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FLETCHER, JOHN, capitaine de la marine britannique, décédé en 1697.

Fletcher, qui fut fait prisonnier par l’ennemi à deux reprises pendant la guerre de la ligue d’Augsbourg (1688–1697), devint en 1694 capitaine du brûlot Terrible (jaugeant 238 tonnes) et, en janvier 1695, il partit pour les Indes occidentales avec la flotte. En mai 1695, il prit le commandement de la frégate de Sa Majesté, le Hampshire (jaugeant 479 tonnes), et demeura en service à la Jamaïque après le retour de la flotte en Angleterre, au mois d’août. On le rappela l’année suivante et il atteignit la Tamise en janvier 1697.

Conformément aux ordres de l’Amirauté, Fletcher, au cours de l’été de 1697, entreprit de convoyer deux navires de la Hudson’s Bay Company, le Royal Hudson’s Bay (capitaine Nicholas Smithsend) et le Dering (capitaine Michael Grimington*). Ces navires se rendaient au fort York (Bourbon), que les capitaines susnommés avaient aidé à reprendre aux Français l’année précédente. Le brûlot Owner’s Love (capitaine : Lloyd) qui faisait également partie de l’expédition, fut broyé par les glaces, mais Fletcher et les capitaines de la compagnie poursuivirent leur route. Ils avaient auparavant attaqué sans succès, dans le détroit d’Hudson, le vaisseau français Le Profond, commandé par Pierre Dugué* de Boisbriand. Au large de Port Nelson, le 26 août (vieux style), ils rencontrèrent et attaquèrent Le Pélican, le vaisseau amiral de Pierre Le Moyne* d’Iberville. Au cours d’un engagement qui dura plusieurs heures, les deux vaisseaux furent avaries, puis le Hampshire coula rapidement, entraînant avec lui Fletcher et son équipage. D’Iberville attribua la perte de ce vaisseau à une bordée tirée par Le Pélican, mais on peut douter que les canons de l’époque aient pu couler par le fond aussi rapidement un navire de ce tonnage. Une version anglaise de cet engagement rapporte que les Français rendirent hommage à la bravoure de Fletcher et indique qu’on ne sait pas avec certitude si le Hampshire sombra par suite de l’action de l’ennemi ou à cause d’une bourrasque. Cette dernière version semble confirmée du fait que Mary Fletcher demanda et obtint du roi une pension en compensation de la mort de son mari.

La perte du Royal Hudson’s Bay et la reddition du fort York par le gouverneur Henry Baley* suivirent de près le désastre de Fletcher. C’est ainsi que commença l’occupation française dans la région de la rivière Hayes (Sainte-Thérèse), occupation qui devait durer jusqu’à la signature du traité d’Utrecht en 1713.

Alice M. Johnson

On trouve des renseignements sur Fletcher dans : PRO, Adm. 51/4 367, 4 212 ; Adm. 6/4, f.64 ; Adm. 8/3 ; CSP, Col., 1693–96.— RAC, 1934, 6–9.— [Nicolas Jérémie], Twenty years of York Factory 1694–1714 . Jérémie’s account of Hudson Strait and Bay, traduit de l’édition française de 1720 avec notes et introduction de R. Douglas et J. N. Wallace (Ottawa, 1926), 28–30.— N. M. Crouse, Lemoyne d’Iberville : soldier of New France (Ithaca, 1954), 139–154 ; il convient de noter que le capitaine Smithsend dont il s’agit ici est Nicholas et non pas Richard. Guy Frégault, dans Iberville le conquérant (Montréal, 1944), donne une autre version de la fin du Hampshire.

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Alice M. Johnson, « FLETCHER, JOHN (mort en 1697) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 3 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/fletcher_john_1697_1F.html.

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Auteur de l'article:    Alice M. Johnson
Titre de l'article:    FLETCHER, JOHN (mort en 1697)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
Date de consultation:    3 déc. 2024