VALLÉE, FRANÇOIS-MADELEINE, arpenteur ; il épousa Laurence Casselle en France ; circa 1710–1742.

François-Madeleine Vallée fit des études d’ingénieur, y compris la topographie et l’hydrographie. En 1723, une lettre de cachet l’exila de France avec les siens et l’amena à l’île Royale (île du Cap-Breton), après quelque temps passé en prison on ne sait trop pour quel méfait. Il lui fut défendu jusqu’en 1725 de chercher à gagner sa vie et c’était l’État qui fournissait des vivres à la famille. Voulant sans doute prouver qu’il pouvait se rendre utile, il entreprit d’inspecter les travaux de construction qui avait été effectués à Louisbourg avant sa venue et d’en faire une critique. En 1725, François Ganet en fit son agent à Louisbourg, avec le consentement des autorités. À ce titre, Vallée devait s’occuper des intérêts de l’entrepreneur général jusqu’à l’arrivée de ce dernier à Louisbourg, quelques mois plus tard. C’est à lui qu’il incomba d’effectuer les premières négociations à propos des réclamations des héritiers de Michel-Philippe Isabeau*, qui avait été entrepreneur général auparavant.

La même année, on essaya de faire nommer Vallée arpenteur du roi et professeur de mathématiques et d’hydrographie pour les fils d’officiers ; la tentative échoua et il dut attendre jusqu’en juillet 1731 pour obtenir son brevet d’arpenteur. Par la suite, il fut chargé de préparer les plans de la ville et de faire des levés des concessions de terres faites à Louisbourg et dans toute la colonie. Il eut à régler des différends entre propriétaires limitrophes et, de temps à autre, dut étudier les titres originaux de propriété afin de donner un avis officiel sur leur validité. Grâce à lui, la cour était au courant des nouvelles concessions, car il envoyait des plans et des rapports, et on lui demanda fréquemment de fournir des précisions à propos de terres qui allaient changer de propriétaire. Les rapports et les plans de Vallée constituent la meilleure source de renseignements sur les différents projets d’aménagement de la ville de Louisbourg.

En 1731, on estima que Vallée pourrait vivre des honoraires qu’il recevait pour ses services. Bien entendu, cela s’avéra un fâcheux arrangement. Il était dans une « situation misérable », et il lui était absolument « impossible » de subsister, avec sa famille, sans salaire. Il ne reçut pourtant aucun traitement, mais à partir de 1733 il eut droit à une gratification annuelle de 200#. Vallée retira également 5 500# de la vente de sa maison de pierre, sise au coin de la rue Saint-Louis et de la rue de France, à Louisbourg.

On ne trouve plus trace de Vallée dans les archives de Louisbourg à partir de 1742. Il semblerait qu’il ait eu la permission de passer en France en 1738–1739, et il est possible qu’il y soit retourné en 1743. Il était mort à l’époque où l’on dressa la liste des officiers qui avaient servi dans les colonies françaises de 1747 à 1763. On lui connaît un fils, Louis-Félix, qui fut officier d’artillerie à l’île Royale de 1742 à 1745.

F. J. Thorpe

AD, Charente-Maritime (La Rochelle), B, 275, f.6v.— AN, Col., B, 47, 48, 49, 55, 58, 61, 63, 68, 69, 74 ; Col., C11B, 6, 7, 8, 12, 14, 15, 17, 18, 20, 21, 22, 23, 24 ; Col., D2C, 222 ; Marine, C7, 335 (dossier Vallée) ; Section Outre-Mer, Dépôt des fortifications des colonies, Am. sept., nos 43, 182, 183 ; G1, 407 ; G2, 181 ; G3, 2 038, 2 039, 2 046.— McLennan, Louisbourg, 335, 351.

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F. J. Thorpe, « VALLÉE, FRANÇOIS-MADELEINE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 7 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/vallee_francois_madeleine_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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