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BOLVIN, GILLES, sculpteur, baptisé le 30 août 1710 dans la paroisse Saint-Nicolas d’Avesnes (Avesnes-sur-Helpe, France), fils illégitime de Jean-François Bolvin et de Marie-Anne Isabeau, inhumé à Trois-Rivières le 31 janvier 1766.

Selon toute vraisemblance, Bolvin serait passé au Canada en 1729. On ne sait pas exactement à quel moment il vint s’établir à Trois-Rivières, mais, chose certaine, il s’y trouvait en 1731 et y exerçait déjà le métier de sculpteur, comme nous l’apprend un acte de vente passé devant le notaire Pierre Petit* le 19 novembre de cette année.

La carrière de Gilles Bolvin se déroula surtout dans la région de Trois-Rivières. Cependant, comme la plupart des artisans de l’époque, il se déplaça assez régulièrement pour exercer son métier. C’est ainsi qu’il travailla à Lachenaie, Boucherville, La Pérade, Batiscan, L’Assomption, Berthier-en-Haut (Berthierville), Champlain et Pointe-aux-Trembles (Neuville).

En 1734, il entreprit la décoration intérieure de la troisième église paroissiale de Trois-Rivières. Selon Gérard Morisset*, c’est à la demande du père Augustin Quintal*, récollet, alors curé de cette paroisse, que Bolvin sculpta le banc d’œuvre et la chaire de cette église. Ces meubles, que l’on pouvait encore admirer au début du xxe siècle, s’inspiraient grandement du style Louis XIV et constituaient, jusqu’à leur destruction en 1908, un très bel exemple de l’art québécois. Il n’est pas exclu que Bolvin ait exécuté ces ouvrages d’après des esquisses de Quintal. En effet, toujours selon Morisset, ce récollet avait une certaine expérience de l’architecture et des arts : il aurait été l’architecte responsable de la construction de quelques églises de la région, entre autres, celle de Sainte-Anne-d’Yamachiche. Cependant, nous ne pouvons pas affirmer avec certitude qu’il y eut une collaboration constante et très étroite entre Bolvin et le père Quintal, car aucun document ne vient confirmer cette hypothèse.

Il n’est pas impossible toutefois que Quintal ait influencé l’œuvre de Bolvin ainsi que le laisse supposer un contrat tiré des archives paroissiales de Saint-Charles-de-Lachenaie. En signant ce document, le 10 février 1737, Bolvin s’engageait à sculpter pour l’église Saint-Charles un tabernacle, une croix et des chandeliers et à fournir les boites nécessaires à leur transport depuis Trois-Rivières. Or, au bas de ce document, outre les signatures de Bolvin, du curé de la paroisse et des marguilliers, apparaît celle d’Augustin Quintal. Nous pouvons en déduire une certaine collaboration entre les deux hommes, même s’il n’est pas certain que le père Quintal ait signé ce contrat à titre d’architecte.

En 1739, selon un acte tiré du greffe de Hyacinthe-Olivier Pressé, Bolvin était marguillier en charge à l’église de l’Immaculée-Conception de Trois-Rivières. Au cours des années suivantes, il effectua un grand nombre de travaux de sculpture. Notons, entre autres, le tabernacle de l’église Sainte-Famille-de-Boucherville qu’il exécuta entre 1745 et 1750, et le retable de l’église Sainte-Anne-de-la-Pérade qu’il sculpta vers la même époque. On constate toutefois une diminution de sa production artistique vers les années 1750. Peut-être désireux d’augmenter ses revenus, Bolvin commença à s’intéresser au commerce, mais il ne tarda pas à donner dans l’illégalité. En effet, une ordonnance rendue par l’intendant Gilles Hocquart* le 26 juin 1748 défendait à Bolvin la vente de l’eau-de-vie « à peine de trois cents livres d’amende pour la première fois en cas de contravention et de plus grande peine même de corporelle en cas de récidive ».

Nous retrouvons Bolvin en 1759 alors qu’il entreprend des travaux de sculpture pour l’église Sainte-Geneviève-de-Berthier. Un contrat passé à Trois-Rivières devant le notaire Louis Pillard nous apprend qu’il s’agissait d’un « retable à la romaine », de deux statues représentant saint Pierre et saint Jean, de bas-reliefs et d’un chandelier pascal. Il semble que Bolvin n’ait jamais terminé ces travaux qui, par ailleurs, ont subi de nombreuses transformations au cours du xixe siècle. Peu de temps avant de travailler à Berthier, Bolvin avait sculpté deux retables pour l’église Saint-Pierre-du-Portage-de-L’Assomption.

L’œuvre sculpturale de Bolvin ne se limite pas à ces ouvrages, mais il est difficile d’évaluer l’ensemble de ses travaux. Cependant, grâce aux pièces qui nous sont restées, il est possible d’apprécier la valeur de son travail. La sculpture de Bolvin se caractérisait principalement par la surabondance de motifs décoratifs. Le tabernacle de l’église Sainte-Famille-de-Boucherville illustre bien le style de ce sculpteur avec sa multitude de motifs floraux, d’entrelacs et de festons.

Gilles Bolvin s’était marié trois fois. Le 24 mai 1732, il épousait à Trois-Rivières Marie-Marguerite Lamarque, dont il eut neuf enfants. Cette dernière mourut en 1748, et dès le mois de mai de l’année suivante, il convolait en secondes noces avec Claire Jutras. Selon Gérard Morisset, c’est de ce mariage qu’est né Jean-Baptiste, le seul fils de Bolvin à se faire sculpteur. Finalement, le 26 octobre 1761, sept ans après la mort de sa deuxième épouse, Bolvin se mariait avec Angélique Béland. Ce troisième mariage fut de courte durée ; madame Bolvin mourut en 1764, précédant de deux ans son mari dans la tombe.

Michel Cauchon et André Juneau

AJTR, Greffe de Louis Pillard, 28 févr. 1759 ; Greffe de H.-O. Pressé, 24 mai 1739 ; Registre d’état civil, Notre-Dame de Trois-Rivières, 24 mai 1732, 31 janv. 1766.— Archives paroissiales de Saint-Charles (Lachenaie, Qué.), Livres de comptes, I, 17251739.— Archives paroissiales de Sainte-Geneviève (Berthier, Qué.), Livres de comptes, I, II – IOA, Dossier Gilles Bolvin, sculpteur.— P.-G. Roy, Inv. ord. int., III : 107.— Tanguay, Dictionnaire.— Gowans, Church architecture in New France ; Looking at architecture in Canada (Toronto, 1958).— R.H. Hubbard, L’évolution de l’art au Canada (Ottawa, 1963).— Gérard Morisset, Larchitecture en Nouvelle-France (Québec, 1949).— Ramsay Traquair, The old architecture of Quebec (Toronto, 1947).— Raymond Douville, Sur deux retables de l’église de L’Assomption, RHAF, XII (1958–1959) : 30–35.— Gérard Morisset, Le sculpteur Gilles Bolvin, Technique (Montréal), XXVII (1952) : 609–619 ; Le sculpteur sur bois, Gilles Bolvin, RUL, III (1949) : 684–694.

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Michel Cauchon et André Juneau, « BOLVIN, GILLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bolvin_gilles_3F.html.

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Auteur de l'article:    Michel Cauchon et André Juneau
Titre de l'article:    BOLVIN, GILLES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    19 mars 2024