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Titre original :  Henry Norlande Ruttan (1848-1925)

Provenance : Lien

RUTTAN, HENRY NORLANDE, ingénieur, officier de milice et fonctionnaire, né le 21 mai 1848 à Cobourg, Haut-Canada, fils de Henry Jones Ruttan et de Margaret Pringle ; le 19 août 1871, il épousa à Dalhousie, Nouveau-Brunswick, Andrina Barberie, et ils eurent neuf enfants, parmi lesquels quatre garçons et deux filles vécurent au delà de la petite enfance ; décédé le 13 octobre 1925 à Winnipeg.

Aîné de dix enfants, Henry Norlande Ruttan grandit à Cornwall et à Cobourg, dans le Haut-Canada. Son grand-père paternel, Henry Ruttan*, avait été officier de milice, homme politique et inventeur. Son père était rédacteur en chef du Cobourg Star. Dès son adolescence, Ruttan adopta la première des deux occupations qui seraient les fils conducteurs de sa vie : il s’enrôla comme simple soldat dans la Cobourg Volunteer Militia Rifle Company et, à l’âge de 18 ans, obtint son diplôme de la School of Military Instruction de Kingston. En 1866, il repoussa les raids féniens [V. John O’Neill*] avec la milice ; pour cette raison, il recevrait la médaille du Service général du Canada.

Ruttan commença à s’adonner à sa seconde occupation en 1868 en se faisant engager par le service du génie de la Compagnie du chemin de fer du Grand Tronc. Moins d’un an plus tard, il alla travailler sous l’autorité de Sandford Fleming* au chemin de fer Intercolonial ; à titre de porte-mire, il avait la charge du tronçon de la baie des Chaleurs (Nouveau-Brunswick et Québec). Peu après, il quitta la milice, pour se consacrer exclusivement au génie, suppose-t-on. Entré en 1874 à la Canada Pacific Railway Company (où Fleming était ingénieur en chef depuis 1871), il passa deux ans à diriger une équipe de localisation de voie dans le col de la Tête-Jaune (Alberta). Dans une lettre à sa femme, il explique avoir modifié, sur de nombreux milles, le tracé de la voie au-dessus de la rivière Saskatchewan par rapport au levé original de Fleming sans avoir consulté l’ingénieur en chef. Un certificat délivré par le surintendant général des Affaires indiennes David Laird* et daté du 1er mai 1875 témoigne de sa position au sein de la société ferroviaire. Le document le nommait deuxième dans la filière hiérarchique, sous Fleming, pour ce qui était de traiter avec les autochtones pendant la construction de la ligne.

Même après avoir quitté la Canada Pacific Railway Company en 1880 et s’être établi à Winnipeg, Ruttan continua de participer à la construction de chemins de fer. Vers 1882, il créa une entreprise de sous-traitance qui serait éphémère, la Ruttan, Rodgers and Company. Deux ans plus tard, le bureau de génie civil et minier de Ruttan et de James Brady annonçait qu’il s’intéressait à la construction ferroviaire et à l’exploitation minière. Cependant, dès 1885, Ruttan avait formé la H. N. Ruttan and Company, et Brady exerçait de son côté. À un certain moment, Ruttan s’occupa aussi d’extraction de minerai d’or dans la baie de Clearwater (Ontario) en tant que vice-président de l’Argyle Mining Company. Il n’avait pas tardé à s’adonner de nouveau à la première de ses occupations puisque, en 1883, il était devenu capitaine de la No. 2 Company du 90th (Winnipeg) Battalion of Rifles. Pendant la rébellion du Nord-Ouest en 1885, il participa avec son bataillon, sous les ordres du major-général Frederick Dobson Middleton*, aux batailles du ruisseau Fish et de Batoche (Saskatchewan) ainsi qu’à la poursuite de Gros Ours [Mistahimaskwa*]. De retour à Winnipeg, il reçut la médaille du Nord-Ouest canadien avec agrafe.

Ruttan devint le premier ingénieur municipal de Winnipeg en 1885 et resta en fonction jusqu’à sa retraite en 1914. Il acquit bientôt une réputation d’efficacité et de minutie. Impatient d’améliorer l’approvisionnement en eau de la ville, il prôna l’expansion de l’usage des puits artésiens. Apparemment, il ne voyait pas l’avantage de chercher plus loin une source d’approvisionnement adéquate. En fait, en 1910, il recommandait encore l’expansion du réseau, même si les puits artésiens ne suffisaient pas. Sous la pression de nombreuses critiques, le conseil municipal de Winnipeg accepta finalement de suivre l’avis d’experts externes et de puiser de l’eau dans le lac Shoal, près de la frontière du Manitoba et de l’Ontario. La construction de l’aqueduc du lac Shoal commença en 1913, au moment de la création du Greater Winnipeg Water District.

Ruttan souhaitait que Winnipeg produise davantage d’énergie hydraulique. Il proposa de construire une centrale électrique sur la rivière Assiniboine, ce qui emballa le conseil municipal. Dans le cadre de ce projet, on aurait creusé, entre la rivière Assiniboine et le lac Manitoba, un canal qui aurait à la fois augmenté le débit de la rivière et facilité le transport par eau. Après avoir soutenu le projet au début, la presse, la population et le milieu des affaires commencèrent à le trouver trop coûteux, si bien qu’il fut abandonné.

Lorsque Ruttan prit sa retraite en 1914, on donna un banquet en son honneur et on lui remit de l’argenterie de valeur. À l’encontre de son espoir, il ne put pas aller outre-mer pendant la Première Guerre : l’armée le refusa à cause de son âge, 66 ans. Promu major en 1887, il avait été nommé deux ans plus tard officier général commandant le district militaire no 10. En février 1918, il fut écarté de ce commandement en attendant la conclusion d’une enquête sur l’administration du district et sur des accusations de détournement de fonds. Dès le mois de mai, plusieurs officiers supérieurs avaient été mis à la retraite et deux autres, relevés de leurs fonctions. Ruttan fut exonéré de tout blâme, mais il prit sa retraite de la milice dans le courant du même mois, peut-être en partie à cause de cet incident.

Henry Norlande Ruttan semble s’être acquitté consciencieusement de ses diverses fonctions. Il fut reconnu tant dans la profession d’ingénieur que dans l’armée. Ainsi, il devint président de la Société canadienne des ingénieurs civils en 1910 et fut promu général de brigade en 1912. Toutefois, il ne paraît pas avoir eu de l’Ouest canadien une vision bien à lui, une vision qui l’aurait hissé au-dessus de la mêlée.

David R. Dyck

Henry Norlande Ruttan est l’auteur d’au moins neuf rapports d’ingénierie, dont on trouve la liste dans l’ICMH, Répertoire ; quelques articles et un discours sont aussi mentionnés dans Science and technology biblio. (Richardson et MacDonald).

AM, MG 14, C52.— Manitoba Free Press, 9 juin 1914, 26 févr. 1918.— Winnipeg Telegram, 6 mai 1918.— A. F. J. Artibise, Winnipeg : a social history of urban growth, 1874–1914 (Montréal et Londres, 1975).— George Bryce, A history of Manitoba ; its resources and people (Toronto et Montréal, 1906).— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— H. N. Ruttan, A part of the family Ruttan, 1590–1986 (Ottawa, 1986).— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell).

Bibliographie générale

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David R. Dyck, « RUTTAN, HENRY NORLANDE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ruttan_henry_norlande_15F.html.

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Auteur de l'article:    David R. Dyck
Titre de l'article:    RUTTAN, HENRY NORLANDE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    19 mars 2024