession chez les récollets, sous le nom de frère Augustin, remonte au 20 novembre 1707, mais l’absence d’un évêque dans la colonie explique son retard à recevoir les ordres. En effet, Mgr de Laval* mourut le 6 mai 1708 et Mgr de Saint-Vallier [La Croix*], son successeur, fut retenu hors de la Nouvelle-France jusqu’en 1713. En décembre de cette année-là, Quintal exerce son premier ministère à Trois-Rivières. Puis, entre 1713 et 1716, il est chargé, en plus, de desservir des paroisses alors en formation : Saint-Antoine-de-Padoue, Rivière-du-Loup (Louiseville), Sainte-Anne, à Yamachiche, et Saint-Joseph, à Maskinongé. De 1720 à 1723, on lui confie la fonction de supérieur du couvent franciscain de Montréal. Puis, entre 1724 et 1727, il œuvre de nouveau à Yamachiche, à Rivière-du-Loup et à Maskinongé. De 1729 à 1735, de 1744 à 1753 et de 1755 à 1758, il est supérieur et curé à Trois-Rivières. Entre-temps, de 1735 à 1743, il travaille à l’établissement d’une paroisse à la mission des forges du Saint-Maurice. Par la suite, entre 1759 et 1763, il demeure à Trois-Rivières, où il est encore utile à la communauté.

Le nom d’Augustin Quintal revient fréquemment dans les ouvrages consacrés à l’histoire des arts anciens du Québec, et certains historiens lui ont décerné un peu trop rapidement le titre d’architecte et de sculpteur, lui attribuant quantité d’ouvrages réalisés au xviiie siècle, dans la région de Trois-Rivières, et le comparant à un autre récollet, Juconde Drué*. L’examen de ses œuvres présumées et surtout l’étude de ses déplacements permettent aujourd’hui de dire que la réputation d’Augustin Quintal est largement surfaite. Les réalisations effectuées au cours de la période où il a exercé son ministère dans la région trifluvienne indiquent que le père Quintal a eu le mérite de passer des commandes à des sculpteurs de grand talent, surtout pour l’ornementation de l’église de Trois-Rivières. Toutefois, son intervention n’a pu se résumer qu’à permettre à des sculpteurs déjà bien formés d’exercer leur art dans des conditions favorables. Sous son autorité, sont exécutés le tabernacle de l’église paroissiale, en 1730, la chaire et le banc d’œuvre, commencés en 1734. C’est probablement à Noël Levasseur* que revient la réalisation de ce tabernacle dont le style s’insère parfaitement dans l’évolution des œuvres sorties de son atelier établi à Québec. Et, d’autre part, cet ouvrage n’a aucune parenté de style avec les pièces de Gilles Bolvin* qui l’encadrent de chaque côté de l’église, le genre de ce sculpteur d’origine française étant beaucoup plus lourd et plus chargé, en tout cas tributaire d’influences différentes.

L’intervention d’Augustin Quintal à titre de prétendu architecte de l’église d’Yamachiche s’explique encore plus facilement. Il peut dans ce cas être qualifié de « curé-constructeur », qualificatif encore en usage de nos jours. Dès son arrivée dans la paroisse, celui-ci voit à la collecte des fonds nécessaires et organise les corvées. Il trace aussi des plans pour l’église, très sommaires parfois, le maître maçon se chargeant de tous les aspects techniques de la construction. Les plans de Quintal, qui n’a, semble-t-il, jamais séjourné en Europe, s’inspirent alors sans cesse d’un même modèle.

Au total, la réputation d’artiste faite à Augustin Quintal est erronée, son ministère dans les paroisses en formation ayant occupé la majeure partie de son temps. Cependant, il a laissé sur son passage la trace de son bon goût en matière d’art sacré, dans les paroisses où il œuvra, en commandant à des artisans de valeur les pièces dont ces dernières avaient besoin. Augustin Quintal s’éteignit vraisemblablement le 17 novembre 1776.

Raymonde Gauthier

ANQ-M, État civil, Catholiques, Sainte-Famille (Boucherville), 18 déc. 1683.— ANQ-Q, Greffe de Romain Becquet, 16 oct. 1678.— Archives de l’évêché de Trois-Rivières, Registres de la paroisse de l’Immaculée-Conception, Reddition des comptes de 1732.— Archives des franciscains (Montréal), Dossier Augustin Quintal.— ASN, AP-G, L.-É. Bois, Garde-notes, 1 : 218 ; 5 : 368s. ; 6 : 26, 405s., 431 ; 7 : 296s. ; 10 : 243, 311 ; 16 : 275.— ASQ, mss, 425, f.361 ; Polygraphie, XVIII : 20.— Allaire, Dictionnaire, IV : 278.— Ivanhoë Caron, Inventaire de documents concernant l’Église du Canada sous le Régime français, ANQ Rapport, 19401941, 436438.— Tanguay, Dictionnaire, VI : 486 ; Répertoire, 91.— Napoléon Caron et al., Histoire de la paroisse d’Yamachiche (précis historique) [...] (Trois-Rivières, 1892), 2940.— G.-R. Gareau, Premières concessions d’habitations, 1673, Boucherville (Montréal, 1973), 3841.— Gowans, Church architecture in New France.— Jouve, Les franciscains et le Canada : aux Trois-Rivières.— Raymonde [Landry] Gauthier, Les tabernacles anciens du Québec des xviie , xviiie et xixe siècles (Québec, 1974) ; Trois-Rivières disparue ou presque (Montréal, 1978).— Gérard Morisset, L’architecture en Nouvelle-France (Québec, 1949) ; Coup d’œil sur les arts, 11, 15, 27s., 30s., 52.— Luc Noppen, Notre-Dame de Québec, son architecture et son rayonnement (1647–1922) (Ottawa, 1974).— M. Trudel, L’Église canadienne, I : 99s., 120, 350 ; II : 184, 186, 202, 204s.— Les ursulines des Trois-Rivières depuis leur établissement jusqu’à nos jours (4 vol., Trois-Rivières, 18881911), I ; IV.— Gérard Morisset, Deux artistes récollets au xviiie siècle, Le Droit (Ottawa), 12 mars 1935, 2.

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Raymonde Gauthier, « QUINTAL, AUGUSTIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/quintal_augustin_4F.html.

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Auteur de l'article:    Raymonde Gauthier
Titre de l'article:    QUINTAL, AUGUSTIN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    19 mars 2024