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ROBERGE, STANISLAS-ALPHONSE, dit frère Symphorian Lewis (comme ses confrères francophones, il préférait franciser son nom officiel en religion et signait frère Symphorien-Louis), membre de l’Institut des Frères des écoles chrétiennes, éducateur, administrateur scolaire, auteur et directeur de revue, né le 10 avril 1848 à Saint-Pierre, île d’Orléans, Bas-Canada, fils de Jacques Roberge, cultivateur, et de Scholastique Côté ; décédé le 25 mars 1924 à Montréal.

Stanislas-Alphonse Roberge entre au noviciat des Frères des écoles chrétiennes, à Montréal, le 24 septembre 1865 et prend l’habit le 8 décembre suivant ; il fait ses vœux perpétuels le 16 août 1877. Entre-temps, il a commencé, dès 1866, sa carrière d’enseignant à l’école paroissiale Saint-Joseph, de Montréal, où il travaille pendant 14 ans. Les conditions de vie y sont difficiles, car l’école et la communauté logent dans le soubassement de l’église. L’insalubrité des lieux oblige les frères à déménager dans une meilleure résidence en 1870 et dans une nouvelle école en 1874. Titulaire de la première classe (la classe terminale) pendant dix ans, le frère Symphorian Lewis obtient un grand succès que reconnaissent les maisons de commerce et les bureaux d’affaires qui se disputent ses meilleurs élèves. En 1880, le nouveau visiteur du Canada, le frère Réticius [Gonnet*], l’appelle comme directeur du petit noviciat (ou juvénat) du district. La forte personnalité du frère Symphorian Lewis et son leadership, déjà reconnus, tranchent alors dans la communauté qui compte peu de vrais pédagogues. En 1887, il devient le premier directeur du scolasticat qui s’ouvre le 24 août avec huit novices dans la maison mère de la rue Côté, à Montréal ; deux mois plus tard, le groupe emménage dans les locaux du Mont-de-La-Salle, à Maisonneuve (Montréal).

C’est cependant au collège du Mont-Saint-Louis, grand pensionnat ouvert à Montréal en 1885, que le frère Symphorian Lewis fait sa marque. Il y arrive le 3 février 1890 comme directeur adjoint, avec la charge de préfet de discipline et des études de toutes les classes supérieures de l’établissement. Il devient directeur en 1894. Le collège compte alors quelque 400 garçons, surtout des pensionnaires, à qui l’on offre un cours préparatoire de trois ans à partir de la quatrième année du primaire qui mène soit à un cours commercial de quatre ans soit à un cours scientifique de six ans. Il accueille autant les élèves francophones qu’anglophones et l’enseignement est bilingue. Le frère Symphorian Lewis contribue, plus que tout autre, à la stabilité et à l’épanouissement du jeune collège. C’est lui qui donne au Mont-Saint-Louis son caractère définitif qui fera de cet établissement l’un des plus beaux fleurons des Frères des écoles chrétiennes au Canada. Non seulement il consolide le programme d’études et attire de plus en plus d’élèves, mais il fait connaître sa maison, y recevant, pour des visites ou des représentations spéciales, de nombreuses personnalités religieuses et civiles.

Supérieurement doué, travailleur acharné et d’une régularité exemplaire, le frère Symphorian Lewis ajoute aux charges administratives l’enseignement de la littérature et de la philosophie aux élèves des classes supérieures du cours scientifique. Tout en collaborant à la publication des Leçons de langue française de sa communauté, il rédige pour ses élèves trois manuels de philosophie. Jusqu’en 1920, il est le maître d’œuvre d’une série d’ouvrages sur l’histoire du Canada et on lui attribue la paternité des manuels d’histoire du cours moyen et du cours supérieur. Considérée par l’archiviste Édouard-Zotique Massicotte* comme « la plus complète, la mieux ordonnée et la plus intéressante », cette histoire pour les écoliers privilégie les faits, particulièrement militaires, et propose une vision édifiante du passé. Très répandue dans les écoles de la province de Québec, elle a marqué la conscience de plusieurs générations d’enfants.

« Poète intarissable », selon les auteurs d’Un demi-siècle au Mont-Saint-Louis, le frère Symphorian Lewis écrit, en vers, un long poème autobiographique (Égypte et Terre promise ou la Vocation de Paul), six pièces de théâtre historiques (Colomb dans les fers, la Découverte du Canada, Champlain, Maisonneuve, Dollard, Montcalm ou la Trahison) et trois drames bibliques (le Meurtre de Caïn, Joseph, les Macchabées). On peut sans doute lui attribuer aussi la Perle de l’océan. Il s’agit dans la plupart des cas d’odes-symphonies dont il compose les paroles et la musique, et dont la plus grande partie n’a pas été publiée. Plusieurs de ses pièces sont jouées par les élèves du collège. Il est aussi l’auteur d’un recueil de poèmes sur le rosaire, Couronne poétique des mystères du rosaire, et d’un long poème épique (10 000 vers environ) dédié à saint Jean-Baptiste de La Salle. Sa poésie coule de source, mais il y a souvent plus de facilité que de lyrisme, et l’alexandrin, parfois, côtoie de trop près la prose. Le frère Symphorian Lewis publie également à Montréal, vers 1920, des Glanures canadiennes. Son œuvre maîtresse est cependant une étude historique intitulée les Frères des écoles chrétiennes au Canada, 1837–1900, qui paraît à Montréal en 1921 ; elle s’appuie sur une documentation sûre, parfois complétée par des souvenirs personnels, et elle servira beaucoup aux rédacteurs de l’Œuvre d’un siècle en 1937.

Le frère Symphorian Lewis abandonne le directorat du Mont-Saint-Louis en 1914 pour devenir le directeur général des études du district de Montréal. Il supervise alors l’enseignement dans l’ensemble des écoles de sa communauté dans le district. Il demeure toujours au Mont-Saint-Louis, où il continue son enseignement de la littérature et de la philosophie. La même année, il prend charge du Bulletin du T. S. Enfant Jésus, que publie sa communauté ; il y fait paraître presque chaque mois, et jusqu’en décembre 1923, des poèmes signés Fr. S.-L. et sporadiquement quelques articles historiques. À titre de responsable, il recueille ou compose, de façon anonyme, les histoires pieuses et les récits édifiants qui forment la matière de cette revue pieuse. Diverses récompenses viennent souligner ses mérites d’éducateur et d’auteur, dont les Palmes académiques décernées par le gouvernement français.

La santé du frère Symphorian Lewis, qui est diabétique, se détériore à partir de 1920 et surtout à la fin de 1923. Il s’en remet, mais, le 7 mars 1924, il fait une chute malencontreuse qui le conduit rapidement à la mort, le 25 mars suivant. Les auteurs d’Un demi-siècle au Mont-Saint-Louis ont bien décrit sa personnalité : « une âme de religieux pétrie de piété, un patriotisme ardent, une intelligence ouverte, un amour sincère de la jeunesse, de rares talents d’organisateur, enfin une parfaite urbanité ».

Nive Voisine

La plus grande partie de l’œuvre poétique et dramatique du frère Symphorian Lewis n’a pas été publiée, sauf Couronne poétique des mystères du rosaire ([Montréal ?, 1905 ?]), la Découverte du Canada : drame historique en quatre actes, en vers et un tableau (ad libitum) [...] ([Montréal], 1899) et les poèmes parus dans le Bull. du T. S. Enfant Jésus (Maisonneuve puis Laval-des-Rapides [Laval, Québec]), de 1914 à 1923 ; le reste se retrouve sous forme de textes polycopiés ou dactylographiés. Ses ouvrages didactiques et historiques ont été publiés. Le frère Symphorian Lewis a aussi rédigé de 1891 à 1910 les « Notes historiques sur le Mont-Saint-Louis », déposées aux Arch. des Frères des écoles chrétiennes du Canada francophone (Laval, Québec).

ANQ-Q, CE301-S12, 10 avril 1848.— Arch. des Frères des écoles chrétiennes du Canada francophone, « Historique de l’établissement des frères dans la communauté de St-Joseph (Montréal) » ; Lettre d’É.-Z. Massicotte au frère Symphorian Lewis, 30 mars 1912 ; « Notes historiques sur le Mont-Saint-Louis », 1 (1888–1916) ; 2 (1916–1927) ; « Notice historique sur le noviciat, la maison-mère et les autres établissements des Frères des écoles chrétiennes au Canada » ; « Origine de l’établissement des Frères des écoles chrétiennes, dans la ville de Montréal, au Canada ».— F. M.-L., « In memoriam », Bull. du T. S. Enfant Jésus, 10 (1923–1924) : 204s.— « F. Symphorian-Lewis », Institut des Frères des écoles chrétiennes, Notices nécrologiques trimestrielles (Paris), no 102 (janv.–mars 1924) : 237–251.— L’Œuvre d’un siècle : les Frères des écoles chrétiennes au Canada ; centenaire F.E.C., sous la dir. du frère Meldas-Cyrille (Montréal, 1937).— [Étienne Poitras et Armand Yon], Un demi-siècle au Mont-Saint-Louis, 1888–1938 (Montréal, 1939).— Nive Voisine, les Frères des écoles chrétiennes au Canada (3 vol., Sainte-Foy, Québec, 1987–1999), 2.

Bibliographie générale

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Nive Voisine, « ROBERGE, STANISLAS-ALPHONSE, dit frère Symphorian Lewis », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/roberge_stanislas_alphonse_15F.html.

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Auteur de l'article:    Nive Voisine
Titre de l'article:    ROBERGE, STANISLAS-ALPHONSE, dit frère Symphorian Lewis
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    28 mars 2024