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WILLIAMS, WILLIAM, gouverneur de la Hudson’s Bay Company ; décédé le 14 janvier 1837 à Brixton (Londres).

Avant d’être engagé par la Hudson’s Bay Company, William Williams travailla, peut-être à titre de capitaine de navire, pour l’East India Company. Les archives de cette dernière contiennent une déclaration sous serment où un nommé William Williams affirme être né à Shirley (Londres) le 3 avril 1771 ; une personne de ce nom y est également inscrite pour des voyages faits en Inde entre 1788 et 1799. Quelles que soient les particularités du fait, il semble indubitable que le sujet de cette biographie exerça le métier de marin ; dans les années 1820, le capitaine John Franklin le qualifiait de « navigateur expérimenté ». La Hudson’s Bay Company engagea Williams au poste de gouverneur en chef de Rupert’s Land le 20 mai 1818. Selon son employeur, qui lui versait un traitement annuel de £1 000, il était doté d’un « esprit entreprenant et actif et pourvu des aptitudes et des habitudes de vie nécessaires pour imposer l’obéissance et une discipline stricte à toutes les personnes placées sous son autorité ».

Williams arriva à York Factory (Manitoba) à bord du Prince of Wales en août 1818, et il établit son quartier général à Cumberland House (Saskatchewan). Il passa l’hiver à écrire des lettres de présentation à ses fonctionnaires et à les encourager dans leurs diverses tâches. La campagne de l’Athabasca, pendant laquelle Colin Robertson, John Clarke* et d’autres employés de la Hudson’s Bay Company se mesurèrent à la North West Company, fut importante du point de vue tactique. On avait chassé la Hudson’s Bay Company de ce territoire en 1815–1816, mais elle était alors déterminée à s’y implanter. Néanmoins, ses hommes vécurent des moments difficiles au cours de cet hiver de 1818–1819 en raison du harcèlement de la North West Company ; ils virent, entre autres, Samuel Black et Simon McGillivray arrêter Robertson au fort Wedderburn (Alberta). Quand Williams apprit cette « agression illégale », le 30 décembre, il décida d’agir. Il se rendit dans la colonie de la Rivière-Rouge (Manitoba) au printemps de 1819 et rassembla 30 hommes. En juin, aux rapides Grand, il organisa la capture de Nor’Westers en route pour le fort William (Thunder Bay, Ontario). Il exécuta des mandats d’arrêt pour meurtre, vol et cambriolage lancés à Montréal contre plusieurs Nor’Westers en vertu d’actes d’accusation dressés par un grand jury du Bas-Canada. Williams signa lui-même des mandats d’arrêt, à titre de juge de paix de Rupert’s Land, contre John George McTavish, Angus Shaw* et d’autres personnes soupçonnées de délits dans la région de l’Athabasca. La North West Company répliqua par la présentation à Québec d’un acte qui accusait Williams de voies de fait et d’arrestation illégale. Le mandat d’arrêt contre Williams ne fut cependant pas signifié ; le gouverneur aurait pu être appréhendé aux rapides Grand, au printemps de 1820, s’il n’avait quitté les lieux la veille de l’arrivée des Nor’Westers.

Williams avait outrepassé ses pouvoirs en décernant des mandats d’arrêt pour des infractions commises à l’extérieur du territoire concédé à la Hudson’s Bay Company dans sa charte. Il faut dire, à sa décharge, que l’arrestation illégale de Robertson ne fut que la dernière d’une longue suite de provocations inutiles. Par ailleurs, nombre d’éléments viennent étayer la déclaration de la compagnie faite en 1820 à lord Bathurst, secrétaire d’État aux Colonies, à savoir qu’elle avait « soumis en vain au gouvernement de Sa Majesté, année après année, des preuves indéniables des actes extrêmement illégaux commis par la North West Company » et qui n’avaient jamais été réparés.

Après la fusion des deux compagnies en 1821, la Hudson’s Bay Company nomma Williams gouverneur de son département du Sud [V. Thomas Thomas*], avec un traitement annuel de £1 200. Ce département s’étendait à l’est du lac à la Pluie (lac Rainy, Ontario) et comprenait notamment le fort William, Moose Factory et Eastmain Factory (Eastmain, Québec). On confia à George Simpson* le département du Nord, plus grand et plus riche. Aux conseils qui réunissaient les deux hommes, c’est toutefois Williams qui devait jouer le rôle de gouverneur principal. Ces nominations délicates furent l’œuvre de Nicholas Garry*, que Londres avait chargé de réaliser la fusion des deux compagnies et qui jugea bon d’écarter Williams du département du Nord en raison de son influence perturbatrice. On ne sait trop pourquoi, mais Williams se réjouit de sa nomination. Peut-être pensait-il que le département du Sud allait être plus facile à administrer, malgré sa surexploitation ; ou peut-être voulait-il, avant la venue de sa femme et de sa fille alors en Angleterre (elles arrivèrent en 1822), s’éloigner de Sally Fidler, la fille de Peter Fidler*, qu’il avait épousée à la façon du pays, et des deux enfants qu’ils avaient eus.

Williams passa l’hiver de 1821–1822 à Cumberland House. Il arriva à Moose Factory le 10 juillet 1822 pour prendre la direction du département du Sud. Les fonctionnaires qui formaient son conseil, entre autres Thomas Vincent* et Angus Bethune*, étaient tous des vétérans de la traite des fourrures et répugnaient à reconnaître qu’il fallait, comme l’avaient maladroitement prescrit le gouverneur adjoint et le comité de Londres, commencer à gérer la compagnie d’« une manière efficace et économique ». Ils voulurent donc passer outre aux ordres de Williams en écrivant directement au gouverneur et au comité de Londres, qu’ils irritèrent par leurs recommandations indues. Williams n’était cependant pas assez au fait de la traite des fourrures ni assez habile administrateur pour avoir la haute main sur des fonctionnaires aussi bien ancrés dans leurs fonctions.

Vu les tempéraments de Williams et de Simpson, il était inévitable que des frictions se produisent entre eux. Des désaccords surgirent bientôt, notamment au sujet des limites de territoire et des moyens de transport. Williams, ferré en marine, contredit Simpson sur des questions concernant l’utilisation de caboteurs à York Factory et à Moose Factory. Par ailleurs Simpson, dans les communications personnelles qu’il adressait au département du Sud, se montrait sarcastique, bas et peu obligeant. Mais cet homme, qui savait être affable et diplomate, jouissait de l’entière confiance d’Andrew Colvile, l’un des membres les plus puissants du comité de Londres, et eut facilement le dessus sur Williams, aux manières plus directes.

À la demande du gouverneur et du comité, Simpson se rendit à Londres à l’automne de 1825 afin d’avoir des « entretiens personnels [...] sur de nombreuses questions qui touchaient les intérêts et le bien-être des trafiquants de fourrures ». Au cours de ces entretiens, on examina le problème du département du Sud, qui n’était pas « dirigé d’une manière satisfaisante ». Quand Simpson repartit de Londres, en février 1826, il portait une dépêche qui convoquait Williams dans la métropole, parce que la compagnie voulait « apporter des changements considérables à la façon de mener la traite ». Avec sa femme et son fils, né à Moose Factory, Williams quittait ce poste le 9 septembre 1826.

À son retour à Londres, Williams fut relevé de ses fonctions ; on s’engagea à lui verser pendant six ans une allocation de retraite annuelle de £300. Il plaça cet argent chez la Rowland Stephenson, mais en août 1835 la ruine financière de cet établissement le laissa sans ressources. Williams mourut à Brixton le 14 janvier 1837.

C’est en désespoir de cause, semble-t-il, que le gouverneur et le comité de la Hudson’s Bay Company nommèrent William Williams gouverneur en chef de Rupert’s Land en 1818. Ce choix était étrange, car l’homme était agressif, carré, et de plus inexpérimenté en affaires. Mais la compagnie s’était manifestement rendu compte que les mesures passives de ses fonctionnaires ne pouvaient plus prévaloir contre la North West Company. Elle fit donc appel à un homme doté d’un grand courage et résolu à défendre ses droits en une période où ses fonctionnaires, à Rupert’s Land, faisaient piètre figure face aux Nor’Westers. Au terme des hostilités entre les deux compagnies, en 1821, Williams subit cependant le sort de beaucoup de batailleurs et il cessa d’être la personne qu’il fallait : gérer la Hudson’s Bay Company pendant son tranquille monopole, marqué au coin du sens de la rigueur et de l’économie, n’était pas un travail fait pour lui.

Shirlee Anne Smith

APC, MG 19, E1, sér. 1 : 8037–8038 (mfm aux PAM).— BL, India Office Library and Records [East India House Arch.], IOR, L/MAR/C/656 : 207 ; L/MAR/C/657 : 54, 209 ; L/MAR/C/669, nº 293.— PAM, HBCA, A.1/51 : fo 114 ; A.1/52 : fo 107 ; A.1/53 : fo 39d ; A.1/55 : fo 85 ; A.5/7 : 51 ; A.5/8 : 314 ; A.6/19 : fos 64d, 90, 113 ; A.6/20 : fo 26 ; A.6/21 : fos 38, 71d, 83 ; A.8/1 : fo 83, 83d–84 ; pp. 164, 170 ; A.10/3 : fo 369 ; A.10/4 : fo 25 ; B.22/a/21 : fo 47d ; B.39/a/14 : fo 23 ; B.49/a/34 : fo 15 ; B.49/a/37 : fo 38 ; B.51/a/2 : fos 4d, 5 ; B.135/k/1 : 40–41 ; C.1/229 : fos 5d, 42 ; C.1/787 ; C.1/788 : fos 2d, 49 ; D.1/1 ; D.1/4 : fos 26–30, 31–31d ; D.1/7 : fos 6d, 17, 17d, 18 ; D.l/c/1 : fos 63–68.— John Franklin, Narrative of a journey to the shores of the polar sea in the years 1819, 20, 21 and 22 [...] (2e éd., 2 vol., Londres, 1824), 1 : 100.— Nicholas Garry, « Diary of Nicholas Garry, deputy-governor of the Hudson’s Bay Company from 1822–1835 : a detailed narrative of his travels in the northwest territories of British North America in 1821 [...] », F. N. A. Garry, édit., SRC Mémoires, 2e sér., 6 (1900), sect. ii : 155, 166.— HBRS, 1 (Rich) ; 2 (Rich et Fleming) ; 3 (Fleming).— Morton, Hist. of Canadian west (1939).— Rich, Hist. of HBC (1960).— Van Kirk, « Many tender ties ».

Bibliographie générale

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Shirlee Anne Smith, « WILLIAMS, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/williams_william_7F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/williams_william_7F.html
Auteur de l'article:    Shirlee Anne Smith
Titre de l'article:    WILLIAMS, WILLIAM
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    19 mars 2024