SAINT-AUBIN, AMBROISE (Ambroise, Ambroise Bear, Ambroise Pier, Ambroise Var), chef malécite, décédé en octobre 1780.

Pendant la Révolution américaine, les gouvernements de la Nouvelle-Écosse et du Massachusetts se disputaient la maîtrise de la région devenue aujourd’hui le Nouveau-Brunswick et le Maine. À l’intérieur de ce vaste territoire encore sauvage, les Pentagouets, les Malécites et les Micmacs semblaient détenir la clé de la victoire. En maîtrisant ces tribus, les deux colonies croyaient pouvoir s’assurer les régions frontalières, tant sur leur territoire que sur celui de l’ennemi. Pour exercer une telle influence sur les Indiens, les gouvernements se mirent en campagne, alliant à la corruption, à la flatterie et à l’intimidation, des mesures visant à empêcher les Indiens de se pourvoir des approvisionnements essentiels et de fortes pressions sur les missionnaires catholiques qui les desservaient.

Ambroise Saint-Aubin était un chef des Malécites qui constituaient une puissance imposante dans la vallée de la rivière Saint-Jean. Il commença à jouer un rôle dans la Révolution américaine en septembre 1775 lorsque, en compagnie de Pierre Tomah, un autre chef important des Malécites, il se présenta au poste de traite de la rivière Penobscot (Bangor, Maine) et se déclara en faveur du Massachusetts. En juillet 1776, Saint-Aubin mena une délégation de Malécites et de Micmacs à Watertown, Massachusetts, pour y tenir une conférence d’une semaine avec les chefs du gouvernement. Cette rencontre mena à un traité par lequel le Massachusetts promettait l’établissement d’un poste de traite à Machias (Maine) et les Indiens acceptaient de fournir 600 hommes à l’armée continentale.

Même si les chefs micmacs plus âgés rejetèrent la promesse de fournir 600 guerriers, les Malécites et quelques Micmacs conservèrent leur sympathie aux Américains. Saint-Aubin prit part à un certain nombre d’actions militaires entreprises par les Américains, dont l’attaque infructueuse de Jonathan Eddy* contre le fort Cumberland (près de Sackville, Nouveau-Brunswick) à l’automne de 1776, et il accorda son aide à John Allan*, devenu agent des Américains auprès des Malécites et des Micmacs en 1777. Au début de l’été de 1777, il devint évident qu’une rupture s’était produite dans la tribu des Malécites. Une troupe américaine aux ordres d’Ahan s’établit sur la Saint-Jean, à Aukpaque (près de Fredericton), en juin ; elle fut chaudement accueillie par les Malécites. Mais, à l’arrivée de navires britanniques dans le cours inférieur de la rivière, plus tard le même mois, Pierre Tomah alla à bord du hms Vulture pour y conférer. Saint-Aubin refusa d’y aller ; en compagnie de la majorité des membres de la tribu, il se hâta vers Machias, y arrivant à temps pour prêter main-forte à la garnison attaquée par des Britanniques envoyés par sir George Collier. Saint-Aubin continue de travailler avec Allan et passa beaucoup de temps à voyager entre Machias et la Nouvelle-Écosse, en tant que courrier et porte-parole des Américains auprès des Indiens.. Bien qu’Allan ait noté qu’il était un « vieil homme » et « très infirme », il resta actif tout au long de l’été de 1780, mais mourut subitement en octobre. Les Indiens soupçonnèrent qu’il avait été empoisonné, mais Allan ignorait si cette allégation était fondée.

Grâce à son adhésion à leur cause, les Américains trouvèrent en Saint-Aubin un instrument utile pour les opérations militaires et les missions de reconnaissance ; néanmoins, les Malécites ne jouèrent qu’un rôle mineur dans la révolution. Appauvris par la négligence du gouvernement britannique depuis 1763, ils désiraient seulement tirer le plus grand profit possible du conflit sans se laisser entraîner dans les grandes entreprises militaires, malgré les incitations des deux parties en cause.

Richard I. Hunt

APC, MG 11, [CO 217] Nova Scotia A, 72, pp.44s. ;s78, pp.83–85 ; 83, pp.22, 303 ; 87, pp.123s. ; 100, pp.200s. ; [CO 220] Nova Scotia B, 12, pp.158s. ; 13, p.126 ; 14, pp.50, 90s.— Documentary history of Maine (Willis et al.), XIV-XVI ; XVIII ; XIX ; XXIV.— Military operations in eastern Maine and N.S. (Kidder).— J. H. Ahlin, Maine Rubicon ; downeast settlers during the American revolution (Calais, Maine, 1966).— R. I. Hunt, British-American rivalry for the support of the Indians of Maine and Nova Scotia, 1775–1783 (thèse de m.a., University of Maine, Orono, 1973).

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Richard I. Hunt, « SAINT-AUBIN, AMBROISE (Ambroise, Ambroise Bear, Ambroise Pier, Ambroise Var) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/saint_aubin_ambroise_4F.html.

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Auteur de l'article:    Richard I. Hunt
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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