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WEBBER, JOHN (connu en Suisse sous le nom de Johann Wäber, mais il signait John Webber), artiste qui fit partie du troisième voyage de Cook dans le Pacifique, né le 6 octobre 1751 à Londres, décédé le 29 avril 1793 au même endroit.

Le père de John Webber, Abraham Wäber, sculpteur suisse, alla s’installer à Londres et changea son nom en celui de Webber ; en 1744, il épousa une certaine Mme Mary Quant. John, le deuxième de six enfants et probablement l’aîné des survivants, fut envoyé à Berne en 1757 ou 1758 pour y être élevé par une tante célibataire, Rosina Wäber. Encouragé dans ses dispositions précoces pour le dessin, il fut placé chez Johann Ludwig Aberli, paysagiste et portraitiste. En 1770, on l’envoya à Paris où il continua à s’instruire auprès de Johann Georg Wille. Ses dessins de cette époque dénotent une inclination pour le pittoresque champêtre.

Webber revint à Londres en 1775 et trouva une place comme décorateur d’intérieurs chez un entrepreneur de bâtiments. Sur l’insistance de son employeur, il présenta ses œuvres à l’exposition de 1776 de la Royal Academy of Arts. Ses tableaux des environs de Paris et un portrait de son frère attirèrent l’attention de Daniel Carl Solander, l’assistant du naturaliste Joseph Banks*. Ce fut probablement par l’intermédiaire de ce dernier que, suivant les termes de Cook, on « mit le grappin » sur Webber pour qu’il dessinât, lors du troisième voyage de l’explorateur dans le Pacifique, « les scènes les plus mémorables [des] opérations », qui suppléeraient aux « imperfections inévitables » du compte rendu écrit.

L’expédition partit en juillet 1776. Webber fit des croquis au cours de la traversée du Pacifique. Deux ans après, alors qu’on inspectait la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord à la recherche d’un passage vers l’Atlantique, on dut passer quatre semaines dans la baie de Nootka (Colombie-Britannique) pour faire réparer les navires. Webber trouva que les Indiens nootkas étaient « misérables et sauvages, vivant principalement de la pêche et de la chasse, et le pays couvert de pins ». Dessinant « tout ce qui était curieux à l’intérieur comme à l’extérieur », il écrivit par la suite qu’il avait trouvé à Yuquot, un des villages de la baie de Nootka, « un intérieur qui [lui] fournirait matière suffisante à transmettre une parfaite notion du mode de vie de ces gens ». Il commençait d’esquisser les deux grandes figures sculptées et peintes de la pièce lorsqu’un homme à l’air visiblement contrarié s’approcha, un long couteau à la main, et plaça une natte « de façon qu’ [il] ne puisse plus les voir. Étant certain de nulle autre occasion de finir [son] dessin et l’objet étant trop intéressant pour le laisser inachevé, [il] envisagea une légère corruption [...] et fit donc l’offre d’un bouton de [sa] veste, lesquels lorsqu’ils sont en métal, leur plaisent beaucoup. Ce qui produisit sur-le-champ l’effet désiré. » Il fallut tous les boutons de sa veste pour qu’il puisse finir.

Les efforts de Webber pendant l’expédition de Cook furent bien accueillis et récompensés. Après son retour à Londres en août 1780, il montra ses 200 esquisses au roi George III, au comte de Sandwich et à Fanny Burney, femme de lettres célèbre. En plus de la solde de gabier breveté que Cook lui avait glissée furtivement pendant le voyage, il toucha £187 pour frais de mess, un arriéré de salaire de 400 guinées et une commission pour surveiller la gravure de 61 de ses dessins destinés aux journaux officiels, au salaire annuel de £250. Le tirage était lent et George Nicol, le libraire du roi, accusa Webber de retard calculé ; ce revenu ne prit fin qu’en juin 1785.

Webber retourna en visite à Berne en 1787 ; il fit des esquisses dans le Derbyshire et dans le pays de Galles. Après avoir été nommé membre adjoint de la Royal Academy en 1785, il en fut élu membre titulaire en 1791. Il fit imprimer une série de ses propres eaux-fortes du voyage ; ce furent Francesco Bartolozzi et William Byrne qui gravèrent sa Death of Cook. Vers 1793, sa santé déclina, et il mourut dans sa demeure rue Oxford, à l’âge de 41 ans, d’une affection rénale.

Si aucun des tableaux de Webber n’atteint l’excellence, ils sont cependant, dans leur ensemble, d’une haute et constante qualité. Ses descriptions picturales de la baie de Nootka, dont il en existe apparemment encore 29, présentent environ 17 sujets différents qui vont du croquis du littoral à un cadavre de loutre marine. Les principaux dessins, ceux des Nootkas, de l’intérieur et de l’extérieur de leurs maisons, de leurs masques et de leurs sistres, sont d’une valeur ethnologique inestimable. Six de ces dessins furent gravés et publiés avec le journal de bord qui reçut un accueil très favorable et fut réédité plusieurs fois.

Douglas Cole

BL, Add. mss 33 977, ff.217–219 ; Egerton mss 2 180, ff.112–113.— PRO, Adm. 17/7.— St George’s Church (Londres), Registers of baptisms, burials, and marriages.— Staatsarchiv des Kantons Bern (Berne, Suisse), Nachlass Sigmund Wagner.— James Cook et James King, A voyage to the Pacific Ocean [...] (3 vol. et un atlas, Londres, 1784).— Journals of Captain James Cook (Beaglehole), III.— DNB.— Historischer Verein des Kantons Bern, Biographien-Kommission, Sammlung Bernischer Biographien (5 vol., Berne, 1887–1906), II : 295–307.— Schweizerisches Künstler-Lexikon, Carl Brun, édit. (4 vol., Frauenfeld, Suisse, 1905–1917 ; réimpr., Nendeln, Liechtenstein, 1967), III : 409s.— D. I. Bushnell, Drawings by John Webber of natives of the northwest coast of America, 1778 (with 12 plates) (Washington, 1928).— J. J. Horner et Sigmund Wagner, Leben Johann Webers von Bern, Künstler-Gesellschaft in Zürich, Neujahrstück, XVII (1821) : 1–13.

Bibliographie générale

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Douglas Cole, « WEBBER, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/webber_john_4F.html.

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Auteur de l'article:    Douglas Cole
Titre de l'article:    WEBBER, JOHN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    19 mars 2024