ROBINSON, GEORGE RICHARD, musicien, né le 10 juin 1840 à Weedon, Angleterre ; il épousa, probablement en Angleterre, Catharine Pryke, et ils eurent six fils et quatre filles ; décédé le 7 avril 1917 à Hamilton, Ontario.
George Richard Robinson entra dans la fanfare du lst Battalion, Rifle Brigade, en 1854 en tant que flûtiste. De 1857 à 1859, il étudia la théorie, la composition et tous les instruments d’orchestre à la Royal Military School of Music ouverte depuis peu à Twickenham (Londres). Arrivé en 1862 avec le contingent envoyé au Canada à cause de l’affaire du Trent [V. sir Charles Hastings Doyle*], il resta deux ans en garnison à Hamilton avant d’être affecté à Kingston, à Montréal et à Québec. En 1866, il demanda d’être libéré pour se joindre au 13th Battalion Band. Cet orchestre de miliciens avait été formé cette année-là par Peter Grossman, celui-là même qui avait fondé le premier orchestre de volontaires organisé dans le Haut-Canada, en 1856, l’Independent Artillery Company Band.
En 1869, Robinson succéda à Grossman au poste de chef de musique, mais il démissionna l’année suivante en raison d’un différend sur l’administration de l’orchestre. Son successeur décéda au bout de six mois, et Robinson accepta de reprendre la direction en janvier 1871. Il s’attela au recrutement et à la formation des musiciens et, en 1873, recueillit des souscriptions de 1 800 $ auprès des officiers et hommes du bataillon en vue de remplacer les cuivres de fabrication allemande par des instruments modernes fabriqués en Angleterre par Besson. Comme beaucoup d’autres en Grande-Bretagne et aux États-Unis, l’orchestre se composait de cuivres et d’instruments à vent. En 1899, il comptait une quarantaine de membres (11 clarinettes, une flûte, un piccolo, un hautbois, un saxophone, un basson, une clarinette basse, 6 cornets à pistons, 4 cors d’harmonie, un saxhorn basse, un baryton, 3 trombones, 4 tubas, une grosse caisse, une caisse claire et des timbales).
L’orchestre de Robinson donna des concerts avec les Knights Templar à Chicago, participa en 1886 à un festival organisé par le chef de musique américain Patrick Sarsfield Gilmore à St Louis, au Missouri, et visita d’autres villes américaines et canadiennes, dont Washington en 1899, Denver, au Colorado, en 1892, Toronto et Montréal. À Hamilton, ses concerts au Drill Hall et au parc Gage attiraient régulièrement 2 000 auditeurs. Les programmes conçus par Robinson étaient typiques de ceux d’un orchestre de la fin du xixe siècle. En 1897, le Hamilton Spectator rendit compte d’un concert où « les œuvres présentées allaient des morceaux wagnériens aux chansonnettes nègres » ; un soliste vedette avait chanté des chansons à succès et l’orchestre avait exécuté des ouvertures d’opéra, des marches, des two-steps et des extraits de The Wizard of the Nile de Victor Herbert. Parmi les compositeurs figurant aux concerts des années 1890, il y avait Donizetti, von Weber, Beethoven, Wagner et Robinson lui-même, qui faisait les arrangements de l’orchestre et composait des œuvres expressément pour celui-ci. Robinson fut le premier chef d’un orchestre de miliciens au Canada à recevoir le grade de lieutenant. Par ailleurs, il fut maître de chœur à l’église méthodiste Wesley et à la cathédrale Christ Church de Hamilton. Il dirigea également la Sacred Harmonic Society, chorale qui présentait des chefs-d’œuvre de musique sacrée avec accompagnement d’orchestre et d’orgue. Entre 1878 et 1880, cette chorale exécuta notamment la Création de Haydn et le Stabat mater de Rossini.
En 1914, au moment de sa retraite, George Richard Robinson dirigeait l’orchestre depuis 45 ans. À l’époque, aucun autre chef de musique canadien n’avait d’aussi longs états de service. Tous ses fils furent membres du 13th Battalion Band, et l’un d’eux lui succéda à la direction. Dans le kiosque à musique baptisé en l’honneur de Robinson au parc Gage, une plaque honore la mémoire de cet homme dont la vie « [avait été] consacrée à l’avancement de la bonne musique ».
Parmi les arrangements de George Richard Robinson, on trouve Military District no 11 two-step (Toronto, 1906) et Nearer my God to thee (Hamilton, Ontario, 1908). Les deux figurent dans The catalogue of printed music in the British Library to 1980 (62 vol., Londres, 1981–1987).
HPL, Scrapbooks, Herald ; Times.— Hamilton Spectator, 1er nov. 1894, 3 juin 1899, 17 févr. 1910, 7, 14 avril 1917, 3 oct. 1936.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— DHB, 2.— Encyclopédie de la musique au Canada (Kallmann et al.).— Official text-book and programme of the queen’s jubilee musical fèstival at the Crystal Palace, Hamilton, Canada, June 21st and 22nd, 1887 [...], F. W. Wodell, compil. (Hamilton, Ontario, 1887 ; exemplaire conservé à la HPL).
Frederick A. Hall, « ROBINSON, GEORGE RICHARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 12 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/robinson_george_richard_14F.html.
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Auteur de l'article: | Frederick A. Hall |
Titre de l'article: | ROBINSON, GEORGE RICHARD |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
Année de la révision: | 1998 |
Date de consultation: | 12 nov. 2024 |