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SMITH, WILLIAM HARLEY, médecin, officier et agent consulaire, né le 23 décembre 1863 à Toronto, fils de Joshua Smith et d’Alice Berry ; le 23 septembre 1890, il épousa dans cette ville Isabelle Lucy Emma Gianelli (décédée le 4 mars 1957), et ils eurent deux filles et trois fils ; décédé le 12 août 1929 au même endroit.

Le père de William Harley Smith, teneur de livres, était né à Fritton dans le Suffolk, en Angleterre, et sa mère venait du comté de Cavan (république d’Irlande). William Harley fréquenta la Lord Dufferin School et le Jarvis Street Collegiate Institute. En 1884, il obtint de la University of Toronto une licence ès arts et une médaille d’or en langues. (L’italien était son point fort, comme l’indiquerait son mariage.) Après avoir enseigné quelque temps dans la localité ontarienne de Strathroy et à Toronto, il étudia à la Toronto School of Medicine. En 1888, l’université lui décerna une licence en médecine avec mention très bien en chirurgie et médecine clinique. Abstème dès sa jeunesse, il avait été président de la Toronto Students’ Temperance League en 1887–1888.

Smith se bâtit une belle clientèle en pratique privée et devint passablement actif dans le milieu médical de Toronto, sans pour autant faire partie du corps professoral de l’université. En 1898, il fut inspecteur des « maternités ». De confession anglicane, il exerça des fonctions dans plusieurs organismes : il fut notamment secrétaire de la Medical Alumni Association de 1889 à son décès, secrétaire-trésorier du Toronto Medical Students’ Mission Board de 1890 à 1892, membre du conseil du Victorian Order of Nurses et trésorier honoraire de la section médicale de la Church Missionary Society. Surtout, il participa en 1907 à la fondation de la Toronto Academy of Medicine de Toronto, dont il fut président en 1924–1925.

La presse rapporta souvent les positions de Smith sur les questions sanitaires et médicales qui dominèrent l’actualité au cours de sa carrière. Très critique envers les praticiens qui n’avaient pas de formation allopathique, Smith réclama en 1924 un resserrement des lois contre « ceux qui tent[aient] d’exercer sans préparation ». En outre, il s’inquiétait de l’accroissement de la spécialisation (surtout en chirurgie) parmi les médecins ontariens. La pratique générale, soutenait-il, « exige une meilleure connaissance de la nature humaine et une plus grande expérience d’un vaste champ d’observation ». On reconnaît là les préoccupations de la génération de médecins qui firent leurs études à la fin du xixe siècle et dont les successeurs étaient attirés par le prestige et les possibilités de la spécialisation. Néanmoins, la découverte de la relation entre les vitamines et la santé, les avancées de la recherche sur le traitement du diabète et d’autres progrès de la médecine passionnaient Smith. Comme bon nombre de ses collègues, il doutait des effets néfastes du tabac – d’après lui, l’alcool était plus dommageable –, mais il recommandait aux moins de 20 ans de ne pas fumer au cas où cette habitude déclencherait une tare pendant la croissance. Ses idées sur l’alcool et le développement physique s’accordaient avec son engagement dans le mouvement de tempérance et avec ses activités philanthropiques. Ainsi, il fut membre du conseil de la Canadian Purity-Education Association, vice-président de la Children’s Aid Society et président des Young Men’s Christian Associations of the Provinces of Ontario and Quebec.

La profession de Smith avait déterminé la forme de sa participation à la Première Guerre mondiale. Il s’enrôla dans le Corps de santé de l’armée canadienne en février 1916 ; quand il partit outre-mer, en avril, il avait le grade de capitaine. Son dossier indique qu’il était petit : cinq pieds quatre pouces, 125 livres. Il fut promu major en octobre et servit dans divers hôpitaux en Angleterre et en France. Atteint de névralgie au bras droit, il rentra au Canada en septembre 1919. Ses fils aussi s’étaient enrôlés. L’un d’eux fut tué à Dommiers, en France ; il appartenait à la Légion étrangère. Quelque temps après son retour au Canada, Smith fut nommé médecin du Toronto Scottish Regiment ; il conserva ce poste jusqu’en 1928.

Smith s’était intéressé à l’Europe bien avant la Grande Guerre. Ses études de langues et son mariage en 1890 avec Isabelle Lucy Emma Gianelli, fille du négociant en produits agricoles et consul honoraire Angelo Michel François Gianelli, l’avaient amené à fréquenter la communauté italienne de Toronto. Il fut agent consulaire de septembre 1901 à mars 1915 ; dès lors, Toronto eut droit à un vice-consul, et ce poste était réservé à un Italien de naissance qui faisait carrière dans la diplomatie. À titre d’agent consulaire, Smith s’occupa souvent de questions d’immigration et, avec sa femme, participa aux activités culturelles parrainées par des organismes comme l’Umberto Primo Benevolent Society. En 1915, Isabelle Lucy Emma appartint au comité local de la Croix-Rouge italienne. En récompense de ses états de service, Smith reçut le titre de chevalier de l’ordre de la couronne d’Italie.

Après les hostilités, Smith continua d’entretenir des liens avec l’Italie. Il communiqua aux Torontois sa connaissance des affaires de ce pays en faisant plusieurs présentations, non seulement au Royal Alexandra Theatre et au Massey Music Hall, mais aussi à des endroits moins imposants, par exemple trois foyers pour vieillards : l’Anglican Church Home de la rue Oxford ainsi que l’Aged Women’s Home et l’Aged Men’s Home de la rue Belmont. À l’occasion d’un voyage en Italie en 1927, il assista à une cérémonie devant la tombe du Soldat inconnu à Rome et interviewa Benito Mussolini. À titre privé, il facilita l’échange de salutations entre le Duce et le premier ministre de l’Ontario, George Howard Ferguson*. Admirateur avoué du leader fasciste – son travail de reconstruction d’après-guerre et sa politique de main-d’œuvre étaient, selon Smith, dignes d’éloges –, il le défendit contre ceux, de plus en plus nombreux, qui s’inquiétaient de la manière dont il traitait l’Église et la monarchie italienne. À l’instar de beaucoup de ses contemporains, Smith voyait des signes annonciateurs d’un État européen modèle dans la résistance des fascistes à la menace communiste et dans leurs mesures de régénération.

Emporté par une crise cardiaque en août 1929 – donc, avant que l’on ait pris la pleine mesure des pires excès du régime mussolinien –, William Harley Smith laissait dans le deuil sa femme, deux fils et une fille. Il fut inhumé au cimetière St James. Aux obsèques, un ancien condisciple, le révérend Henry John Cody*, déplora la disparition du « petit docteur jovial qui avait toujours en main un bon plan ». Par ses opinions professionnelles sur la médecine, ses activités philanthropiques, sa participation à la guerre et ses relations avec la communauté italo-canadienne et l’Italie, Smith avait été un personnage hors du commun.

James E. Moran

AO, RG 22-305, nº 62567 ; RG 80-5-0-192, nº 13657 ; RG 80-8-0-1158, nº 6136.— BAC, RG 150, Acc. 1992-93/166, boîte 9051-11.— St James’ Cemetery and Crematorium (Toronto), Tombstone, lot 109 north sect. 8.— UTA, A1973-0026/430(63).— Daily Mail and Empire, 8 oct. 1924, 19 sept. 1927, 13 août 1929.— Daily Telegraph (Toronto), 3 mars 1928.— Evening Telegram (Toronto), 20 févr. 1926, 16 janv. 1928.— Globe, 18 sept. 1919, 7 mai 1924, 23 janv. 1925, 21 avril, 14, 21 juill., 17 sept., 8 nov. 1927, 28 janv., 5 nov. 1928, 13, 15 août 1929.— Toronto Daily Star, 5 nov. 1896, 6 oct. 1898, 19 déc. 1903, 19 juill. 1904, 8 févr. 1905, 12, 22 mars, 30 juill. 1915, 10, 28 nov. 1922, 7 mai, 8–9 oct. 1924, 6 mars 1957.— Annuaire, Toronto, 1875–1909.— H. B. Anderson, « Harley Smith : for forty-five years secretary of the Medical Alumni Association », Univ. of Toronto Monthly, 30 (1929–1930) : [9].— Canada, Parl., Sessional Papers, 1902, nº 29, app. B : 45, 47.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898 et 1912).— Univ. of Toronto, University of Toronto roll of service, 1914–1918 (Toronto, 1921).

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James E. Moran, « SMITH, WILLIAM HARLEY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/smith_william_harley_15F.html.

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Auteur de l'article:    James E. Moran
Titre de l'article:    SMITH, WILLIAM HARLEY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    19 mars 2024