Titre original :  [photo of John Machar]; John Machar

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MACHAR (Machir), JOHN, pasteur presbytérien et éducateur, baptisé le 18 octobre 1796 à Tannadice dans le Forfarshire, Écosse, cadet des neuf enfants de David Machir, un modeste fermier, et de Jean Walker, décédé le 7 février 1863 à Kingston, Haut-Canada.

La mère de John Machar avait été instruite par son propre père, un humaniste qui fut relégué dans l’ombre en raison de son attachement pour Charles-Édouard, dit le Jeune Prétendant. Sa piété et sa culture exceptionnelles exercèrent une vive influence sur son fils. John fréquenta l’école de Tannadice et l’école secondaire de Brechin, puis il entra au King’s College d’Aberdeen où il fut reçu maître ès arts en 1814. Avant d’obtenir l’autorisation de prêcher de l’Église d’Écosse, en octobre 1819, il enseigna dans une école d’Inverurie, dans l’Aberdeenshire, fut précepteur dans des familles et suivit deux années de cours à l’University of Edinburgh. En attendant d’être nommé à un poste permanent, il devint auxiliaire dans un certain nombre de paroisses, notamment à Brechin et à Logie, et il fut à nouveau précepteur.

En 1826, les conseillers presbytéraux de l’église St Andrew de Kingston demandèrent au consistoire d’Édimbourg de nommer un ministre pour succéder au révérend John Barclay. Machar fut désigné à ce poste ; il débarqua à New York et se rendit à Kingston au début de septembre 1827. À partir de ce moment jusqu’à sa mort, il mérita l’estime de tous par le zèle infatigable avec lequel il exerça son ministère non seulement à Kingston, mais aussi dans nombre de districts environnants qui ne bénéficiaient pas de services religieux réguliers. En dépit d’une mauvaise santé, attribuable en partie à un grave accès de fièvre rhumatismale subi en 1831, il se dévoua également auprès des immigrants qui passaient par Kingston en se dirigeant vers l’ouest et dont un grand nombre étaient touchés par les épidémies de choléra qui sévissaient à cette époque.

En 1831, Machar fut l’un des 14 ministres de l’Église d’Écosse qui, avec cinq représentants des conseillers presbytéraux, se réunirent à Kingston en vue de fonder le premier synode de l’Église presbytérienne au Haut-Canada. John Mackenzie* en devint le premier modérateur en 1831 ; Machar fut élu à ce poste en 1833. Machar fut également secrétaire de la Religious Tract Society et de la Kingston Bible Society ; il contribua à la création des écoles du dimanche et devint aumônier presbytérien de l’armée à Kingston. À cette époque où les controverses religieuses étaient assez vives, il se distinguait par la collaboration amicale qu’il entretenait avec les ministres des autres confessions, particulièrement avec son voisin le révérend Robert David Cartwright de l’Église d’Angleterre. Ils travaillèrent ensemble à assurer aux écoles du district de Midland des revenus afin que même ceux qui ne pouvaient régler les frais de scolarité ordinaires puissent en bénéficier.

Machar était aussi un érudit et il aimait passer ses heures de loisir dans sa très riche bibliothèque. Il se fit surtout connaître, cependant, par le rôle qu’il joua dans la fondation et le développement du Queen’s College à Kingston. Il était parmi les 12 pasteurs et 15 laïques nommés dans la charte qui formèrent le premier conseil d’administration. Étant un des rares administrateurs qui vivaient à Kingston et pouvaient assister régulièrement aux réunions, il s’intéressa de très près, durant plus de 20 ans, à la gestion du collège et de son école affiliée. Il donna les cours d’hébreu pendant quelques années. En 1846, par suite de la division qu’avait entraînée, dans l’Église du Canada en 1844, la scission survenue dans l’Église d’Écosse l’année précédente, et en raison de l’échec des tentatives visant à assurer Queen’s d’une part de la dotation de King’s College, certains pensaient que Queen’-s devait fermer ses portes. C’est alors que Machar, à la demande des administrateurs, accepta provisoirement le poste de directeur de Queen’s en remplacement de Thomas Liddell*, tout en demeurant pasteur de St Andrew. L’année suivante, l’University of Glasgow lui décerna un doctorat honorifique en théologie, comme il était d’usage. Il exerça ses fonctions jusqu’en 1852, à la tête d’un personnel temporaire, à temps partiel et sans cesse renouvelé. Il ne demanda aucun salaire et remit, sous forme de bourses, une part substantielle des honoraires votés par les administrateurs ; il utilisa le reste pour solder la dette de l’église St Andrew. Le seul avantage matériel que ces années lui procurèrent fut la magnifique édition in-folio de la Polyglot Bible de Walton qui fait maintenant partie de la remarquable collection de bibles appartenant à la bibliothèque de Queen’s University.

Machar résigna ses fonctions de directeur en 1852, mais demeura en poste jusqu’en 1853, alors qu’il put enfin céder la place au révérend James George. Quand il quitta Queen’s, celui-ci se trouvait encore une fois dans une situation matérielle précaire. Il continua de siéger au conseil d’administration jusqu’à sa mort en 1863 et, de 1855 à 1857, il reprit ses cours d’hébreu. Il s’était marié en 1832, mais le nom de sa femme n’est pas connu. Sa fille, Agnes Maule Machar*, qui se fit connaître comme auteur de poésies et de nouvelles, publia une courte biographie de lui en 1873. Son fils John, diplômé de Queen’s, pratiqua le droit à Kingston et, en 1880, enseigna au collège de droit de Queen’s qui n’eut qu’une existence éphémère.

Hilda Neatby

QUA, Queen’s records, B ; D1, 1840–1863.— [A. M. Machar], Memorials of the life and ministry of the Reverend John Machar, D.D., late minister of St. Andrew’s Church, Kingston (Toronto, 1873).— Presbyterian (Montréal), XXVI (1873) : 283.

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Hilda Neatby, « MACHAR (Machir), JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 3 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/machar_john_9F.html.

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Auteur de l'article:    Hilda Neatby
Titre de l'article:    MACHAR (Machir), JOHN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    3 déc. 2024