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ROBITAILLE, THÉODORE (baptisé Louis-François-Christophe-Théodore), médecin, homme politique, fonctionnaire et homme d’affaires, né le 29 janvier 1834 à Varennes, Bas-Canada, fils de Louis-Adolphe Robitaille, notaire et patriote, et de Marie-Justine Monjeau ; le 6 novembre 1867, il épousa à Québec Emma Quesnel, petite-fille de Frédéric-Auguste Quesnel*, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 17 août 1897 à New Carlisle, Québec, et inhumé le 21 à Sainte-Foy, près de Québec.

Théodore Robitaille fréquente d’abord l’école modèle de Varennes, puis il poursuit ses études aux États-Unis, au petit séminaire de Sainte-Thérèse, près de Montréal, et à l’université Laval, avant d’obtenir du McGill College de Montréal le diplôme de médecin en mai 1858. Cependant, dès juin 1857, il soigne les employés de l’entreprise de pêche Charles Robin and Company, en Gaspésie. Il s’installe dans la région, à New Carlisle, où dès 1860 son frère Louis, nouvellement admis à la pratique de la médecine, le rejoint.

En 1861, Robitaille entreprend une longue carrière politique. Le 10 juillet, il est élu, à 27 ans, député de Bonaventure à l’Assemblée législative de la province du Canada. D’allégeance conservatrice, il représentera cette circonscription de façon ininterrompue pendant 18 ans ; après la Confédération, il en est le député fédéral jusqu’au 26 juillet 1879 et le député provincial du 7 juillet 1871 au 7 janvier 1874, date à laquelle il choisit de résigner son siège à l’Assemblée législative de la province de Québec par suite de l’abolition du double mandat.

La venue de Robitaille sur la scène provinciale en 1871 témoigne d’une lutte de pouvoir entre, d’une part, divers éléments protestants de sa circonscription, au centre desquels se trouve le député libéral sortant Clarence Hamilton, et d’autre part un groupe d’intérêts lié au parti conservateur et au clergé catholique local. De plus, Robitaille compte un allié important en la puissante Charles Robin and Company, laquelle, selon ce qu’écrit le curé de Paspébiac, Charles-Godfroid Fournier, à Mgr Jean Langevin, le « supporte [...] non pas comme catholique, mais seulement comme ami ». Et il ajoute : « tout autre catholique que le Docteur n’aurait pas la même chance ». La défaite de Hamilton donne lieu à une plainte de corruption électorale contre Robitaille, accusé d’avoir intimidé ou soudoyé les électeurs.

Robitaille, toutefois, est d’abord un homme politique de la scène fédérale. Bien que sa longue expérience parlementaire n’ait rien de remarquable, on considère ce membre de la « vieille garde » de sir John Alexander Macdonald comme un homme politique modéré, influent et respecté par les deux formations politiques d’alors. Les questions de colonisation, de pêcheries, de communications le préoccupent particulièrement, et il apporte beaucoup à sa circonscription. Pendant un court laps de temps, du 30 janvier au 6 novembre 1873, il fait partie du Conseil privé du Canada à titre de receveur général, en remplacement de Jean-Charles .

Le 26 juillet 1879, Robitaille obtient la fonction politique la plus importante de sa carrière en devenant lieutenant-gouverneur de la province de Québec, à la suite de la destitution de Luc Letellier* de Saint-Just. Le seul événement marquant de son passage à la vice-royauté, qui se termine le 6 novembre 1884, est d’avoir refusé d’agréer la requête du premier ministre libéral Henri-Gustave Joly* qui, mis en minorité en chambre en octobre 1879, réclame la dissolution de l’Assemblée législative et la convocation d’élections générales, sûr qu’il est de revenir avec une majorité de députés. Devant la réponse négative de Robitaille, le cabinet de Joly donne sa démission et, par la suite, le conservateur Joseph-Adolphe Chapleau forme le gouvernement. Les libéraux laissent entendre que le refus de Robitaille a des airs de « coup d’État ».

Le lieutenant-gouverneur Robitaille aime recevoir à sa table les écrivains et les artistes ; il prie Calixa Lavallée de mettre en musique les paroles du Ô Canada du juge Adolphe-Basile Routhier*. Son goût pour la vie mondaine lui cause même quelques petits ennuis, par exemple lorsque l’archevêque de Québec Elzéar-Alexandre Taschereau et l’abbé Thomas-Étienne Hamel de l’université Laval déclinent son invitation « pour ne pas paraître approuver la conduite de son Honneur qui a permis les danses vives, condamnées par l’autorité religieuse ». Robitaille mène aussi un train de vie luxueux à New Carlisle, où il possède une somptueuse résidence estivale, appelée le château du lieutenant-gouverneur, et où il fait des promenades remarquées en carrosse avec cocher en livrée. Devenu sénateur de la division du Golfe le 29 janvier 1885, il poursuit ce style de vie aristocratique.

Il faut dire que pendant ce temps Robitaille s’est passablement enrichi à titre de promoteur et de directeur d’une compagnie intéressée à la construction de la première voie ferrée dans la péninsule gaspésienne. En 1871, alors qu’il était simultanément député fédéral et provincial, il avait regroupé quelques actionnaires, dont son frère Louis et son beau-frère Louis-Joseph Riopel, pour former la Compagnie du chemin de fer de la baie des Chaleurs. L’année suivante, une loi provinciale autorisait la construction d’une voie ferrée entre Matapédia, situé sur le parcours de l’Intercolonial, et Paspébiac. Cependant, malgré plusieurs subventions, la compagnie n’avait pas encore commencé ses travaux en 1877. Le projet renaît en 1882 sous l’impulsion principalement de Louis Robitaille et de Thomas McGreevy. En dépit de généreuses subventions provinciales et fédérales, d’une politique provinciale permettant le renouvellement des subventions et de l’octroi de grandes surfaces de terres publiques, la compagnie fait faillite en 1890. Elle ne possède alors en propre aucun fonds et a été accusée par des adversaires politiques d’avoir détourné plusieurs subsides. L’année suivante, afin de sauver le projet, le premier ministre Honoré Mercier, à l’encontre des promoteurs, fait passer l’entreprise entre de nouvelles mains. Par ailleurs, Robitaille aurait été aussi mêlé à d’autres affaires de spéculation foncière et financière.

Les 12 dernières années de sa vie, le sénateur Théodore Robitaille les passe entre Ottawa, Québec et sa maison d’été de New Carlisle. Au matin du 17 août 1897, il meurt à ce dernier endroit après une longue maladie. Son corps est transporté à Québec par train, puis ses obsèques ont lieu le 21 à la basilique Notre-Dame. Homme politique de second plan de l’ère Macdonald, Robitaille s’est particulièrement préoccupé des grandes questions nationales et d’une meilleure intégration de la lointaine Gaspésie à l’ensemble canadien.

Marc Desjardins

Théodore Robitaille est l’auteur de : Aux électeurs de la division électorale de Bonaventure (Québec, 1879).

AC, Québec, État civil, Catholiques, Notre-Dame de Québec, 21 août 1897.— AN, MG 27, I, C12 ; MG 28, III 18, 328, chemise Théodore Robitaille, 1857–1877.— ANQ-M, CE1-10, 29 janv. 1834 ; P–25 ; P1000-4-427.— ANQ-Q, CE1-61, 6 nov. 1867 ; P–351 ; P1000-54-1041 ; P1000-87-1809.— Arch. de l’évêché de Gaspé (Gaspé, Québec), Tiroir 46 (New-Carlisle) ; Tiroir 55 (Paspébiac).— ASQ, Fonds Viger-Verreau, carton 33, nos 152–170 ; Journal du séminaire, II : 529 ; Séminaire, 17, nº 10.— L’Événement, 18, 21 août 1897.— L’Opinion publique, 7 août 1879.— La Presse, 18, 21 août 1897.— Le Soleil, 18, 21 août 1897.— Audet, « les Législateurs du B.-C. ».— Canadian biog. dict., 2 : 11–13.— Canadian directory of parl. (Johnson).— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 1 : 272–273.— Dent, Canadian portrait gallery, 3 : 175–176.— Le Jeune, Dictionnaire, 2 : 536–537.— RPQ.— Wallace, Macmillan dict.— Jules Bélanger et al., Histoire de la Gaspésie (Montréal, 1981). Gervais, « l’Expansion du réseau ferroviaire québécois », 325–336.— Ken Annett, « The Robitaille brothers », SPEC (New Carlisle), 32 (1981), nº 7 : 14.— Alcidas Bourdages, « les Insolences d’un vieux rentier », Rev. d’hist. de la Gaspésie (Gaspé), 12 (1974) : 275–276.

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Marc Desjardins, « ROBITAILLE, THÉODORE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/robitaille_theodore_12F.html.

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Auteur de l'article:    Marc Desjardins
Titre de l'article:    ROBITAILLE, THÉODORE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    19 mars 2024