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TASCHEREAU, JOSEPH-ANDRÉ, avocat, homme politique et juge, né le 30 novembre 1806 à Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce (Sainte-Marie, Québec), fils de Thomas-Pierre-Joseph Taschereau* et de Françoise Boucher de La Bruère de Montarville, décédé à Kamouraska, Bas-Canada, le 30 mars 1867.

Joseph-André Taschereau, l’enfant timide et effacé de la célèbre famille seigneuriale, fut éduqué chez ses parents par des précepteurs, tel l’abbé Édouard Quertier*. Il se passionna très tôt pour le droit, décrit comme « l’unique amour de sa vie », et fit son stage de clerc dans le cabinet de Charles Panet et des juges George Vanfelson* et William Power. Le 15 février 1828, lui et son frère aîné, Pierre-Elzéar, furent admis au Barreau du Bas-Canada.

Après moins d’un an de pratique conjointe à Québec, Pierre-Elzéar, qui avait hérité de la seigneurie de son père en 1826, réintégra le manoir familial à Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce. Joseph-André continua à pratiquer de 1830 à 1835, tandis que Pierre-Elzéar représenta à l’Assemblée le comté de Beauce comme réformiste radical. Après que celui-ci eut démissionné de son poste en novembre 1835, Joseph-André posa immédiatement sa candidature et remporta la victoire. Durant la période cruciale des années 1835–1837, Taschereau fut l’un des quelques Canadiens français à déserter le parti patriote, appuyant souvent de son vote la minorité en grande partie anglaise des tories. Lors des élections générales de 1841 qui suivirent l’Union, il subit, dans le comté de Dorchester (qui englobait alors le comté de Beauce), une écrasante défaite aux mains de son oncle, Antoine-Charles Taschereau, candidat réformiste.

En 1842, Taschereau devint l’un des trois commissaires chargés d’enquêter sur la tenure seigneuriale. Un an plus tard, ceux-ci soumirent au parlement un rapport minutieux, d’un ton généralement favorable aux seigneurs, décrivant la tenure telle qu’on la pratiquait dans le Bas-Canada. Le 13 avril 1843, Taschereau abandonna la pratique du droit pour devenir inspecteur et surintendant de la police pour la ville de Québec. Quoique ce poste le rendait techniquement inéligible aux élections générales de l’année suivante, il disputa le siège de Montmorency au réformiste Joseph-Édouard Cauchon*, partisan de Louis-Hippolyte La Fontaine, mais il subit la défaite. Le 21 août 1845, Taschereau quitta ses fonctions de surintendant de la police et accepta la fonction non ministérielle de solliciteur général du Bas-Canada que lui offrit le gouvernement dirigé par William Henry Draper*, et son ami Denis-Benjamin Viger.

Sa nomination survint moins d’un mois après le décès de son frère, Pierre-Elzéar, qui occupait le siège de Dorchester. Joseph-André le remplaça à ce poste, après avoir battu, lors de l’élection du 15 septembre, Horatio Patton, personnalité locale. Cette élection, tenue dans la plus grande circonscription du Bas-Canada, devint une cause célèbre en politique, qui permit aux factions adverses dirigées par le montréalais Louis-Hippolyte La Fontaine et le maire conservateur de Québec René-Édouard Caron* de mesurer leurs forces. Utilisant toute son influence, y compris l’appui de son cousin, seigneur de Sainte-Marie, le « réactionnaire » Taschereau se présenta comme un homme dont les principes étaient « libéraux autant qu’ils p[ouvaient] l’être sous une monarchie constitutionnelle » et comme un Canadien français nationaliste qui avait pour devise « Mon pays avant tout ». Lorsqu’on lui demanda de commenter les idées politiques différentes de son frère décédé, Joseph-André répondit simplement qu’on devait respecter les morts.

Taschereau ne connut que des déceptions pendant ses quelque deux ans au service du gouvernement ; on lui préféra William Badgley* en remplacement du procureur général du Bas-Canada, James Smith. Il donna alors sa démission comme solliciteur général et annonça son intention de se joindre à l’opposition, éventualité que le gouvernement évita en le nommant juge de la Cour de circuit, le 22 mai 1847. Le 25 novembre 1857, il devint juge de la Cour supérieure du district de Kamouraska, où il avait élu domicile en 1852. Il était encore à ce poste, lorsqu’il mourut, des suites d’une maladie du système nerveux, à Kamouraska le 30 mars 1867.

Joseph-André Taschereau, frère cadet du seigneur et neveu du chef politique de la région, représente un cas isolé dans le clan des Taschereau. Alors que son frère et son oncle étaient des réformistes endurcis, Joseph-André gravitait vers les conservateurs. Son dernier geste politique fut de joindre les rangs du gouvernement que son frère décédé avait combattu. Des dissensions familiales et la révolte personnelle de Taschereau expliquent peut-être davantage que ses convictions politiques son accession à ce poste et la lutte électorale qu’il livra à son oncle. Qu’il soit resté célibataire et ait vécu en ermite, attaché à la lecture plus qu’aux amis, témoigne également d’une certaine tristesse dans sa vie privée. Taschereau excellait cependant comme avocat ; grâce à son érudition, à son impartialité dans les jugements et à ses capacités intellectuelles, il fut à la hauteur des autres membres de son dynamique clan.

Elizabeth Gibbs

Le Courrier du Canada, 1er, 3 avril 1867.Le Journal de Québec, 2 avril 1867.Morning Chronicle (Québec), 1er avril 1867.— Le Jeune, Dictionnaire.Political appointments, 1841–1865 (J.-O. Côté), 5.— P.-G. Roy, Les juges de la prov. de Québec, 535.— [M.] E. [Abbott] Nish, Double majority : concept, practice and negotiations, 1840–1848 (thèse de m.a., McGill University, Montréal, 1966).— Cornell, Alignment of political groups.— Dent, Last forty years, II : 89s.— Maurice Grenier, La chambre d’Assemblée du Bas-Canada, 1815–1837 (thèse de m.a., université de Montréal, 1966).— Monet, Last cannon shot, 190s.— Honorius Provost, Sainte-Marie de la Nouvelle-Beauce : histoire religieuse (Québec, 1967), passim.— P.-G. Roy, La famille Taschereau (Lévis, Québec, 1901).— Le docteur John Buchanan, BRH, XVII (1911) : 102s.— P.-G. Roy, Les juges Taschereau, BRH, III (1897) : 31.— Régis Roy, Les armes de la famille Taschereau, BRH, XXVIII (1922) : 24–27.

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Elizabeth Gibbs, « TASCHEREAU, JOSEPH-ANDRÉ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/taschereau_joseph_andre_9F.html.

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Auteur de l'article:    Elizabeth Gibbs
Titre de l'article:    TASCHEREAU, JOSEPH-ANDRÉ
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    19 mars 2024