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CAMPBELL, DUNCAN, journaliste et historien, né le 3 avril 1818 à Oban, Écosse, le plus jeune fils du révérend John C. Campbell, ministre congrégationaliste ; il épousa Mary Stewart, et ils eurent deux fils et trois filles ; décédé à Halifax le 26 août 1886.
Duncan Campbell commença sa carrière de journaliste en tant que rédacteur en chef de l’Argus, à Glasgow, et éditorialiste au Daily Bulletin, le premier quotidien à un penny fondé en Écosse. En 1862, à la demande de la Glasgow Road Reform Association, il fit une tournée de conférences en Écosse sur l’abolition du système archaïque de péage.
Peu de temps avant la confédération, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse, dirigé par Charles Tupper*, s’occupait activement de faire venir des immigrants de la Grande-Bretagne et du continent ; ce recrutement visait surtout à combler le manque de main-d’œuvre dans les mines et l’agriculture. Par l’intermédiaire d’une agence que la colonie avait établie à Glasgow, Campbell amena à Halifax, au début de l’été de 1866, un important groupe d’immigrants écossais. À quelque temps de là, Tupper le chargea d’effectuer des recherches en Nouvelle-Écosse afin d’établir quelles étaient les possibilités d’y accueillir des immigrants ; Campbell termina son rapport, très documenté et d’une lecture agréable, juste à temps pour la session parlementaire de 1867.
Ces recherches éveillèrent chez Campbell un vif intérêt pour l’histoire de la Nouvelle-Écosse, et il décida de les poursuivre plus avant. Dans un ouvrage en trois volumes, Beamish Murdoch* avait fait l’histoire de la province jusqu’en 1827, mais le demi-siècle écoulé depuis lors n’avait pas été traité. Campbell entreprit de mettre à jour l’histoire de Murdoch ; son ouvrage, Nova Scotia, in its historical, mercantile and industrial relations, parut chez John Lovell*, à Montréal, en 1873. Le premier chapitre s’attache à décrire les us et coutumes des Micmacs, puis Campbell fait l’histoire de la province jusqu’à la mort de Joseph Howe*, décédé en juin 1873, quelques jours seulement après lui avoir accordé une entrevue à la résidence du gouverneur. Le volume se termine par une série de chapitres consacrés à l’agriculture et à l’industrie, qui constituent une description complète mais plutôt partiale de l’économie de la Nouvelle-Écosse dans les années qui suivirent la Confédération. En dépit d’un style élégant et d’un contenu très intéressant, l’ouvrage ne connut pas un franc succès, car il était d’une verve inégale et ne traitait pas suffisamment de sujets de grande portée.
Campbell réussit mieux avec son History of Prince Edward Island, qui parut à l’automne de 1875 ; cette fois, il avait eu le loisir d’approfondir son sujet et de s’en pénétrer. Pour préparer ce travail, il passa quelque temps à l’Île-du-Prince-Édouard où il étudia tous les documents disponibles ; les autorités de l’endroit appuyèrent d’ailleurs généreusement ses recherches. L’ouvrage couvre la période allant de 1763, année où l’île devint possession britannique, jusqu’à la Confédération. Comme il se préoccupait beaucoup de l’immigration, Campbell consacra de nombreuses pages à la question controversée des terres, et, abandonnant toute prétention à l’impartialité, il condamna sévèrement le gouvernement impérial pour avoir pris des mesures visant à réduire les concessions de terrains [V. George Coles*].
Campbell demeura 20 ans en Nouvelle-Écosse et y exerça diverses fonctions. Après un emploi de courte durée au bureau de l’immigration du département fédéral de l’Agriculture, il travailla comme reporter au Morning Chronicle de Halifax en 1869 et 1870, puis il fut quelque temps secrétaire de la Halifax Industrial Commission. Il devint ensuite teneur de livres, mais finit par se consacrer entièrement au métier d’historien. De plus, il rédigea souvent, pour les journaux de l’endroit, des articles et des lettres traitant de sujets d’intérêt public.
Si l’on en croit la North British Society de Halifax, Campbell était « très populaire [...] Son éloquence et ses dons intellectuels charmaient ses concitoyens. » Il donna généreusement son appui à l’église presbytérienne St Matthew, à la Young Men’s Christian Association et à d’autres organismes semblables. Dans un hommage rendu à son œuvre de journaliste et d’historien, le Morning Chronicle le décrivit comme un homme « vertueux, juste et honnête […] un gentleman bienveillant, agréable et poli, mais non sans l’égotisme des Écossais ».
Outre ses ouvrages historiques sur la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard, Campbell prépara, en vue de la publier, le texte d’une autobiographie de son père. Son histoire de la Nouvelle-Écosse, adaptée pour les écoles de la province sous le titre de History of Nova Scotia, for schools, et publiée à Montréal en 1877, fut longtemps au programme. Campbell remporta également un prix avec un essai qui parut dans le Nova Scotian Journal of Agriculture de Halifax.
Duncan Campbell est l’auteur de « Historical account of the rise and progress of agriculture in Nova Scotia », Nova Scotian Journal of Agriculture (Halifax), 4 (1881) : 173–178 ; History of Nova Scotia, for schools (Montréal, 1877) ; History of Prince Edward Island (Charlottetown, 1875 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1972) ; et Nova Scotia, in its historical, mercantile and industrial relations (Montréal, 1873). Il édita [J. C. Campbell], Missionary and ministerial life in the Highlands, being a memoir of the Rev. John Campbell (Édimbourg, 1853).
PANS, MG 5, Camp Hill Cemetery (Halifax), Register of burials, 1886.— Morning Chronicle (Halifax), 27 août 1886.— Morning Herald, 27 août 1886.— Canadian biog. dict., II : 540.— Halifax directory, 1869–1870 ; 1886–1887.— North British Soc., Annals, North British Society, Halifax, Nova Scotia, with portraits and biographical notes, 1768–1903, J. S. Macdonald, compil. ([3e éd.], Halifax, 1905), 354s.— Literary history of Canada : Canadian literature in English, C. F. Klinck et al., édit. (2e éd., 3 vol., Toronto et Buffalo, N. Y., 1976), I : 236.
Shirley B. Elliott, « CAMPBELL, DUNCAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/campbell_duncan_11F.html.
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Auteur de l'article: | Shirley B. Elliott |
Titre de l'article: | CAMPBELL, DUNCAN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 8 déc. 2024 |