ROBERT, CLÉMENT, prêtre, sulpicien, premier visiteur de Saint-Sulpice au Canada, né dans le diocèse d’Angers à une date inconnue et décédé à Angers le 1er décembre 1730 ou le 30 octobre 1736.

Les renseignements manquent sur l’abbé Robert. Aucun auteur ni aucune source manuscrite ne nous révèlent sa date de naissance alors que deux dates, pourtant fort éloignées l’une de l’autre, sont admises comme possibles pour son décès. On ne sait rien de lui avant sa première visite au Canada, en juillet 1723.

Henri Gauthier dit de l’abbé Robert qu’il était à cette date « l’instituteur des Robertins ». Il n’existe aucune trace de cette communauté et, à part Gauthier et Mgr Tanguay qui ne font que mentionner le fait, les auteurs et les archives demeurent muets au sujet d’une telle fondation.

Ce qui est certain, c’est que M. Robert vint au Canada une première fois à titre de visiteur de Saint-Sulpice, et y demeura de juillet 1723 à septembre 1724. Il encouragea et renouvela la ferveur des missionnaires, discuta d’un projet d’union des cures de la région montréalaise au séminaire de cette ville, projet qui ne fut que partiellement réalisé, et « s’entendit avec l’évêque pour l’envoi de nouveaux missionnaires en Acadie ».

Il revint au pays une deuxième fois, en 1726, en compagnie de l’abbé Jean Lyon* de Saint-Ferréol, un ami, nommé récemment supérieur du séminaire de Québec. Comme l’on craignait à tort que Saint-Sulpice ne s’emparât de la direction du séminaire de Québec, l’amitié de M. Robert pour le nouveau supérieur parut suspecte. Le visiteur, devant le ressentiment du chapitre, écourta son séjour et retourna en France assez rapidement.

Selon Pierre Rousseau, l’abbé Robert serait venu une troisième fois au Canada, soit en 1731, et aurait visité à cette occasion la mission du lac des Deux-Montagnes. Cette visite, qui est fort problématique puisqu’elle n’est mentionnée par aucun autre auteur ni document, rendrait possible la date de décès du 30 octobre 1736.

Quoi qu’il en soit, il semble bien que l’abbé Robert inspira plus de méfiance qu’il ne fit de tort en réalité. Mais cet homme qui, selon l’intendant Dupuy, « aime à donner un air d’intrigue à tout ce qu’il fait, et qui par là a gâté tout ce qu’il a entrepris dans ce pays, loin d’éloigner ce soupçon, l’a beaucoup augmenté par ses menées ».

Jean-Marc Paradis

AN, Col., B, 51, f.30 ; Col., B, 52, f.495 1/2 ; C,1., C11A, 49, ff.297301.— ASQ, Lettres, M, 48, 56, 60.— Henri Gauthier, Sulpitiana (Montréal, 1926) ; La Compagnie de Saint-Sulpice au Canada (Montréal, 1912).— Gosselin, LÉglise du Canada, I : 421423.— Pierre Rousseau, Saint-Sulpice et les missions catholiques (Montréal, 1930).

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Jean-Marc Paradis, « ROBERT, CLÉMENT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 5 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/robert_clement_2F.html.

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Auteur de l'article:    Jean-Marc Paradis
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    5 nov. 2024